En tant que citoyen athée en recherche de sens, je me réjouis de la perspective selon laquelle Sainte Kateri, la “Sainte Mohawk”, qui a vécu entre autres à Montréal et à Kahnawake, serait enfin reconnue comme telle.
Cette grande figure mythique de l’Amérique franco-amérindienne représentait et représente toujours la confluence de la culture française et des cultures amérindiennes. En ce sens, beaucoup plus que la canonisation du Frère André, celle de Kateri est essentielle au développement et à l’intégrité de la matrice identitaire du Québec.
D’aucuns, piégés dans les marécages d’une posmodernité individualiste, bêtement hédoniste et dénuée de repères, s’efforceront de ne pas saisir l’importance de Sainte Kateri pour la société québécoise. Dans l’univers consumériste qui s’emploie à installer sa dictature dans tous les pores de nos corps et de nos consciences, il est de mise de décrier toute quête de sens sous prétexte que les religions seraient toutes oppressives et seraient au mieux des reliquats d’un passé révolu à éradiquer radicalement et sans appel. Il importe selon moi, au contraire, dans un esprit moderne et laïc, de reconnaître le caractère essentiel des recherches de sens, tout en préservant les institutions publiques de toute intrusion religieuse, c’est-à-dire de toute instrumentalisation politique ou normative de ces recherches de sens.
Présente dans des esprits religieux ou non, en Amérique du Nord, mais aussi un peu partout sur la planète, Sainte Kateri ne devra pas être jugée en fonction des valeurs et normes actuelles, fussent-elles modernes plutôt que pathétiquement postmodernes. Pour qui se plonge, à travers les récits et témoignages d’époque, dans cet univers du début de la Nouvelle France, les cultures dans lesquelles Sainte Kateri a vécu peuvent sembler des plus étranges, voire inquiétantes si l’on peine à se départir d’un regard normatif contemporain. La convergence de la culture du corps chrétienne d’une part et mohawk d’autre part, qui a marqué la vie brève et tragique de Sainte Kateri, devra être clairement située dans son époque pour éviter tout contre-sens, et ceci en se départissant par ailleurs des représentations ahistoriques du monde chrétien et de celles naïves et réductrices des cultures amérindiennes.
Pour les nations autochtones, pour la nation québécoise et plus généralement pour l’Amérique française, Sainte Kateri représente une figure identitaire essentielle à notre devenir commun !
Yves Claudé
(ycsocio[]yahoo.ca)
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lundi 19 décembre 2011 à 16H54
Kateri Tekakwitha en route vers la sainteté (PC)
MONTRÉAL - La jeune Amérindienne Kateri Tekakwitha a avancé un peu plus sur la voie de la sainteté. Le pape Benoit XVI a approuvé lundi la candidature de sept nouveaux saints, dont celle qui est aussi surnommée le Lys des Mohawks.
Kateri Tekakwitha avait été béatifiée par Jean-Paul II le 22 juin 1980. Elle était alors devenue la première Amérindienne d'Amérique du Nord à accéder au rang des bienheureux.
Le diocèse de Saint-Jean-Longueuil a souligné avec enthousiasme le décret promulgué lundi matin par le Saint-Père, qui a reçu en audience le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.
L'évêque du diocèse, Lionel Gendron, s'est réjoui de cette nouvelle, apprise tôt dans la journée par le service d'information du Vatican.
Puisqu'un miracle a été attribué à l'intercession de la bienheureuse Kateri Tekakwitha, laïque amérindienne, la marche vers la canonisation se poursuit.
Les restes de Kateri Tekakwitha, décédée en 1680 vers l'âge de 24 ans, sont conservés à Kahnawake. Elle demeure d'ailleurs encore à ce jour un symbole important pour la communauté autochtone.
«Partout au Canada, elle est une figure d'importance. C'était une jeune fille très simple, très spirituelle et à la foi profonde», a précisé l'évêque Gendron.
À l'instar de Sainte-Anne et de la vierge Marie, Kateri Tekakwitha est sans contredit un personnage spirituel marquant pour de nombreux membres des Premières Nations.
La jeune Améridienne est venue très jeune s'établir dans la région de Kahnawake où elle a été baptisée. Le diocèse de Saint-Jean-Longueuil a participé aux efforts pour obtenir la proclamation de Kateri Tekakwitha, mais comme l'explique Lionel Gendron, d'autres instances militaient aussi.
