Jeu de puissance en vue de la finale de lundi

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Denis Lessard montre dans cet article qu'il sait quelque chose que vous ne savez pas. Devinez quoi !

Quand l'adversaire écope d'une pénalité au hockey, les entraîneurs mettent leurs cinq meilleurs joueurs sur la glace. Pour les chefs des trois principaux partis, voici ce que cela donnerait, les gros canons des gouvernements Marois, Couillard et Legault.
PARTI QUÉBÉCOIS
Pierre Karl Péladeau
La supervedette aura finalement plombé les chances du Parti québécois en recentrant le débat sur la question nationale. Mais sa force de persuasion quand il aborde le développement économique et l'entrepreneuriat ainsi que son charisme en feront naturellement un joueur important pour le PQ, quelle que soit l'issue de l'élection de lundi. Il est susceptible de jouer un rôle d'avant-plan sur les questions économiques.
Stéphane Bédard
Il peut jouer autant à l'attaque qu'à la défense. Leader parlementaire combatif, il n'accorde jamais de retour sur les tirs libéraux quand il s'habille en président du Conseil du Trésor. Politicien habile et pugnace, son jeu instinctif fait de lui un incontournable sur le jeu de puissance.
Bernard Drainville
Il voyait sa charte au coeur de la campagne, elle est arrivée sur le tard. Élu en 2007, il combine, comme Bédard, expérience et jeunesse. Il sera longtemps sur le jeu de puissance, moins bon patineur que Jean-François Lisée, mais avec de meilleures mains, il n'échappe pas la rondelle. Il va travailler dans les coins sans relâche pour réaliser son rêve: devenir l'entraîneur.
Nicolas Marceau
Le responsable des Finances apporte depuis le premier jour de la crédibilité à l'équipe. C'est la seule vedette économique - Simon Prévost et Pierre Karl Péladeau ne sont pas encore élus. Ce n'est pas un joueur flamboyant, mais il est solide en défense, où il s'est retrouvé souvent ces 18 derniers mois. Si tout le monde est élu, il faudra s'attendre à ce que le ministère des Finances soit fractionné, que le développement économique voire le commerce extérieur soient redistribués pour que tous y trouvent leur compte.
Sylvain Gaudreault
Au premier jour, on disait que les Affaires municipales et les Transports, c'était trop pour un seul homme. Personne n'a répété cela depuis longtemps. La coach Marois ne lui a pas donné suffisamment de temps de glace. Gaudreault est une valeur sûre sur le jeu de puissance, il a calmé le jeu dans la crise municipale. Pas d'échappées électrisantes, mais bien des passes précises pour les collègues.
PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC
Jean-Marc Fournier
Un vétéran coriace, qui a survécu au désastre de l'îlot Voyageur. Il patine et tricote sans cesse, ce qui le rend imbuvable pour les journalistes. Il prend sa valeur quand il conseille le chef sur la direction à prendre. Là, il ne se trompe pas souvent. Philippe Couillard a dit de lui qu'il était son principal conseiller, à ce titre il est dans l'autocar quand la caravane parourt le Québec.
Pierre Paradis
Un vétéran qui joue encore à l'attaque. Son expérience compense sa lenteur. Il est sans merci quand il tire sur le gardien. Peut jouer les coudes élevés quand il est sûr que l'arbitre a le dos tourné. Daniel Johnson avait convaincu Jean Charest de laisser sur le carreau son adversaire de 1983. Philippe Couillard ne fera pas la même erreur, il l'a déjà choisi comme organisateur, avec Stéphane Billette, et promis que le vieux sage de Brome serait au conseil des ministres.
Pierre Moreau
L'adversaire d'avril 2013 est un incontournable. Un patineur élégant quand il n'a pas la rondelle. Il se fait souvent ravir le disque par son vis-à-vis Stéphane Bédard. Mais son assurance et sa feuille de route lui garantissent un poste sur le jeu de puissance des rouges. Il a gardé un contact soutenu avec l'aile jeunesse du parti. On ne sait jamais... si le poste d'entraîneur se libérait.
Jacques Daoust
Moins de style que Carlos Leitao, moins combatif que Martin Coiteux, l'ancien patron d'Investissement Québec se démarque dans le nouveau trio économique: il est le seul à se battre véritablement pour sa circonscription. Sa connaissance de l'État lui donne un second avantage pour être sur le jeu de puissance. Leitao est un joueur prestigieux, assuré d'hériter des Finances sans faire d'efforts, mais sur la glace politique, il paraît nonchalant. Martin Coiteux est la grosse surprise: l'économiste de la Banque du Canada s'est révélé un attaquant pugnace et redoutable.
Gaétan Barrette
Le radiologiste était avant tout un leader syndical qui a défendu ses membres bec et ongles, et leur a obtenu d'importantes augmentations de salaire. Il ne laisse personne indifférent, il est l'un de ceux qui déclenchent le plus de réactions négatives. Mais quand les séries ont commencé, Philippe Couillard avait énormément besoin de l'arrivée de ce joueur imposant. Reste à voir s'il sera un joueur d'équipe et s'il sera capable de jouer sur le même trio qu'Yves Bolduc.
COALITION AVENIR QUÉBEC
Gérard Deltell
Un compteur régulier qui n'a pas d'ennemis, même chez les adversaires. Habile leader parlementaire, il incarne la continuité entre la défunte ADQ et la Coalition avenir Québec. Quand il était chef, il a tenu tout cela à bout de bras et favorisé une fusion sans heurt. Il est parmi ceux qui sont le mieux implantés dans leur circonscription. Si la franchise CAQ ferme, il pourrait bien changer de ligue et passer chez les conservateurs au fédéral.
François Bonnardel
Le roi du pare-brise de Granby a lancé souvent sur la baie vitrée et a eu moins de temps de glace au cours des derniers mois. Il a déjà été la vedette économique de son parti, notamment au moment de la Loi sur les mines, mais son jeu a été plus erratique récemment. Il devait «travailler» sa circonscription, explique-t-on. Son immense majorité dans Granby fait de lui une valeur sûre, comme Deltell, pour les lendemains d'élections.
Christian Dubé
La «recrue de l'année» tous partis confondus. Rigoureux, issu du milieu des affaires, il est vite devenu un habile politicien, capable de vulgariser des concepts hermétiques. Devra apprendre à jouer en équipe toutefois: il tente souvent l'échappée. Les propositions du parti sont vite devenues le «rapport Dubé». Le seul problème, c'est qu'il a de bonnes chances d'accrocher ses patins lundi.
Nathalie Roy
L'ex-journaliste est rapidement devenue une politicienne aguerrie. Son fait d'armes restera la lutte contre le projet de charte de Bernard Drainville. Elle comprend la télévision - une donnée importante pour jouer. On lui prédisait une fin de carrière prématurée il y a quelques semaines, mais en se démenant dans les derniers jours, le coach Legault a prolongé la saison de plusieurs de ses joueurs.
Stéphane Le Bouyonnec
Un député sous-estimé. Longue expérience politique, il était déjà aux côtés de Pierre Marc Johnson au Parti québécois. On l'a retrouvé avec Mario Dumont quand l'ADQ a obtenu sa concession. Il est un des rares politiciens, à l'Assemblée nationale, capables de décortiquer un bilan, de comprendre un montage financier. Au vestiaire caquiste, on se méfie un peu de ses sautes d'humeur et de ses plans surprenants: il voulait que la CAQ appuie le dernier budget Marceau. Avec une minuscule majorité en 2012, il risque, lui aussi, de rendre son chandail.


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