Dépenses du G8

Le VG ne rouvrira pas l'enquête

Puisque M. Wiersema ne rouvrira pas le dossier, reste donc aux partis d'opposition de tenter, une fois de plus, d'obtenir eux-mêmes des réponses auprès du gouvernement et de son ministre.

Ils se sont gavés, et ne veulent pas s'expliquer... Des colons ou des arrogants? Les arnaqueurs ne sont pas au-dessus des lois!


Marie Vastel Ottawa — Le vérificateur général du Canada réitère qu'il n'a pas eu droit à toute l'information quand il s'est penché sur les dépenses entourant le sommet du G8. Mais nonobstant les nouveaux documents qui circulent depuis son rapport de juin dernier — et qui ont révélé la mainmise qu'a eu en coulisse un ministre —, John Wiersema ne voit pas l'utilité de rouvrir son enquête.
«Je ne suis pas convaincu que ce qui est nécessaire ici, c'est davantage de travail de vérification. Je crois que c'est maintenant une question dont doit s'occuper le Parlement», a-t-il tranché, à la suite de sa comparution en comité parlementaire pour discuter de son rapport du printemps dernier.
L'opposition a toutefois eu du mal à obtenir des réponses, jusqu'à présent. Mais le néodémocrate Charlie Angus a refusé de se décourager.
«Vous devrez attendre de voir. [...] Nous allons continuer de lui demander de rendre des comptes», a-t-il promis, n'étant pas en mesure de détailler les recours qu'il lui restait, mais alléguant avoir en main d'autres dossiers portant sur le sujet.
Dans son rapport de juin 2011, le vérificateur général avait déploré le manque de documentation pour faire enquête sur les dépenses consacrées au sommet de 2010 et il rapportait que le ministre Tony Clement avait lui-même décidé, avec le maire de la ville hôte et le directeur général du centre qui a accueilli le sommet, des 32 projets d'infrastructures qui seraient retenus par le gouvernement, sans consulter les fonctionnaires. Le document concluait également que les 50 millions de dollars promis au Parlement pour un Fonds pour les infrastructures frontalières avaient plutôt été réalloués, sans prévenir les parlementaires, pour être versés à celles entourant le sommet, à 300 km de toute frontière.
Des reproches qu'a maintenus hier M. Wiersema, arguant que le gouvernement aurait dû respecter ses règles internes et permettre aux fonctionnaires de participer aux choix de financement. Et le besoin d'agir rapidement — comme l'ont plaidé les conservateurs pour expliquer leurs actions — ne devrait pas éclipser l'obligation d'être transparent, leur a-t-il rétorqué. Le gouvernement aurait pu agir autrement, a argué le vérificateur général.
Une adresse courriel personnelle
Mais malgré la série de nouveaux documents publiés depuis son rapport, pas question pour lui de se pencher de nouveau sur le dossier. Car son rôle est d'enquêter sur le gouvernement fédéral, et au sein de celui-ci, il n'existe aucun document écrit détaillant le rôle du ministre Clement.
Une série de courriels échangés entre le ministre et le maire de Huntsville, la ville-hôte du sommet, a été rendue publique par le NPD la semaine dernière. Ceux-ci démontraient notamment que Tony Clement — par le biais d'une adresse courriel personnelle — avait rassuré le maire Claude Doughty, à l'approche de la rencontre internationale, en disant s'opposer lui aussi à l'examen des dépenses que voulait mener Infrastructures Canada et qu'il «y travaille». Au fil des échanges, les deux hommes convenaient de s'entendre avant de parler aux médias, pour que leurs réponses concordent, et le ministre promettait au maire des comptes-rendus de ses rencontres avec le bureau du premier ministre.
Comme les échanges ne se sont pas faits depuis l'adresse parlementaire de M. Clement, le vérificateur général et son équipe n'en ont jamais eu vent.
Puisque M. Wiersema ne rouvrira pas le dossier, reste donc aux partis d'opposition de tenter, une fois de plus, d'obtenir eux-mêmes des réponses auprès du gouvernement et de son ministre. Tony Clement a sans relâche ignoré leurs questions aux Communes, mais il a promis de se présenter en comité; ce qu'il pourrait faire d'ici la fin du mois, a-t-il plaidé hier midi. Premier visé dans cette histoire, le ministre — aujourd'hui au Conseil du Trésor — a toutefois indiqué qu'il n'avait pas pour autant l'intention d'écouter la comparution de M. Wiersema. «Je ferai mon propre travail», a-t-il répliqué.


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