Je dis: "Partagez"

Poème lu lundi le 21 novembre 2011 dans le cadre de "Occupons montréal"

Les loups ne partagent point. Cessons de pleurnicher. Il faudra se battre, détruire ceux qui violent notre humanité.

Ils voulaient
_ Travailler, manger, apprendre, aimer,
_ Faire des enfants, les regarder grandir
_ Espérer que demain soit meilleur qu’hier
_ Être libre autant qu’on puisse l’être
_ Quant on vit avec d’autres et qu’il faut partager.
Ils voulaient, je veux, nous voulons
_ Vivre
Ils ne voulaient pas se battre pour un pays.
_ Ils voulaient vivre bien, vivre mieux
_ Un pays peut-être leur permettrait cela.
_ Jamais le pays n’aura été le but.
_ Toujours le pays aura été le moyen, peut-être, de vivre mieux.
Ils ne voulaient pas se battre
_ Les palestiniens ne voulaient pas tuer et mourir
_ Les Irlandais ne voulaient pas tuer et mourir
_ Les Cubains ne voulaient pas tuer et mourir
_ Ils sont bien rares ceux qui veulent tuer et mourir
_ Ils voulaient, ils veulent, nous voulons
_ des choses concrètes
_ Un coin de terre à cultiver
_ Un métier à faire
_ Un salaire qui permet d’avoir
_ Un repas sur la table
_ Des vêtements sur le dos
_ Du temps pour le repos
_ Un endroit pour dormir
_ Des choses à apprendre
_ Des médicaments pour soigner nos enfants
_ Des lois qui nous protègent autant qu’un autre.
_ Ce n’est que cela, la dignité.
_ Rien de plus.
_ Rien de moins.
Vous qui possédez la terre à cultiver, les outils de mon métier, l’argent de mon salaire
_ Vous qui possédez la nourriture, les vêtements, les maisons
_ Les médicaments, vous qui appliquez les lois ou les ordonnez
_ Partagez
_ Partagez entre tous sans égards à la couleur de ma peau, à la langue de mes prières, au pays de mes ancêtres
_ Partagez
_ L’abondance dort dans vos coffres, nous le savons,
_ Partagez
_ Si je peux vivre avec dignité, j’accepterai les différences d’opinion, les accommodements raisonnables, les obligations sociales.
_ Partagez. Et il n’y aura plus parmi nous, pour prendre le fusil, pour tuer et mourir
_ Que les fous.
Nous soignerons les fous avec humanité.
Je ne veux pas me battre
_ Je ne veux pas tuer
_ Je ne veux pas mourir.
Je veux vivre.
Mais.
Les plus pauvres s’appauvrissent
_ Les plus riches s’enrichissent
_ Il est beau le progrès
La fête de la Reine, la fête de Dollard, la journée des Patriotes.
_ On a changé de nom
_ Mais c’est toujours les même pinottes
_ Allouette allouette je te plumerais
_ Oui, il est beau le progrès
_ Et nous sommes en colère
_ Échanger la couronne d’Angleterre
_ Pour le palais des congrès
_ Troquer la Reine pour Charest
_ Après s’être fait fourrer de loin
_ Se faire fourrer de près.
Nous voulons vivre
_ Et vivre mieux.
Alors :
À ceux qui veulent mettre des protège-coudes et des casques de vélo à nos espoirs.
Aux empêcheurs de risque qui veulent notre sécurité en l'imposant de force.
Aux régulateurs des consciences qui font la morale à nos ventres,
_ avortons de la pensée, souteneurs de soutanes et voleurs d’enfances
Aux économistes libertaires, anarchistes de la grande finance qui ne
_ souffrent aucune règle, surtout pas celles de l’égalité et de la compassion
Je dis
_ Partagez
Aux funambules de l’extrême centre, ces drogués du pouvoir qui sniffent
_ la ligne du parti dans les toilettes du parle et ment.
Aux maquilleurs de statistiques qui dessinent des sourires aux cadavres
À ceux qui jonglent par milliards en sous-payant le jardinier
_ Aux ingénieurs des roue de fortune, loto hydro casino
_ Qui prélèvent leurs taxes dans la poche des désespérés
_ Voleurs de grand chemin, bandits de la construction, banquiers,
_ modérateur de tickets aux urgences de vivre.
Aux vendeurs de RÉER qui promettent le paradis avant la fin de vos jours, _ ces nouveaux curés d’une religion ancienne, ces mafieux qui disent
_ achète ma protection sinon…
Je dis
_ Partagez
Aux spécialistes de la mise à pied, aux missionnaires de la mondialisation
_ À ceux qui vont content jusqu’en Chine
_ Faire fabriquer par des enfants des cochonneries vendues aux chômeurs
_ Qui n’auront bientôt pas
_ les moyens de se les payer
_ Dans les Dollaramas
À ceux qui roulent en Bentley ou en Porsche
_ En contournant les nids-de-poule
_ Tandis qu’on fait le trottoir pour éviter d’être à la rue
Je dis
_ Partagez
Nous sommes lucides nous aussi.
_ Et nous savons ce que c’est que la merde.
_ Nous y sommes, jusqu’au cou. C’est assez. Partagez.
_ Parce que sinon un jour ça va péter
_ Nous voulons vivre.
_ Et nous vivrons. La merde amortit les chocs
_ Mieux que les Porsche ou les Bentley.
_ Nous ne voulons pas nous battre.
_ Mais nous le ferons, un jour encore, si vous nous y poussez.
_ Quand on est dans la merde jusqu’au cou, on a pas le choix de se lever.
_ lever la tête, lever la voix.
_ Lever le poing.
_ Nous survivrons.
_ Nous vivrons.
Les fleurs poussent dans l’fumier
Nous sommes des fleurs
Nous sommes
_ des fleurs
_ de lys
Jean Barbe
NB - Source


