Amnesty International dénonce les "crimes de guerre" commis par l'armée israélienne au Liban

Israël - sionisme et lobby

Un rapport d'Amnesty International publié mercredi 23 août accuse Tsahal d'avoir pris des civils pour cible lors de sa campagne de bombardements du Liban. Non seulement des magasins ont été délibérément détruits par les bombardements et les frappes aériennes, mais des convois d'aide ont été volontairement bloqués et des hôpitaux et des bâtiment publics - comme les installations de stockage d'eau et de carburant - ont été détruits pour obliger les civils à fuir.
Le rapport, intitulé "Israël/Liban : destruction délibérée ou dommages collatéraux ?", se penche sur les 7 000 frappes aériennes et les 2 500 bombardements et tirs d'artillerie attribués à Israël entre le 12 juillet et le 14 août. Citant des chiffres émanant du gouvernement libanais, Amnesty affirme que 31 installations clés - des aéroports aux usines de retraitement des eaux usées - ont été partiellement ou totalement détruites, de même que 80 ponts et 94 routes. Plus de 25 stations- services ont été touchées, de même que 30 000 maisons, bureaux et magasins.
"DES CRIMES DE GUERRE"
Israël affirme n'avoir jamais pris les civils pour cible et avoir demandé aux personnes ne combattant pas de quitter le Sud-Liban. L'Etat juif a accusé le Hezbollah de tirer des roquettes depuis des zones civiles.
"Le gouvernement israélien a affirmé qu'il prenait pour cibles les positions et les installations auxiliaires du Hezbollah et que les autres dommages occasionnés aux infrastructures civiles étaient dus au fait que le Hezbollah avait utilisé la population civile comme 'bouclier humain'" , observe dans le rapport. Mais "le mode, l'étendue et l'intensité des attaques ôtent toute crédibilité à l'affirmation d'Israël selon laquelle il s'agirait de dommages collatéraux", poursuit le texte.
Pour Kate Gilmore, secrétaire générale adjointe d'Amnesty, "les éléments suggèrent fortement que la destruction massive de centrales d'eau et d'électricité et d'infrastructures indispensables au transport de la nourriture et de l'aide humanitaire était délibérée et s'inscrivait dans une stratégie militaire". Rejetant la légalité des attaques israéliennes, la responsable d'Amnesty va plus loin et affirme que de telles "attaques disproportionnées et menées sans discrimination" constituent "des crimes de guerre" .
170 TIRS DE BOMBES À FRAGMENTATION
Amnesty demande en conséquence aux Nations unies de mener une enquête independante sur les violations du droit humanitaire international qui auraient été commises au Liban, tant par les troupes israéliennes que par les hommes du Hezbollah.
Mais les pratiques d'Israël dans le conflit ont déjà attiré l'attention de l'ONU. Mardi, Tekimiti Gilbert, chef des opérations du Centre de coordination de l'action contre les mines de l'ONU au Liban, a indiqué que 170 tirs de bombes à fragmentation avaient été déjà recensés jusque-là. "Ces bombes à fragmentation ont été larguées au milieu de villages", a-t-il dit, tout en affirmant n'avoir "aucun doute" sur le caractère délibéré du largage par Israël de ces munitions sur des zones habitées, en violation du droit international, qui stipule que de telles munitions ne doivent pas être utilisées dans les secteurs où se trouvent des civils.
"C'est un gros problème. Elles présentent des dangers évidents pour les enfants, les gens, les voitures." Les engins qui n'ont pas explosé à l'impact constituent en effet désormais une menace mortelle. Les bombes ont déjà tué huit personnes et fait au moins 25 blessés, dont plusieurs enfants, depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 14 août, affirme Tekimiti Gilbert.


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