Indécence libérale

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Au rythme où sortent les informations sur Marc Bibeau, il va finir par se faire lyncher sur la place publique si l'UPAC tarde encore à porter des accusations contre lui

Hier, notre Bureau d’enquête levait le voile sur une pratique proprement indécente sous l’ère Charest. À sa luxueuse résidence, Marc Bibeau, grand argentier du PLQ et ami du premier ministre Jean Charest, conviait des gens d’affai­res influents à « rencontrer » une impressionnante brochette de ministres, dont Philippe Couillard, dans le cadre très privé de réceptions somptueuses.


Champagne, serveuses en kimono, truffes, cascades de fruits, majordomes en tuxedo, etc. On se serait presque cru à Sagard, le vaste domaine de la richissime famille Desmarais.


Des airs de Sagard


Sur le plan éthique, réunir privément des gens d’affaires en quête de contrats publics avec un premier ministre et des ministres en quête obsessive de financement politique est une recette explosive. Le beau temps n’y était sûrement pas le premier sujet de conversation.


En fait, c’est ce qu’on appelle un accès direct et très privilégié au pouvoir. Ces révélations confirment aussi l’influence démesurée de Marc Bibeau sur le gouvernement Charest.


L’insulte ultime à l’intelligence des citoyens se trouve toutefois dans cette remarque choquante de Marc Bibeau lancée en 2004 : « Nous avons maintenu le déficit zéro. » Le tout, qui sait, avec une flûte de champagne à la main.


Hypocrisie


Primo, ce « nous » trahit le réflexe d’un argentier qui se voyait comme partie prenante du pouvoir exécutif. Secundo, il expose l’hypocrisie d’un régime fortement soupçonné de financement politique illégal pendant qu’il imposait aux contribuables les privations inhérentes au dogme du déficit zéro.


En réaction, les ténors libéraux prétextent que c’était « une autre époque ». Vraiment ? Elle est pourtant fort récente. Le premier ministre actuel et plusieurs de ses ministres sont d’ailleurs eux-mêmes des produits de l’ère Charest.


Ce qui nous ramène à l’enquête Mâchurer de l’UPAC sur des allégations de corruption au PLQ sous l’ère Charest. Les Québécois ont droit à sa conclusion avant le scrutin du 1er octobre 2018. Point.