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    22 novembre 2011

    Daniel Roy
    Le 18 novembre 2011,
    Chers indignés d’Occupons Montréal,
    Je m’appelle Daniel Roy, C.A.. Je suis membre ou sympathisants des partis politiques voulant faire du Québec un pays : Parti Québécois, Parti Indépendantiste, Option Nationale, Québec Solidaire et le Parti Communiste du Québec.
    J’appuie le mouvement Occupons Montréal. J’étais d’ailleurs présent la première journée, et je reviens aujourd’hui vous faire part d’une solution pouvant satisfaire une grande partie des revendications des 99% d’indignés, dont je fais partie.
    Je ne viens pas ici en tant que libérateur, car la tâche serait trop lourde pour un seul homme. Je viens ici cependant vous offrir la libération. Je vous propose de vivre libre dans un pays du Québec. Il ne tient qu’à vous de vous libérer de l’emprise de la nation canadienne-anglaise, belliqueuse et mercantile. Le Québec a réussi, mieux qu’ailleurs, à répartir les richesses entre les riches et les pauvres. Il reste beaucoup à faire. Mais imaginez ce qu’un pays du Québec pourrait faire, s’il contrôlait tous ses impôts, faisait toutes ses lois et signait tous les traités internationaux. Un pays du Québec pourrait ensuite montrer l’exemple au reste du monde.
    J’invite tous les décideurs du Québec, tels les députés, les maires, les chefs syndicaux et les représentants d’associations étudiantes, du mouvement Occupons Montréal et autres, à affirmer haut et fort la nécessaire souveraineté de la nation Québécoise, afin que cesse son exploitation et son assimilation par les autres nations du monde, particulièrement la nation canadienne-anglaise. Des milliers de raisons pour que le Québec devienne un pays apparaissent à l’adresse www.1001raisons.com .
    Souvent, pour régler les problèmes organisationnels, il faut mettre des gens à la porte. Ici au Québec, il faut mettre Ottawa à la porte. Le pouvoir ne doit plus être entre les mains des collaborateurs "canadians", comme le Parti libéral du Québec, la Coalition sur l’avenir du Québec et l’Action démocratique du Québec. Le Québec doit être gouverné par des gens n’ayant à cœur que les intérêts du Québec. Nous écrirons tous ensemble la constitution d’un pays du Québec, où règneront la justice, la dignité, la paix et le partage.
    Pour terminer, j’aimerais rappeler que le mouvement Occupons Montréal a beau avoir une dimension internationale, mais il se passe ici au Québec, et c’est en français que l’on doit s’indigner.
    Vive le Québec libre!
    Daniel Roy, C.A.