L’armée pour contrer les manifestations antipipelines?

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Ottawa prêt à céder à la tentation totalitaire, encore une fois





OTTAWA |  Un ministre du gouvernement Trudeau s’est retrouvé sur le grill, vendredi, après avoir laissé entendre que le fédéral n’hésiterait pas à mobiliser la police ou l’armée pour mater les manifestations antipipelines non pacifiques.


«Si des gens choisissent de ne pas être pacifiques, le gouvernement du Canada, par l'entremise de ses forces de l’ordre, veillera à ce que les gens soient en sécurité», avait affirmé, jeudi soir, le ministre des Ressources naturelles Jim Carr sous les applaudissements de la communauté d’affaires de la capitale albertaine, a rapporté le «Edmonton Sun».


Vendredi aux Communes, des députés néo-démocrates et bloquistes étaient estomaqués par les propos du ministre, qu’ils ont qualifiés «d’irresponsables, dangereux, et incendiaires».


Dans un échange de courriel avec l’Agence QMI, l’attaché de presse de Jim Carr a tenté de calmer le jeu en précisant la pensée de son patron.


«Le ministre Carr ne voulait pas insinuer que des mesures seraient prises contre des manifestants», a commenté Alexandre Deslongchamps.


«Nous savons que tous ne sont pas d’accord, et que le droit de manifester pacifiquement fait partie de nos droits et libertés fondamentaux», a ajouté le porte-parole.


Le gouvernement Trudeau a approuvé mardi deux projets d’oléoducs, dont celui hautement controversé de la pétrolière américaine Kinder Morgan, Trans Mountain.


Une menace


La députée néo-démocrate Niki Ashton a interprété dans les propos qu’a tenus M. Carr jeudi à Edmonton une «menace» formulée envers ceux qui s’opposent au projet. «Ça montre que les ministres du gouvernement n’acceptent pas que les gens s’opposent à leur programme», a souligné la députée manitobaine.


Son collègue Randall Garrison a quant à lui tenu à rappeler à M. Carr que le gouvernement fédéral n’a «aucun pouvoir» sur les forces de l’ordre lorsqu’il s’agit d’encadrer des manifestations.


«Maintenir la loi et l’ordre est une compétence provinciale, a-t-il insisté. La responsabilité du ministre est de consulter les Canadiens et d’engager un dialogue avec eux, pas de les menacer.»


Pour la bloquiste Monique Pauzé, l’intensité de la protestation au projet de Kinder Morgan était prévisible. «Ce gouvernement-là avait tellement suscité d’espoir par rapport à l’environnement et ces espoirs-là, pour l’instant, ils passent vraiment à la trappe», a-t-elle commenté à la sortie de la période de questions.


«Alors ce n’est pas étonnant que les gens se révoltent et que les gens manifestent», a-t-elle ajouté.




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