«C’est en gardant la foi que notre Langue parvint au final à préserver le Soi»

L’Église catholique en Québécie: Trahison ou Préservation ???

Le religieux d'ici et le destin d’un Peuple

Tribune libre


-
Ou la Tragi-Comédie d’une Nation épuisée d’exister
-
Réf. : Jean-Claude Pomerleau, «L’Église catholique nous a-t-elle trahis ou sauvés?»
-
«Dieu est le seul être qui, pour régner, n'ait même pas besoin d’exister.»
Charles Baudelaire, Journaux intimes
-
Pour ma part, je crois (sic) qu’il y a des deux mondes. En Nous.
Reste que, nonobstant que je ne sois pas personnellement investi par quelque sentiment religieux que ce soit, [bien au contraire->www.soreltracy.com/liter/2014/fev/18f.htm] (quoique l'image d’un incommensurable Trou noir cosmique à longue barbe blanche me sied plutôt assez bien à titre de plaisir esthético-affectif), j'incline dans votre sens, monsieur Pomerleau.
Sans par là toutefois, bien sûr, faire un Me Michel Lebel de moi-même (Que les dieux de l’Olympe, de loin mes favoris dans la panoplie, m'en gardent à tout jamais!) - je veux signifier en cela: un professionnel de lieux communs, comme on dirait un criminel de droit commun -, tout n'est pas ou tout rouge, ou tout bleu. Si je puis dire.
Unilatéralement. Ou constamment.
La présence et l’action de l’Église catholique en sol bientôt bien nommé québécois (de Septembre 1759 à Septembre 1959, dirais-je en termes expéditifs) constituent le Grand Paradoxe d’une Aliénation majeure (létale et définitive) conjurée par les soins d’une aliénation mineure (douloureuse et régressive à bien des égards, certes, mais non mortelle).
«Notre Mère» l’Église - fort complaisante, comme on sait, face à la «perfide Albion» - mourut en couche à l’âge vénérable de deux cents ans (et heureusement! cela dit pourtant sans cynisme ni cruauté, ou perversité).
Reste que c’est Elle, et nulle autre, qui (nous l'appellerons Jean-Baptiste pour les fins du scénario) mena l’Enfant à terme.
Alors. Trahison ou Préservation…?
Voire, Émancipation!
C’est en trahissant un temps l’intelligence (l’honneur aussi à certains égards), selon toute vraisemblance, que l’Église aura présidé à la Survivance.
Aussi est-ce en gardant la foi que notre Langue parvint au final à sauvegarder le Soi.
Et ce n’est pas peu.
* * *
Hélas. Hélas. Hélas.
À notre époque, prosternés devant le Dieu Oikonomia (la forme contemporaine indiscutable de la Superstition), nous subissons de nouveaux curés.
Conclaves de clones d’Elvis Gratton tout de rouge vêtus, tels des cardinaux, ils se sont donné la divine «mission» d’avorter définitivement l'avenir de l’Enfant - encore hésitant. Dans la langue de l'archevêque de Canterbury. De haute préférence.
L’innommable Tragédie :
Contre toute logique c’est par la superstition que nous nous sommes «perpétués dans l’être». Or, c’est en (un simulacre de) démocratie - mais non sans courtoisie, il est vrai - que nous en appelons aujourd'hui à notre propre éboulis.
Nous avons été contre toute attente
Nous mourons - quasi-ravis - contre toute intelligence
Comme si, descendants du Singe, il nous tardait plus que tout d’y remonter.
Comme au Ciel d’antan.
Mais à vitesse supersonique.
De préférence.
* * *
Et voilà que la honte citoyenne me saisit d'effroi
Car enfin - Ô céleste Trou noir adoré à la blanche pilosité - attenter à sa propre existence n’est-il pas le plus odieux des péchés…?
-
JLG
Stadaconé, 21 août 2016

Featured 9d70efc13bfcf28a347710d42fbdde90

Jean-Luc Gouin94 articles

  • 111 874

Chambrelan du verbe et indocile citoyen de la Cité (les dossiers de la Francité et de la « Question » nationale du Québec l’occupent – et le préoccupent – tout particulièrement), mais également docteur en philosophie diplômé de l'Université Laval et spécialiste nord-américain du penseur allemand Hegel, JLG a publié ouvrages et maint article portant pour la plupart sur celui-ci.



Hegel. De la Logophonie comme chant du signe, son dernier opus, fruit de trente ans de recherche, a été publié simultanément, en 2018, et aux PUL, à Québec, et chez Hermann à Paris.

 

Textes « citoyens » choisis de Jean-Luc GOUIN ( 1995-2018 )

( parmi quelques centaines, qui hélas ne vieillissent pas )

 

•• Les Bilinguistes. Grands sorciers des langues phagocytaires

•• Débat sur la langue dans le quotidien Le Devoir (Été de 1998)

•• Qui sort, digne ! Franchir le miroir de notre schizophrénie collective

•• Le Franc Pays. Québécois ou Québec coi ? (+ de 20 ans plus tard, rien n’a changé...)

•• Le Lys dans le lisier (Ou pourquoi l’Indépendance du Québec, en quelques mots)

•• Aux larmes citoyens ! (anthropoème en hommage à Gaston Miron)

•• Philippe Couillard : Le Philippe Pétain de notre temps (Lettre à mon premier sous - ministre)

•• Autres espaces de réflexion (Société, Culture, Politique... dont : Ouvrez le Feu ! , Liquider pour argent liquide , Halloween. Plaie ou plaisir de l’enfance ? , Interdit de ne pas fumer ! ...) 

•• De l’humain travesti en divin (modeste contribution au projet d’une Charte de la laïcité)

•• Précis sur la malhonnêteté intellectuelle (aussi nommée mauvaise foi)

•• L’Homme Prométhée (une forme de « CQFD » irrésistible aux textes qui précèdent...?)

 

 





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé