Investissement Québec cache une grande partie de son organigramme

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Opacité volontaire et cachotterie organisationnelle

Investissement Québec (IQ) a fait disparaître de son site internet un organigramme démontrant que le nombre de postes de cadres a explosé au sein de ses services.


Le document, mis en ligne depuis peu, indique maintenant que la société d’État compte huit vice-présidents, en plus du président-directeur général Pierre Gabriel Côté, a constaté notre Bureau d’enquête.


Pourtant, un organigramme daté du 10 janvier 2018, remplacé par la nouvelle version réduite, montrait que la haute direction compte plutôt 16 vice-présidents. Il exposait également que 69 directeurs et directeurs principaux font partie de l’organisme public.


La disparition de cet organigramme survient alors que les dirigeants d’Investissement Québec sont attendus mercredi en commission parlementaire afin de rendre compte de leur travail.


Comité de direction


La directrice principale des affaires publiques de IQ, Isabelle Fontaine, a confirmé hier le retrait de l’organigramme, qui présentait au total 85 membres de la direction.


«Nous avons choisi de diffuser sur le site internet de la société l’organigramme du comité de direction, à l’instar d’autres sociétés d’État québécoises», a-t-elle répondu par courriel.


Mme Fontaine a précisé que ce changement a été fait sur son site web «au cours des dernières semaines».


Selon la porte-parole, il faut consulter le rapport annuel de IQ pour trouver un portrait plus exhaustif de ses effectifs.


IQ compte toujours 16 vice-présidents, a confirmé Mme Fontaine. Elle a précisé que les huit qui apparaissent sur le nouvel organigramme sont ceux qui font partie de son « équipe de direction ».


Explosion


Depuis l’arrivée de Pierre Gabriel Côté à la barre de IQ, en 2015, le nombre de cadres a augmenté considérablement au sein de la société d’État.


En mai 2016, 52 cadres, soit 10 vice-présidents et 42 directeurs, composaient son équipe de gestion.


Mme Fontaine a expliqué que l’augmentation de 63 pour cent du nombre de postes de cadres, en deux ans, est liée à une restructuration en cours.


«IQ ajoute des talents à son équipe afin de se donner les moyens de jouer pleinement son rôle, soit celui d’accélérateur du développement économique du Québec qui stimule la croissance des entreprises», a-t-elle dit.


Parmi les exemples de changements, la direction générale ressources Québec, sous la responsabilité de Denis Williams, en 2016, est devenue une vice-présidence confiée à Iya Touré.


La direction principale des investissements mines, pétrole et gaz, sous la responsabilité d’Amyot Choquette, a été scindée en trois autres directions principales. Denis Williams a été rétrogradé à celle des mines pour la région de Montréal, tandis que M. Choquette a dû se contenter du volet mines pour la région de Québec.


De la même façon, la directrice du contrôle interne, Nancy Béland, s’est vu attribuer un supérieur après la création d’un poste de directeur principal de l’audit interne, comblé par Olivier Beauregard.


Selon Mme Fontaine, l’équipe de gestionnaires de IQ est composée d’un «noyau de joueurs agiles, imputables et impliqués dans l’action, qui savent communiquer, accompagner et développer leurs équipes».


Au 10 janvier dernier, selon le plus récent organigramme, 15 postes de directeurs étaient vacants.