Liban

Israël au banc des accusés

Israël - sionisme et lobby

Un responsable de l'Organisation des Nations unies a affirmé, mardi, que l'armée israélienne avait largué des bombes à fragmentation sur au moins 170 villages et sites du Liban-Sud pendant son offensive de 34 jours contre le Hezbollah.

Selon Tekimiti Gilbert, chef des opérations du Centre de coordination de l'action contre les mines de l'ONU au Liban, il s'agit d'une violation du droit international, car de telles armes ne doivent pas être utilisées dans les zones habitées par les civils, mais uniquement sur les champs de bataille et contre des soldats.
Il affirme que les équipes de déminages de l'ONU trouvent 30 nouveaux sites touchés par de telles bombes chaque jour. D'autres démineurs de l'ONG britannique Mines Advisory Group ont déjà neutralisé un millier de bombes à fragmentation au cours des six derniers jours. Le responsable onusien estime qu'il faudrait au moins 12 mois pour débarrasser le Liban-Sud de ces munitions.
M. Gilbert dit n'avoir « aucun doute » sur le caractère délibéré du lancement par Israël de ces bombes sur des zones habitées. L'organisme Human Rights Watch-Liban parle du non respecte de la Convention de Genève et qu'il s'agit de crimes de guerre. Elle demande, comme le gouvernement libanais, une enquête sur l'utilisation des bombes à fragmentation. HRW ajoute que ce soit les roquettes du Hezbollah en Israël ou les bombes israéliennes utilisées dans le sud du Liban, ces pratiques sont condamnables.

L'État hébreu nie avoir utilisé ces armes illégalement. Il accuse plutôt le Hezbollah d'avoir tiré des roquettes sur Israël à partir de localités peuplées par des civils.
Certaines des bombes à fragmentation sont destinées à percer les chars, et d'autres pour blesser ou tuer sur un grand périmètre. Celles qui n'ont pas éclaté au point d'impact constituent à présent une menace mortelle pour les civils.
Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le 14 août, huit Libanais ont été tués par l'explosion d'obus et au moins 25 autres ont été blessées, dont plusieurs enfants.
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Israël estime avoir respecté le droit international


L'État hébreu a défendu ses bombardements contre le Liban. Il rejette les attaques d'Amnistie internationale, qui l'accuse de crimes de guerre et d'avoir violé le droit international en détruisant délibérément des infrastructures civiles au pays du Cèdre.
« C'est vrai qu'un pont sert aussi aux habitants de la région, mais si par ce pont transitent des armes qui sont fournies au Hezbollah et dont il se servira afin d'attaquer Israël, nous n'avons pas d'autre choix que de le détruire », a résumé Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères d'Israël en visite à Paris, mercredi.
Un porte-parole du gouvernement israélien a pour sa part confirmé que le pays avait agi légalement.
Il a justifié les attaques de son armée sur le Liban en disant que des avocats étaient présents à toutes les rencontres du cabinet. Ceux-ci ont confirmé à chaque fois que le droit international était respecté.
Selon Amnistie internationale, l'envergure et le schéma des attaques israéliennes, le nombre de victimes civiles, l'étendue des dégâts et les déclarations des responsables israéliens indiquent que cette destruction était établie en stratégie militaire et ne constitue pas des dommages collatéraux.
Or, le droit international interdit les attaques directes contre les civils et les attaques sans discernement et disproportionnées.
L'UNICEF estime que le conflit a fait 1183 morts, des civils pour la plupart, et le Haut Commissariat de secours libanais répertorie 970 000 déplacés.
Amnistie internationale précise qu'elle étudiera les attaques du Hezbollah contre Israël séparément.


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