L'état de notre nation s'est détérioré...

Noël et Jour de l'An - 2010- 2011

Pauline Marois, chef du Parti québécois. Photothèque Le Soleil Steve Deschênes - Aux Québécoises et aux Québécois - Nous savons tous que la dernière année aura été éprouvante pour la nation québécoise à bien des égards, mais nous avons aussi de nombreuses raisons de nous réjouir.
Ce qui fut particulièrement choquant en 2009, ce sont toutes ces allégations de corruption et de copinage qui touchent maintenant nos garderies. Quand on pense aux milliards de dollars qui seront dépensés dans nos infrastructures dans les prochaines années, ces allégations de corruption nous font craindre le pire.
Soyez certains que c'est intolérable pour nous, au Parti Québécois, et que nous allons continuer à exiger que la lumière soit faite au moyen d'une enquête publique.
M. Charest est maintenant isolé et son obstination à bloquer toute enquête publique paraît chaque jour plus suspecte. Sa position est intenable. S'il veut éviter qu'on l'accuse de protéger les intérêts de son parti avant ceux de la population, il devra bien déclencher une telle enquête.
Le dernier mot citoyen
Je vous propose, au cours des prochaines semaines, de redoubler d'ardeur et de multiplier les pressions pour obliger le chef du Parti libéral à prendre ses responsabilités. Votre participation active dans la vie publique est essentielle à notre démocratie. Je parle de l'exercice du droit de vote, bien sûr, mais aussi de toutes les formes possibles d'implication. Souvenons-nous du Suroît, des mobilisations pour Kyoto ou contre la guerre en Irak. Dans tous ces cas, ce sont les citoyens qui ont eu le dernier mot.
Ce qui nous a aussi désolés en 2009, c'est la gestion pitoyable, par le gouvernement libéral, des finances publiques de notre nation. Jamais un gouvernement n'aura autant endetté le Québec que celui de M. Charest. Aucun gouvernement n'avait présidé à des pertes aussi colossales à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Lors des dernières élections, M. Charest avait réclamé le mandat d'avoir les deux mains sur le volant, mais voilà qu'il s'apprête à mettre les mains dans nos poches pour nous faire payer les erreurs de gestion de son gouvernement.
Recul de l'identité et du français
Du côté de notre identité et des accommodements raisonnables, le laisser-aller du gouvernement libéral est lamentable. M. Charest nous donne l'impression d'avoir peur d'affirmer l'identité québécoise et la prédominance de la langue française. Pourtant, la grogne face au recul du français à Montréal et en Outaouais est de plus en plus forte et fondée. Quant à la gestion des accommodements raisonnables, il est certain que des balises claires de la part du gouvernement s'imposent afin d'éviter que chacun définisse ce qu'est un accommodement raisonnable. Tout le monde s'entend, c'est à l'État, impartial et neutre, d'établir ces balises.
Face à Ottawa, le gouvernement du Québec perd ses batailles les unes après les autres : 1 milliard de moins par ci, 2,6 milliards par là; les milliards pour l'automobile et les travailleurs en Ontario, mais rien pour les travailleurs forestiers et les régions du Québec; un jugement de la Cour suprême qui ébranle encore les fondements de la loi 101; et la déconvenue de Copenhague, où l'on apprend que le Québec devra payer pour l'Alberta et les pétrolières qui exploitent les sables bitumineux. Que fait M. Charest face à cela? Il encaisse, il baisse la tête et il espère que le temps fera oublier toutes ses petites lâchetés.
L'état de notre nation s'est détérioré à maints égards, c'est vrai, mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue que ses fondations sont solides. Plusieurs actions déterminantes du Parti Québécois permettent aujourd'hui au Québec d'entrevoir l'avenir avec confiance.
Familles choyées
Pour ne donner qu'un exemple, nos jeunes familles sont parmi les plus choyées en Amérique grâce à des politiques familiales d'avant-garde. C'est le fruit d'un effort constant des gouvernements du Québec depuis 20 ans. Résultat : le taux de natalité n'a pas été aussi élevé depuis longtemps. C'est réjouissant de voir autant d'enfants, qui sont l'avenir de notre nation, dans nos villes, nos villages et nos vies. Nous devons appuyer encore davantage nos éducatrices dans les CPE, les garderies et les écoles. Comme le proverbe le dit si bien : ça prend tout un village pour élever un enfant.
Au Parti Québécois, nous sommes déterminés à jouer notre rôle d'opposition officielle en talonnant, en votre nom, le gouvernement de M. Charest. Je suis entourée d'une solide équipe d'élus, composée de jeunes énergiques et brillants qui sont appuyés par des vétérans intelligents et toujours aussi passionnés par leur travail, malgré le rôle parfois ingrat de l'opposition officielle.
Afin de remplacer le gouvernement de Jean Charest, le Parti Québécois vous proposera des idées nouvelles et captivantes. Nous avons déjà établi notre ferme volonté d'affirmer l'identité québécoise, d'assurer la prédominance de la langue française au Québec, d'assurer la séparation entre l'État et la religion et l'égalité entre les femmes et les hommes tout en respectant notre patrimoine historique.
En ce qui concerne le gouvernement canadien, force est d'admettre qu'il ne changera pas pour plaire au Québec. Pour nous libérer de ces liens fédéraux et voler de nos propres ailes, il faut réaliser la souveraineté du Québec.
Je profite de l'occasion qui m'est offerte pour vous souhaiter un joyeux Noël et une année 2010 où santé, bonheur et prospérité seront au rendez-vous!
Pauline Marois, députée de Charlevoix et chef de l'opposition officielle


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