Insulte présidentielle

Nicolas Sarkozy a utilisé des mots coups de poing pour parler de ce qu'il ignore. C'est plus qu'un faux pas. C'est une bêtise. Ses mots indignes sont une insulte.

Sarko décore Charest - février 2009

(Québec) Nicolas Sarkozy a employé des mots honteux. Comment ce président français peut-il parler de «sectarisme», de «détestation» et d'«enfermement sur soi»?
Le mouvement souverainiste québécois a maintes fois démontré qu'il est ouvert et inclusif. Pauline Marois, Gilles Duceppe et les autres plaident sans cesse pour un Québec ouvert sur le monde.L'ouverture aux autres se vit d'ailleurs déjà davantage et mieux au Québec qu'en France.
Nicolas Sarkozy a utilisé des mots coups de poing pour parler de ce qu'il ignore. C'est plus qu'un faux pas. C'est une bêtise.
Ses mots indignes sont une insulte.
Pour le reste, permettez que l'on se répète. Permettez que l'on distingue encore une fois les préférences personnelles de Nicolas Sarkozy de la position de la France.
Rappelons-nous du point de presse accordé par le président français à la Citadelle de Québec en octobre. Il avait exprimé sa préférence pour un Canada uni. Il avait soutenu que le monde n'avait pas besoin d'une «division supplémentaire».
Le discours prononcé une heure plus tard devant les parlementaires québécois était plus nuancé. Il s'inspirait du credo adopté en mai par les autorités françaises, voulant que la France considère les Canadiens comme des amis et les Québécois comme des frères.
Ce discours représentait davantage la position de la France - de l'«institution France», avions-nous écrit à ce moment-là - que les sentiments personnels de M. Sarkozy.
Le discours à l'Assemblée nationale avait en effet été soigneusement préparé par la diplomatie française et par l'Élysée. Il soulignait la nécessité pour la France de tisser des relations plus étroites avec le Canada et exprimait la fraternelle affection qu'elle a pour le Québec. Le texte ne se permettait aucune ingérence politique.
La distinction entre ce discours et les préférences personnelles du président français est fondamentale. Elle rappelle que la relation privilégiée entre la France et le Québec dépasse largement les accointances des locataires de l'Élysée.
Voilà pourquoi la France accompagnera le Québec quel que soit le chemin qu'il empruntera. Elle l'accompagne quand il fait le choix du Canada.
Elle l'accompagnera s'il fait le choix de la souveraineté.
Insistons cependant sur l'essentiel : l'avenir du Québec ne regarde pas le président de la République française.
La nature du lien entre le Québec et le reste du Canada relève des citoyens d'ici. Pas des Français.
C'est pourquoi il faudrait cesser d'accorder autant d'importance à ce que peuvent dire ou penser les dirigeants français. Nous sommes en 2009, plus en 1967.


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