L’exploration suit son cours sur Anticosti

Alors qu’à Paris Philippe Couillard émet de sérieux doutes sur le projet financé par l’État, Pétrolia a choisi les sites où mener les forages avec fracturation

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Couillard se dit contre mais laisse faire

Les sites où seront menés en 2016 des forages avec fracturation sur l’île d’Anticosti ont été choisis, a appris Le Devoir. Ces travaux, les premiers du genre dans l’histoire du Québec pour la recherche de pétrole, sont réalisés grâce à des fonds publics et doivent servir à confirmer le potentiel commercial d’exploitation d’énergies fossiles sur l’île.

Pendant que le premier ministre Philippe Couillard répète au sommet sur le climat de Paris qu’il n’a « rien à voir » avec le projet d’exploration sur Anticosti, la coentreprise dans laquelle son gouvernement est le principal bailleur de fonds a déjà désigné les trois secteurs de l’île où auront lieu les forages avec fracturation hydraulique l’an prochain.

Interpellé par Le Devoir, Pétrolia a confirmé que les sites visés par ces forages ont effectivement été choisis, à la suite des 12 forages menés en 2014 et 2015. La pétrolière n’a pas voulu préciser les zones désignées, disant vouloir d’abord informer ses « partenaires et la communauté ».

Pétrolia a également réitéré que cette étape est cruciale, puisqu’elle « constitue la dernière étape pour compléter la campagne exploratoire et confirmer le potentiel commercial ». Cette campagne exploratoire a coûté, selon les chiffres avancés par le gouvernement, 56,7 millions de dollars en fonds publics.

Philippe Couillard se dit d’ailleurs « pris » avec une entente signée par le Parti québécois, entente en vertu de laquelle Québec serait forcé de mener les travaux à leur terme, sous peine de « pénalités » en cas de rupture de contrat. Or, ce contrat n’a jamais été rendu public, a rappelé dimanche Québec solidaire, en demandant au gouvernement de le publier.

Les propos du chef libéral ont été salués par les groupes environnementaux, qui réclament l’arrêt des travaux. « Nous félicitons M. Couillard et lui demandons du même souffle de ne pas autoriser les trois forages avec fracturation prévus en 2016, du moins pas avant une étude d’impact et un examen par le BAPE », a notamment indiqué Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

Le processus de fracturation planifié pour 2016 compte certains défis logistiques, dont la nécessité de transporter de l’équipement sur l’île et de trouver des sources d’approvisionnement en eau. Une étude menée dans le cadre de l’évaluation environnementale stratégique (EES) lancée par le gouvernement pour évaluer les besoins en eau estime que chaque forage pourrait consommer de plus 22 millions de litres d’eau.
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