L’immigration ravive le débat sur la souveraineté, dit le PQ

Le Parti Québécois demande à François Legault de brandir la menace de l’indépendance

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Un pouvoir de négociation


Le refus de Justin Trudeau, d’accorder plus de pouvoirs au Québec en immigration, ravive le débat sur la souveraineté. Le Parti Québécois demande à François Legault de brandir la menace de l’indépendance, tandis que des élus caquistes professent leur désir d’un Québec fort dans un Canada uni.  


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Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a mis le premier ministre au défi, jeudi matin, rappelant que plusieurs de ses prédécesseurs, dont Robert Bourassa, avaient laissé planer la possibilité de l’indépendance pour établir un rapport de force face à Ottawa. 


«Je demande à ce que François Legault nomme cette possibilité-là, évoque explicitement la possibilité que, si Justin Trudeau ne change pas d'avis rapidement sur la question des pouvoirs en immigration, bien, ce sera notre liberté, ce sera notre indépendance. Qu'il le dise. Des gens fédéralistes comme Robert Bourassa ont été capables de le faire», a-t-il déclaré en point de presse. 


François Legault a déclaré la fin de semaine dernière que le rapatriement des pouvoirs en immigration était une question de survie pour le peuple québécois, rappelle le chef péquiste. 


«La journée où le premier ministre dit ça formellement, que c'est une question de survie, il doit aller au bout du raisonnement quand le premier ministre du Canada lui dit non pour une troisième fois dans les 48 heures», a-t-il expliqué. 


Nationalistes au sein du Canada


Questionné peu après, François Legault a répété qu’il n’a aucune intention de réclamer la souveraineté du Québec. «On est un parti nationaliste à l’intérieur du Canada», a-t-il affirmé. 


«Il n’y a pas d’appétit [pour l’indépendance]», a-t-il ajouté. 


Au Salon bleu, le premier ministre a ajouté, en réponse aux questions du PQ: «Nous, on est confiants de faire des gains en immigration. Puis ça va aider à protéger l'avenir du français, puis de notre nation.»


Fédéralisme


De façon générale, le mot d’ordre parmi les élus caquistes était de souligner qu’ils sont «nationalistes». 


Au sein de la Coalition Avenir Québec, la question de la souveraineté divise. Certains sont connus pour leur appui passé à l’indépendance, tandis que d’autres sont résolument en faveur de la fédération canadienne. 


«Moi, j’aime bien le Canada. On est au Québec, il faut faire respecter le Québec, mais dans un Canada», a notamment souligné la ministre déléguée à l’Économie, Lucie Lecours. 


Même son de cloche du côté de son collègue Sylvain Lévesque. «On fait partie du Canada. On fait avancer les dossiers, présentement. On fait partie du Canada anglais et du Canada français ensemble, et notre objectif, c’est de faire avancer le Québec», dit-il. 


M. Lévesque estime que son gouvernement a fait «beaucoup de gains» face à Ottawa. Quant au refus d’Ottawa, d’accorder plus de pouvoirs en immigration, «la politique c’est évolutif», fait-il valoir. 


Autrefois souverainiste, le ministre de l’Agriculture André Lamontagne a livré un discours à forte saveur nationaliste lors du congrès de la CAQ, le week-end dernier. Le projet de son gouvernement, toutefois, se fera au sein du Canada. «Je suis un caquiste et je crois dans les habiletés, les capacités qu’on a, d’aller chercher ce qu’on a besoin pour bien faire ce qu’on a à faire au Québec dans l’ensemble canadien», a-t-il dit.  


Le ministre de la Famille a pour sa part souligné les avantages du Canada. «Je pense qu’on a une force économique quand on est dans un pays comme le Canada. Je pense qu’il y a des valeurs canadiennes qui peuvent nous ressembler», a-t-il déclaré en citant notamment le pacifisme du Canada. La question du multiculturalisme, toutefois, distingue le Québec de l’ensemble canadien, a-t-il précisé.




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