James Wolfe (1727-1759)

1759 - Commémoration de la Conquête - 12 et 13 septembre 2009



Voilà, le Moulin à paroles est terminé et zéro controverse. ZÉRO.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/bataille-des-plaines/200909/13/01-901217-moulin-a-paroles-qui-a-dit-controverse.php
Et c'est, en toute humilité, ce que j'avançais dans ma chronique de ce jeudi, intitulée justement «Autopsie d'une fausse controverse»:
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2009/09/09/autopsie-d-une-fausse-controverse.aspx
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Voici d'ailleurs ce qu'en a dit le descendant du Général Wolfe lui-même:
««C'était un peu énervant d'être la voix anglaise isolée et je n'aurais pas été surpris de voir des chaussures lancées dans ma direction, comme c'est arrivé à Georges W. Bush, mais heureusement, j'ai été accueilli avec la politesse typique des Québécois», a-t-il dit en souriant, manifestement soulagé. Wolfe Burroughs, qui était accompagné à Québec par Georges Savarin de Marestan, de la lignée de Louis Joseph de Montcalm, a salué la valeur «historique, culturelle et éducative» du Moulin à paroles. Du même souffle, il a condamné le ton outrancier d'une certaine presse opposée à l'événement. «Je suis très satisfait. L'activité se déroule comme me l'avaient assuré les organisateurs non pas comme l'ont avancé certaines radios et journaux», a-t-il souligné.»
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/200909/12/01-901 (...)
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L'événement, diffusé sur VOX, fut de toute beauté. Un public de tous les âges, de tous les horizons, intéressé, respecteux et profondément civilisé. Ce qui, pourtant, ne devrait surprendre personne.
Je me permettrai de le répéter: l'événement se devait d'être - et fut en effet -, «un geste puissant de réappropriation historique. Surtout après le fiasco de la Commission des champs de bataille nationaux, qui cherchait plutôt à banaliser 1759 avec son approche récréotouristique».
De fait, la lecture du Manifeste du FLQ par Luck Mervil - ce prétexte utilisé par ceux cherchant à discréditer l'événement -, suivi par la lecture de la lettre bouleversante de Pierre Laporte à Robert Bourassa, parce que la juxtaposition des deux textes télescopait d'un trait la crise d'Octobre, aura été un des moments forts de ce Moulin à paroles. Mais aussi parce que ce moment parlait d'un pan majeur, déterminant, de notre histoire, mais un pan dont on parle peu.
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La morale de cette fausse controverse:
Les mots sont puissants.
Il arrive même que la connaissance à laquelle ils ouvrent triomphe de l'ignorance et de l'inculture...
Et, en ces 12 et 13 septembre, les mots ont été victorieux. Ils ont résonné avec la force du respect de l'histoire - la sienne, face à soi et au monde.
Une force émanant de la fierté et de la volonté de se «raconter», à soi et aux autres.
Bref, en 2009, sur les Plaines, les mots n'auront pas été conquis. Ni vaincus.
Même pas par les accusations outrancières voulant que cet événement fomente l'«agitation» ou la «violence»; cherche à faire l'«apologie du terrorisme»; donne au manifeste «une légitimité qu'il ne mérite pas»; ou fasse même «retourner René Lévesque dans sa tombe»...
Qui a peur des mots?
Qui a peur de la mémoire?
Qui a peur de l'histoire?
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Quelle belle manière également de «réhabiliter» l'histoire, ne serait-ce que pendant deux petites journées, comme objet de savoir et d'intérêt publics. Cette matière tant malmenée et tant marginalisée dans, et par, notre pauvre système d'éducation.
Ce qui appelle la suggestion suivante: que le Moulin à paroles soit immortalisé sur DVD, in extenso.
Un beau cadeau à se faire et à laisser aux générations suivantes.
Car qui sait, d'ici dix ou vingt ans, ce qu'il restera encore de l'enseignement de l'histoire au Québec... S'il en reste quelque chose...
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Sur ce, vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai intitulé ce billet «James Wolfe (1727-1759)».
C'est parce que - dans le département du «incroyable, mais vrai» -, on trouve dans la section Obituaries de The Gazette d'aujourd'hui non pas une, mais DEUX notices nécrologiques dans la sous-section In Memoriams se rappelant, et se peinant, de la mort du général Wolfe!
(Page A-18 pour les sceptiques).
Et, attention, ce n'est pas tout. Les deux notices ont la remarque suivante: Sadly missed...
La première dit ceci: «WOLFE, Gen. James (January 2, 1727 - September 13, 1759). Sadly missed.»
Le deuxième dit ceci: «WOLFE, General James. Died at Quebec City, September 13, 1759. Sadly missed».
Resterait-il encore des nostalgiques de la Conquête?...
Mystère et boule de gomme...
Et pas besoin de dire qu'il n'y a pas de notice pour Montcalm...
Franchement, vaut mieux en rire qu'en pleurer...
http://www.legacy.com/can-montreal/Obituaries.asp?Page=LifeStory&PersonID=132785930
(*) En passant, pour ceux qui seraient tentés d'y voir un complot quelconque, dans les journaux, les notices nécrologiques sont placées par des particuliers.


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