L'autre crise

La Dépossession tranquille



«Le Québec en crise», titrait La Presse hier. En effet, on ne parle plus que de collusion, de corruption, de commission. La confiance des citoyens dans leurs institutions et leurs élus est gravement ébranlée. Pourtant, un jour ou l'autre, cette crise-là passera. L'autre crise, annoncée depuis des années mais qu'aucun politicien n'a encore eu le courage de confronter, que la population préfère ignorer, cette crise-là, la crise des finances publiques, menacera plus que jamais l'avenir du Québec.

Un rapport publié cette semaine par le Conference Board du Canada (CBC) en donne une juste et très inquiétante mesure. Partant du budget déposé l'hiver dernier par le ministre des Finances, Raymond Bachand, les économistes du CBC ont projeté les revenus et les dépenses du gouvernement du Québec pour les 20 prochaines années. Le portrait est sombre. Le Board ne croit pas que Québec reviendra à l'équilibre budgétaire en 2013-2014, comme le prévoyait le budget Bachand. Au contraire, l'organisme prédit que le déficit du gouvernement se mettra à croître dès 2012-2013, et croîtra inexorablement pendant les deux prochaines décennies. Pourquoi? Parce que les dépenses de l'État québécois augmenteront plus rapidement que ses revenus (5,1% contre 4% par année). En particulier, les sommes consacrées à la Santé grimperont de 5,9% par an.
Si le gouvernement laisse aller les choses, son déficit annuel atteindra 12 milliards dans 10 ans et 45 milliards dans 20 ans. La dette publique explosera pour dépasser les 575 milliards, soit 96% du PIB. Les économistes du Conference Board soulignent que, en tenant compte de notre part de la dette fédérale, le niveau d'endettement public du Québec «pourrait être aussi élevé que celui qu'on retrouve dans certains pays d'Europe à l'heure actuelle».
Bien sûr, des prévisions à si long terme comportent une importante marge d'erreur. Cependant, les écarts projetés entre les revenus et les dépenses sont tellement importants que l'impasse paraît inévitable. «Si les taux de taxation restent ce qu'ils sont et si les tendances historiques concernant les dépenses réelles de programme par habitant se maintiennent, le gouvernement du Québec court à a perte», conclut l'étude. Pour donner la mesure de cette impasse, le CBC a calculé de combien de points Québec devrait augmenter la TVQ pour préserver l'équilibre budgétaire. Résultat: au cours des 20 prochaines années, le taux de la TVQ devrait être haussé régulièrement pour atteindre 19,5%
Une fois Jean Charest parti et une fois déposé le rapport de 1200 pages de l'inévitable commission d'enquête sur la corruption, rien de cette crise fondamentale n'aura été réglé. Le gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir, n'aura d'autre choix que de prendre des décisions douloureuses. À moins de vouloir se retrouver dans la situation de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal...

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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