Il manquerait toujours 20 000 places à 7$

Ben oui, votons LIBÉRAL et pour des baisses d'impôts...


Isabelle Hachey et Tristan Péloquin - Avec 1600 noms sur sa liste d'attente pour seulement 60 places à combler, le CPE Le Joyeux carrousel, à Montréal, n'accepte plus de nouvelles inscriptions. «Nous ne voulons pas créer de faux espoirs pour les parents», explique sa directrice, Louise Champagne.

Cette garderie à 7$, qui accueille principalement des enfants de nouveaux immigrants, peine même à assurer la priorité aux petits frères et petites soeurs des enfants qui sont déjà inscrits chez elle. «Il y a des parents qui nous appellent aux deux semaines et qui se plaignent qu'ils attendent une place depuis trois ans, illustre Mme Champagne. Il y a beaucoup de frustration.»
La situation du CPE Le Joyeux carrousel est loin d'être exceptionnelle. La vingtaine de garderies à 7$ qui ont répondu aux questions de «i»La Presse»/i» ont toutes indiqué avoir d'imposantes listes d'attente, dont la taille varie de 160 à 2280 noms. «Sur ces 2280 personnes, 781 sont en attente pour la pouponnière. Or, nous n'avons que 10 places disponibles pour les moins de 18 mois», dit Isabelle Michaud, du CPE La Bottine filante, avenue Christophe-Colomb. «Dans notre cas, à peu près 50% des parents sur la liste ne seront jamais rappelés», affirme pour sa part André Sénécal, directeur du CPE Le Petit réseau, qui compte 72 places réservées aux employés d'Hydro-Québec.
Selon l'Association québécoise des centres de la petite enfance, il manquerait environ 20 000 places à l'échelle du Québec pour combler tous les besoins. Le ministère de la Famille et des Aînés, qui s'est engagé l'année dernière à créer ces 20 000 places d'ici 2012, admet être incapable d'accoler un chiffre définitif au nombre d'enfants en attente d'une place subventionnée.
«Nous n'avons pas d'idée précise du portrait parce qu'il y a plusieurs doublons sur les listes; les gens s'inscrivent à plus d'un CPE pour maximiser leurs chances d'avoir une place», explique Jean-Pascal Bernier, porte-parole de la ministre Michelle Courchesne.
Le Ministère espère obtenir un portrait plus juste de la situation en consolidant les listes d'attente de tous les CPE dans des bureaux régionaux de coordination. Trois projets pilotes sont actuellement en cours, à Montréal, Laval et dans la région de Saint-Hyacinthe. «Grâce à cette liste unique informatisée, nous avons maintenant une image très précise des besoins. Nous savons quel est le nombre d'enfants à naître et combien de places pour poupons seraient nécessaires. Ce sont des données qu'il était impossible d'obtenir auparavant», explique Diane Delisle, directrice générale du CPE l'Amibulle, de Saint-Hyacinthe.
À Montréal, l'organisme Coop enfance-famille assure déjà la gestion des listes d'attente de plusieurs CPE. «Le problème, c'est que l'adhésion se fait sur une base volontaire, et les CPE doivent payer pour le service», explique Martin Cliche, du Regroupement des CPE de Montréal. Et la facture peut être salée: de 700 à 800$ par année, précise Pierre Marcoux, directeur du CPE au Pays des Schtroumpfs. «Les regroupements de CPE ne veulent pas payer pour ça», ajoute-t-il.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé