La tyrannie de l’omnipotence

L'inconcevable attitude

Et les inepties de Philippe Couillard

Tribune libre

Absolument abasourdi.

Voilà en deux mots comment je suis sorti de la lecture de l’article de Robert Dutrisac dans le Devoir : “ Couillard: les enfants québécois devraient mieux connaître l'histoire de leur pays, le Canada”.

Philippe Couillard nous fait chaque jour davantage la démonstration du syndrome qui articule sa pensée, ses sentiments et ses choix politiques : « la tyrannie de l’omnipotence ». J’en parlais ici même sur Vigile le 14 février dernier :

“[… Affirmations péremptoires, analyses primaires confinant au simplisme, ton affirmatif et sans appel, attitude arrogante du poseur qui se croit plus intelligent que ses adversaires, démagogue qui transforme leurs moindres mots en prise de position bien arrêtée alors que rien n’est joué, mépris, morgue et condescendance sont ses outils bien affûtés pour tenter de réduire au silence ses vis-à-vis politiques.

Tout dans la carrière de cet homme est flou, entouré d’obscurité et voilé d’une aura de secrets bien gardés sur ses accointances avec les agences de sécurité fédérales, l’Arabie Saoudite, les paradis fiscaux, les Porter de ce monde… et j’en passe. Pratiquement rien de ce qu’il avait annoncé à son retour en politique n’a vu le jour, sinon l’incroyable exercice de déstructuration et de démolition de ce qui a permis l’émancipation et le développement culturel, social et économique du Québec depuis les cinquante dernières années.

Tout dans son attitude et dans sa façon d’aborder la moindre question transpire la « tyrannie de l’omnipotence ». Ce que je dis, ce que je décide, ce que je pense, même ce que j’entrevois est indiscutable et toute tentative d’en déroger ou de le remettre en question n’est qu’amalgame, radicalisme, mensonge et incompétence…]”

Le ton et les attitudes de mépris de ses interventions sans appel, ex cathedra et teintées de condescendance, quand ce n’est pas d’arrogance, nous dessinent le portrait d’un être narcissique, imbu de lui-même et convaincu de la justesse de ses vues et de ses actes. Tout dans sa façon de poser devant les cameras, les photographes ou son auditoire, de répondre à ses vis-à-vis politiques ou de diriger son propre parti nous met en présence de l’aveuglement qui en est la cause et qu’en psychologie des profondeurs on qualifie « d’aveuglement spécifique ».

Ainsi, sans le moindre sans-gêne, il nous pond une interprétation de l’histoire du Canada complètement alambiquée et sans le moindre lien avec la vérité « historique » des faits dont il ne retient que ceux qui l’arrangent, mais qu’il contorsionne pour les rendre conformes à sa vision déformée par sa profonde conviction que lui seul a raison et que les gestes qu’il pose aussi bien que les paroles qu’il prononce sont dignes des applaudissements et des cris admiratifs qu’il en retire.

Ce qui est très inquiétant, c’est qu’il semble qu’une majorité de nos concitoyens semblent « acheter » sans discuter sa façon de faire, sans se rendre compte de ce que ça leur « coûtera », voire, de ce qu’ils paient déjà pour leur appui, ladite majorité s’avérant être une minorité que les divisions inhérentes à l’absence d’une nécessaire coalition des partis d’opposition provoquent. Nous nous retrouvons de ce fait en déficit démocratique, moins de quarante pour cent de votes populaires suffisant à élire un gouvernement.

L’heure est grave et l’avenir incertain. À moins d’un éveil national, nous nous retrouverons bientôt en minorité sur notre propre territoire et Phillipe Couillard se gargarisera de ses inepties dont la plus lamentable, quant à moi consiste à faire croire à ceux qui l’écoutent que le Québec est notre patrie et le Canada notre pays. Il faut le faire !

Et à voir et à entendre ses adeptes en congrès cette fin de semaine, nous assistons à un « remake » du temps des bouffons de Pierre Falardeau : “[… we are magnificent people, applaudissons-nous. You are as magnificent as I think that I am…]”

Einstein avait raison lorsqu’il affirmait que deux choses étaient infinies; l’univers et la bêtise humaine, bien qu’en ce qui concernait la première, il n’en était pas encore certain.


