Jovialisme "provincial"
Impossible de renouveler la pensée politique
en proposant la "subordination" comme projet politique national
Réconcilier le Québec et le Canada plutôt que reconquérir? Pour y arriver, il faudrait sans doute effacer l'histoire, comme s'acharnent à le faire depuis des années les fédéralo-techocrates du MEQ, ou réécrire l'histoire, comme le proposent Pratte et cie, ou encore, comme le conclut Laforest, transcender l'histoire, en se perdant dans la rhétorique de la fraternelle sollicitude. Comme quoi, pour être fédéraliste au Québec, il faut se situer au-delà du champ politique, s'oublier jusqu'à la méconnaissance de soi et de l'autre...
"Je me souviens" : même les dieux ne peuvent défaire ce qui a été! Alors, que pourraient donc faire ces mercenaires, ces besogneux du fédéralisme plausible, ces artistes de l'amnésie collective, ces promoteurs bon-ententistes, sinon se casser les dents en prétendant oublier les tendances lourdes de l'histoire Canada-Québec, qui est une histoire de deux nationalismes, l'histoire d'un conflit.
Il nous faut résoudre ce conflit sans capitulation, ni reddition, ni subordination volontaire prônées par de belles âmes éprises de concorde ou par des minoritaires épuisés. Il nous faut lutter, encore et encore, pour triompher des petits calculs des cyniques qui, en déplaçant le pouvoir si loin et si haut, le rendent incontrôlable et, pour tout dire, le cèdent à des acteurs furtifs et autocratiques.
Il nous faut tendre de toutes nos forces vers la conquête de soi. Nous serons nous-mêmes quand, dans un effort de dépassement, nous serons, chez nous, réconciliés avec nous-mêmes, confiants dans le destin qui se dessine à mesure que notre courage ose le regarder en face, sans le besoin de se nier, de s'aplatir ou de fuir la dure réalité.
Vigile
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2 commentaires
Thaïs Potvin Répondre
23 novembre 2007Plusieurs passages du texte de M. Laforest m'ont fait sursauter. En voici quelques-uns:
« On ne peut pas faire semblant de ne pas penser ce qu’on pense. Je pense depuis une dizaine d’années, après avoir voté OUI lors des référendums de 1980 et de 1995, que le Québec est dans le Canada pour y rester.»
C'est ce qu'on appelle "baisser les bras". Qu'est-ce qui arrive lorsqu'on baisse les bras après de nombreuses années de lutte? ...On se fait tapper dessus!
«Reconnaissons d’abord, dans ce texte, une pensée fédéraliste nuancée et sans illusions, dépourvue de tout idéalisme doctrinaire et messianique : les fédérations sont des mariages de raison ou d’intérêts où l’équilibre reste toujours précaire.»
Impossible d'imaginer un équilibre, même précaire, si tu es minoritaire... Mettez les 9 porvinces dans un plateau de la balance, le Québec dans l'autre plateau, vous verrez.
«...beaucoup de Québécois devront apprendre, ou réapprendre, à être aussi des Canadiens, et donc à dire NOUS avec les autres Canadiens, en même temps qu’ils continueront à dire NOUS avec les autres Québécois de toutes les origines...quand cet AUTRE sera le plus radicalement étranger à moi qu’il me soit possible d’imaginer, cet AUTRE restera mon frère ou ma sœur en humanité.»
Ca, c'est être plus catholique que le pape! Aussi bien avancer l'autre joue...
«Pour ma part, je pense qu’il faut faire table rase des politiques de conquête et de reconquête, privilégier la politique de la concorde fondée sur une éthique humaniste de la sollicitude et de la responsabilité, et trouver un cheminement intelligent parmi plusieurs options partisanes- vers la réconciliation des projets nationaux québécois et canadien.»
Et dire qu'on traite les indépendantistes de «pelleteux de nuages»...
Voyons donc! Croire que le Canada-anglais va soudainement fraterniser avec son frère le Québec... C'est tellement naïf.
Seul un Québec indépendant pourrait discuter d'égal à égal avec le Canada.
Un tel discours de la part d'un intellectuel reconnu me fait croire que les fédéralistes sont à bout d'arguments.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
22 novembre 2007DES MINORITAIRES ÉPUISÉS...
Vous avez raison: c'est ce qu'ils attendent depuis la conquête:
NOUS AVOIR À L'USURE !
Est-ce tout ce que mérite la culture francophone d'Amérique?