«Comme elle est née aux États-Unis, ils ont toujours été très impliqués, notamment avec la Kateri Foundation», a-t-il mentionné.
La date de la canonisation n'a pas encore été dévoilée.
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[Sainthood nearer for Kateri Tekakwitha
Credited with miracle, Lily of the Mohawks to be canonized->http://www.montrealgazette.com/news/Sainthood+nearer+Kateri+Tekakwitha/5883077/story.html#ixzz1h6QKInlq]
The Gazette December 20, 2011 1:22 PM
Painting of Kateri Tekakwitha. - KAHNAWAKE - A Mohawk woman whose remains are entombed inside a Kahnawake church has moved one step closer to becoming a saint.
On Tuesday, Pope Benedict XVI cleared the way for the canonization of Blessed Kateri Tekakwitha, known as Lily of the Mohawks, and six others.
Kateri died in 1680 at age 24.
“The bells have been ringing here all morning to let the village know,” said Rev. Ron Boyer, deacon at the St. Francis Xavier Church in Kahnawake.
The decision was made on Tuesday after the pope signed a decree approving a miracle attributed to Kateri. She is credited with interceding to save Jake Finkbonner, a child in Washington State who developed necrotizing fasciitis, a flesh-eating disease, after cutting his lip while playing basketball.
With Jake gravely ill in hospital, his parish priest asked his family and other church members to ask Kateri for intercession. Soon after, the bacteria stopped spreading and Jake recovered, his family says.
“It was a first-class miracle,” Boyer said on Tuesday.
Boyer said he will attend the canonization at the Vatican, probably next year.
In 1980, Kateri was beatified by Pope John Paul II, the final stage before sainthood. To be declared a saint, a miracle must be attributed to the candidate after he or she has been beatified.
The Vatican has been receiving requests to canonize Kateri for more than 100 years. The first recorded instance came in the 1880s, when Jesuit missionaries delivered a petition on behalf of Mohawks.
Kateri’s mother was an Algonquin married to a Mohawk chief, according to historian Darren Bonaparte, who recently published a book on Kateri’s life.
Her mother, father and younger brother died during the smallpox epidemic of 1661-62. She survived the disease, but it damaged her eyesight and left her face scarred.
She remained weak throughout her life, shunning sunlight, emerging only covered with a shawl or a blanket, said Bonaparte, a Mohawk who lives in Akwesasne.
She was baptized Catholic in 1676 and, after facing pressure from her uncle to give up Catholicism, was spirited away with the help of her brother-in-law and the Jesuits to the mission of St. François Xavier du Sault, in an area along the St. Lawrence River around what is now Kahnawake and Ste. Catherine.
When she died, it was reported that her scarred face became beautiful, and that priests and friends saw her in visions, while miracles were attributed to her intercession.
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3 commentaires
Christian Gagnon Répondre
20 décembre 2011Malheureusement, il semble bien qu'elle sera canonisée en tant qu'Américaine plutôt que comme Canadienne ou Québécoise. Mais on peut s'attendre à ce que les Mohawks la considèrent comme une Mohawk et revendiquent qu'elle soit reconnue comme telle, ce qui, à tout prendre, serait un bon pis-aller.
Archives de Vigile Répondre
20 décembre 2011M. Claudé,
Puisque vous vous intéressez à ce dossier, savez-vous si une décision a été prise, quant aux revendications des américains. Je sais qu'il y avait débat à ce sujet, puisqu'elle était née aux USA, mais avait vécu à Kahnawake. L'article du journal en fait état, mais sans plus.
Je sais que ce dossier intéresse peu les Québécois, mais pour les Autochtones (Indiens et Métis ), il est très important. Elle est un modèle pour eux, au même titre que nos Mères fondatrices pour les de souche française.
Merci !
Archives de Vigile Répondre
20 décembre 2011Merci monsieur Claudé pour cet article.
Cette Amérindienne est l'équivalent canadien et québécois d'un autre Amérindien, Juan Diego, à qui la Vierge est apparue au Mexique et qui a été canonisé en 2002.
Le tissu sur lequel la Vierge avait laissé son image à cette occasion comme preuve de son apparition a été analysé par des experts. Il se trouve que dans les prunelles des yeux de la Vierge, on peut apercevoir les premières personnes qui ont jeté un coup d'oeil à ce linge. Ce phénomène est inexplicable il va sans dire.
http://ophtasurf.free.fr/oeil_art/mystereguadalupe.htm