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6 commentaires

  • Villemaire France Répondre

    26 juin 2015

    Très loin dans mes souvenirs, je vois encore les hommes de ma famille au salon, avec mon père à gueuler et crier leur points de vue sur la politique, la religion et c'était ainsi qu'ils se confrontaient, se ralliaient parfois à une majorité et les indécis étaient convaincus, les idiots étaient éduqués, les traites démasqués.
    Il est temps de revenir aux débats entres nous .... Peut-être pas devant les enfants fragiles, les femmes pouvant maintenant joindre les échanges, plusieurs ne toléraient pas aussi bien les prises de becs masculines, trop souvent agressives et difficiles, non seulement pour les oreilles, mais pour le cœur aussi.
    Aujourd'hui, le "politiquement correct" nous muselle. Les risques de poursuites judiciaires pour intimidation et pour harcèlement nous isolent les uns des autres. Y'a-t-il encore des rencontres privées parmi les nôtres sur la politique, instrument crucial qui devient la prérogative de petits groupes "bien informés" et laissant pour contre ceux qu'on pourrait désormais qualifiés de "néo-colons ignares".
    Comment ferons-nous pour amener au peuple désinformé, les vraies informations ? Comment trouverons-nous le courage de se "cracher dans les mains et de recommencer" comme nous l'a si bien conseillé Monsieur Jacques Parizeau ? Où trouverons-nous l'amour nécessaire pour; - regarder autour de nous, qui de nos proches ne votent pas, qui de ceux qui votent pour les traîtres, les vendus, les partis contribuant à nous saigner à blanc - et entreprendre de les éduquer, de leur faire voir ce qui tue nos gens, ce qui détruit notre peuple ?
    Au sacré nom de la démocratie, nous nous fermons les yeux en invoquant une certaine magie qui nous donnera une majorité suffisante pour être "maîtres chez nous" un jour, alors que nous savons tous que les dés sont pipés, que les élections sont toujours, toujours malhonnêtement magouillées. Croit-on sérieusement que les menteurs arrêteront de mentir, que les voleurs restitueront les avoirs qu'ils nous ont pris ?
    C'est nous les ignares, finalement, si nous ne nous mettons pas à militer partout où nous sommes et que nous ne questionnons pas directement, toute personne qui croise notre chemin au quotidien; en leur demandant clairement: "Vous êtes souverainistes, vous ?"
    Moi, je le fais... le plus souvent possible. Je vous invite donc à le faire aussi, pour les 1 193 jours qu'il nous reste avant les prochaines élections provinciales... Sinon, vous en répondrez un jour, à vos petits enfants, sans chaise berçante, on n’en fait plus. Sans pipe non plus, ce n’est pas santé. Mais surtout, sans cœur, vous l’aurez durci pour survivre. Ceux qui aurons conserver le leur seront morts d’avoir trop souffert d’injustices et d’affronts.
    À moins que nous réussissions à destituer ce couillon. Voici une pétition qui demande sa destitution, signez-la "bordel" dirait mon père. Il n'avait pas peur de s'indigner, d'exprimer sa colère... et il avait raison.
    Bon été militants, patriotes et bonne chasse aux "néo-colons ignares" ! @ + FV

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2015

    La preuve que le patriotisme est notre plus grande faiblesse, surtout quand il n'est pas transmit et que sa promotion est censuré et même empêché!.....Nous pourrions mettre facilement la faute sur le PQ comme certain pseudo-indépendantistes s'amusent a le faire!?... Mais ou était les 49.9 % de OUI après le dernier référendum pour ne pas avoir transmit ce patriotisme a la relève!?......Le patriotisme est transmit par l'éducation parentale et non par les écoles!!.....Car c'est l'amour de la patrie ......

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    16 juin 2015

    "Continuons à analyser la structure mentale de Philippe Couillard chez qui le jugement n’est pas à la hauteur de l’intelligence." (F. A. Lachapelle)
    Plus criante encore, la structure mentale du peuple qui l'acclame...
    C'est réellement le syndrome de Stockholm... l'esclave qui aime ses chaînes... le renard qui ne veut plus quitter sa cage... l'alcoolique adorant la dive bouteille... le chien battu!
    La colonie française écrasée depuis 255 ans, dont les élites ont regagné la mère patrie, qui fut laissée sans éducation pendant 100ans, à s'arracher la pitance en autosuffisance sur des terres de roches, s'est habituée à remercier le Maître de lui avoir laissé la vie en pratiquant sa religion, dans une langue coupée de ressources.
    Après quelques sursauts sauvagement réprimés en 1837, 1867, 1900- 14- 39 -70 -80 -82 -95, ce peuple a cessé de résister, d'enseigner l'Histoire à ses enfants, qui se sont mis à mépriser leurs origines de bouseux pour admirer les "winners" qui leur promettent de belles bottines s'ils acceptent de porter leurs valises.
    Une population ainsi aliénée écoute béatement les beaux parleurs l'accusant d'avoir détruit son économie en faisant moins d'enfants. Population prête à se tasser dans le coin pour accueillir une augmentation massive de main d'oeuvre réfugiée de pays dominés de religions foisonnantes d'enfants soumis aux corrections physiques familiales... Soyons ouverts à la mondialisation qui nourrit nos Directions de Protection de la Jeunesse!

