La police de Toronto reconnaît que le décret adopté en catimini par le gouvernement ontarien ne lui a jamais octroyé le mandat explicite d'arrêter toute personne qui se trouvait à moins de 5 m du périmètre de sécurité au sommet du G20, à Toronto, et qui refusait de s'identifier.
Le chef de la police de Toronto, Bill Blair, l'a reconnu - avec un sourire - devant les journalistes, mardi.Non, [aucune loi en ce sens n'existait], mais j'essayais de garder les criminels à l'extérieur.
— Le chef de police de Toronto, Bill Blair
Deux jours après la tenue du sommet, le ministère ontarien de la Sécurité publique a indiqué que le décret en question avait seulement permis de mettre à jour la loi qui régit l'entrée d'endroits comme les tribunaux, de façon à y inclure les clôtures du G20.
Le décret ne faisait qu'interdire l'accès aux rues et trottoirs à l'intérieur du périmètre, ce qui permettait aux policiers d'arrêter quiconque tentait d'y pénétrer.
Mais jamais il n'a été question d'une zone tampon de cinq mètres hors des clôtures, comme certains policiers l'avaient laissé entendre, a déclaré une porte-parole du gouvernement. Les changements n'ont fait que modifier les dispositions relatives à la propriété, pas aux pouvoirs policiers, a-t-elle ajouté.
Le premier ministre Dalton McGuinty n'a pas encore expliqué pourquoi la réglementation avait été adoptée en secret. Il devra sans doute expliquer aussi pourquoi son gouvernement n'a pas corrigé le tir quand les policiers ont véhiculé une interprétation erronée du décret.
Tout au long du week-end, des personnes ont rapporté que des policiers avaient demandé à des personnes se trouvant dans le centre-ville de Toronto, parfois même très loin du périmètre de sécurité, de s'identifier ou même de les laisser fouiller leurs sacs.
L'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) a par ailleurs réclamé une enquête indépendante sur le travail des policiers durant le sommet du G20. Dans un rapport publié mardi, l'organisme affirme que les policiers n'ont pas respecté les droits constitutionnels des citoyens dans de nombreux cas qu'il a recensés.
Son rapport a été rendu public avant que la police torontoise n'admette qu'elle avait librement interprété la loi spéciale adoptée par le gouvernement ontarien.
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McGuinty blâmé pour la confusion sur les pouvoirs spéciaux
La Presse Canadienne - Les partis d'opposition affirment que le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, est à blâmer pour la confusion qui a entouré les pouvoirs spéciaux accordés aux policiers dans le cadre du sommet du G20 à Toronto.
Le chef de la police de Toronto, Bill Blair, affirme avoir été induit en erreur quand il a cru que les policiers pouvaient arrêter toute personne qui se trouvait à moins de cinq mètres de la zone de sécurité, à l'intérieur comme à l'extérieur des clôtures.
M. Blair a décidé de ne pas informer le public quand il a appris, vendredi dernier, que cette règle ne s'appliquait qu'à l'intérieur des clôtures de sécurité.
Le chef de l'opposition ontarienne, Tim Hudak, est d'avis que M. McGuinty doit porter le blâme pour avoir adopté les nouveaux pouvoirs secrètement et pour avoir ensuite tu l'affaire.
La chef du Nouveau Parti démocratique, Andrea Horwath, estime quant à elle que le premier ministre est responsable d'un gâchis qui a porté atteinte aux libertés civiles de la population.
M. McGuinty a refusé d'expliquer pourquoi son cabinet a gardé cette loi secrète, et son entourage a indiqué qu'il ne répondra pas aux questions avant le milieu de la semaine prochaine.
source: http://www.cyberpresse.ca/dossiers/sommets-du-g8-g20/201006/30/01-4294590-mcguinty-blame-pour-la-confusion-sur-les-pouvoirs-speciaux.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS3
Périmètre de sécurité G20
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