L’ex-procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould, s’est réjouie du contenu du rapport du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, qui blâme Justin Trudeau pour sa gestion du dossier SNC-Lavalin.
«Le rapport confirme des faits cruciaux, conformes à ce que j’ai affirmé aux Canadiens [...]. Le commissaire n’a pas été distrait par des informations erronées à propos des événements ou de ma personne, et a tiré ses conclusions en se basant uniquement sur les vrais faits de ce qui s’est produit», a commenté Mme Wilson-Raybould, qui siège aujourd’hui comme députée indépendante.
La représentante de Vancouver-Granville a aussi reconnu éprouver un sentiment de «tristesse», à l’idée qu’il soit nécessaire, dans un pays comme le Canada, de lutter comme elle l’a fait contre l’ingérence du premier ministre dans le dossier SNC-Lavalin. Rappelons que ce dernier – et son entourage – était intervenu auprès de l’ex-procureure générale et ministre de la Justice pour qu’elle intervienne de façon à éviter à la firme d’ingénierie un procès criminel.
Le commissaire à l’étique a conclu qu’effectivement, M. Trudeau et son entourage avaient eu tort de tenter d’influencer la décision de Jody Wilson-Raybould dans ce dossier, comme elle l’avait affirmé en commission parlementaire. M. Trudeau avait notamment fait pression en rappelant qu’il est député de Papineau, une circonscription de Montréal où se trouve le siège social de SNC-Lavalin.
«Le rapport nous rappelle à tous qu’il faut demeurer vigilant. Personnellement, je demeure engagée à faire de la politique différemment», a souligné Mme Wilson-Raybould.
Jody Wilson-Raybould avait tenté de demeurer membre du Parti libéral dans la foulée du scandale, avant d’être finalement chassé du caucus. Elle se représente aux élections fédérales d’octobre en tant qu’indépendante.