  • François A. Lachapelle Répondre

    15 juin 2015

    Extrait du Le temps des bouffons de Pierre Falardeau: « Et à voir et à entendre ses adeptes en congrès cette fin de semaine, nous assistons à un « remake » du temps des bouffons de Pierre Falardeau : “[… we are magnificent people, applaudissons-nous. You are as magnificent as I think that I am…]”
    Cette phrase est-elle celle de Roger D. Landry, le maître de cérémonie de cette célébration du 200e anniversaire du Beaver Club ( 1785-1985 ) filmé par Pierre Falardeau ?
    Je trouve l'analyse de Claude G. THOMPSON sur les inepties de Philippe Couillard d'une grande pertinence. Cet homme est dangereux pour le Québec, pour la structure du modèle même du Québec qu'on appelle de type "social démocrate".
    On peut penser que Philippe Couillard est intelligent mais son jugement, inféodé à l'idéologie capitaliste de type néolibéral aussi appelé "capitalisme narcissique", est délesté d'humanisme de type respect de l'histoire et de sa continuité, donc, son jugement est servile et contraire à la liberté des peuples.
    Que faisait Philippe Couillard en 1982 lors de la fourberie de Trudeau envers le Québec tout entier et dans la décennie qui l'a conduit aux portes de l'Arabie saoudite de 1992 à 1996 ? Philippe Couillard faisait carrière en neuro-chirurgie sans savoir que secrètement, son destin l'éloignerait et du Québec et de sa profession.
    Il est même loufoque que Philippe Couillard mette en garde les Québécois contre des amalgames (Larousse: mélange d'éléments divers, souvent opposés, dont on fait un tout...) entre musulmans et extrémistes et qu'il feint d'ignorer que la présence du Québec dans le Canada en 2015 est un amalgame qu'il n'a pas le courage de voir.
    Continuons à analyser la structure mentale de Philippe Couillard chez qui le jugement n'est pas à la hauteur de l'intellignece.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2015

    L'admiration béate (en apparence du moins) des troupes de Philippe Couillard suite aux inepties, aux grossiers mensonges du gros et blanc barbu, fait apparaître la bêtise dans toute sa splendeur. Une bande d'Elvis Gratton en pâmoison devant le maître de la traîtrise. Comment pouvons-nous assister, muets, pantois, à ces insultes nationales, à la destruction de nos acquis sociaux sans sourciller. Quel Karma devons-nous vivre avant que nous ne puissions respirer l'air de l'autonomie, notre peuple toujours maintenu dans la culpabilité rétrécissante de nos petits péchés solitaires, de notre désir de s'affranchir de cet énorme boulet entravant nos pas vers la délivrance de soi et des autres. Comment voulez-vous que les nouveaux arrivants nous respectent quand nous ne nous respectons pas nous-même.
    Ces médecins qui nous gouvernent ainsi, descendent la profession à son plus bas niveau, de sauveurs de vie à d’infâmes profiteurs.

  • Marcel Haché Répondre

    15 juin 2015

    Magistral, M. Thomson.
    Ça prenait un ignare, en effet, pour se mettre au service du West Island. Nous l’avons.
    Encore que…encore que Gilles Duceppe ne donnerait pas sa place lui non plus… lui qui a fait récemment valoir que René Lévesque prétendait que l’avenir appartenait « aux grands ensembles » (politiques et économiques), alors qu’au contraire, c’était rien de moins que notre P.E.T. lui-même, le plus légendaire anti-Nous parmi Nous, qui faisait valoir pareille ineptie contre l’argumentaire indépendantiste. « Faut le faire » comme dirait Gilles lui-même ! Vrai que Gilles Duceppe n’a jamais été un chaud partisan de Nous…l’inverse étant aussi vrai…
    Nous avons cru à tort qu’il était impossible que Nous subissions un jour un p.m. du Québec dont le maître à penser serait P.E.T. Nous avons rêvé. Comme depuis longtemps, le West Island triomphe si les bosseux du P.L.Q. gèrent le Québec.
    Et si même des indépendantistes reprennent les inepties de P.E.T. eh ben l’inepte Couillard aura de beaux jours.