Israël fête ses 70 ans face aux défis régionaux et nationaux

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Un pays en crise, malgré sa victoire sur les pays arabes

Israël a fêté mercredi son 70e anniversaire en brandissant sa puissance militaire et son improbable réussite économique face aux menaces régionales renouvelées et aux incertitudes intérieures.


Après s’être recueillis depuis mardi à la mémoire de leurs compatriotes tués au service de leur pays ou dans des attentats, les Israéliens ont entamé mercredi soir les célébrations marquant la création de leur État proclamé le 14 mai 1948, mais fêté en ce moment en fonction du calendrier hébraïque.


Lors d’une cérémonie à Jérusalem, le premier ministre Benjamin Nétanyahou a salué ce qu’il a appelé les « vrais germes de la paix » qui selon lui commençaient à pousser parmi certains pays arabes.


Il n’a pas donné plus de détails, mais des signes de réchauffement, tout particulièrement avec Riyad, ont été récemment enregistrés alors qu’Israël comme le royaume saoudien voient en l’Iran une grave menace.


Israël agite régulièrement le spectre d’une attaque de l’Iran, son ennemi juré.


La crainte d’un tel acte d’hostilité, à la manière de l’offensive surprise d’une coalition arabe lors des célébrations de Yom Kippour en 1973, a été attisée par un raid le 9 avril contre une base aérienne en Syrie, imputé à Israël par le régime de Bachar al-Assad et ses alliés iranien et russe.


Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis que cette attaque ne resterait « pas sans réponse ».


Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, des dizaines de frappes à distance dans ce pays sont attribuées à Israël, qui se garde communément de les confirmer ou démentir.


Mais en février, Israël a admis pour la première fois avoir frappé des cibles iraniennes en Syrie après l’intrusion d’un drone iranien dans son espace aérien.


Les journaux israéliens ont publié mercredi des éléments spécifiques sur la présence en Syrie des Gardiens de la révolution, unité d’élite iranienne.


Sans évoquer une menace iranienne immédiate, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a prévenu : « Nous ne cherchons pas l’aventure », mais « je conseille à nos voisins au nord [Liban et Syrie] et au sud [bande de Gaza] de tenir sérieusement compte » de la détermination à défendre Israël.


Un « miracle »


Le 70e anniversaire est l’occasion pour Israël de célébrer le « miracle » de son existence, sa force militaire, la prospérité de la « nation start-up » et son modèle démocratique.


Avec plus de 8,8 millions d’habitants, la population a décuplé depuis 1948, selon les statistiques officielles. La croissance s’est affichée à 4,1 % au quatrième trimestre 2017. Le pays revendique une douzaine de prix Nobel.


Cependant, Israël accuse parmi les plus fortes inégalités des pays développés. L’avenir du premier ministre, englué dans des affaires de corruption présumées, est incertain.


S’agissant du conflit israélo-palestinien, une solution a rarement paru plus lointaine.


L’anniversaire d’Israël coïncide avec « la marche du retour », mouvement organisé depuis le 30 mars dans la bande de Gaza, territoire palestinien soumis au blocus israélien. Après bientôt trois semaines de violences le long de la frontière qui ont fait 34 morts palestiniens, de nouvelles manifestations sont attendues vendredi.


Le ministère israélien de la Défense a annoncé qu’un « puissant engin explosif », apparemment destiné à un attentat lors des fêtes israéliennes, avait été découvert dans un camion palestinien intercepté à un point de passage entre la Cisjordanie occupée et Israël.


« Israël a été établi pour que le peuple juif, qui ne s’est presque jamais senti chez soi nulle part au monde, ait enfin un foyer », a déclaré l’écrivain David Grossman lors d’une cérémonie mardi soir à Tel-Aviv troublée par des militants de droite protestant contre la présence de familles palestiniennes.


> La suite sur Le Devoir.



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