Un pipeline à travers le Québec

Il faut contrer la propagande des vendeurs de pétrole

Chronique de Pierre Gouin

La première ministre du Québec est justifiée de discuter en privé du projet du pipeline de l’Est mais avant de signer quelle qu’entente que ce soit elle devra dévoiler publiquement tous les détails d’une telle entente afin de permettre à des experts indépendants de se prononcer et d’obtenir un appui clair de la population.
On peut s’attendre à une opposition grandissante de la part des citoyens qui réaliseront que le pipeline passera dans leur voisinage et ils pourront compter sur l’appui de tous ceux qui accordent une grande priorité à la protection de l’environnement. On va leur dire que les risques sont minimes et que c’est le prix à payer si on veut continuer à rouler en automobile. C’est ce qu’on aurait dit aussi y a quelques mois aux citoyens de Lac Mégantic ou d’autres municipalités qui auraient demandé le déplacement des voies ferrées hors des zones habitées.
Cependant, une fraction importante de la population serait prête à accepter le pipeline si on lui garantissait des retombées économiques significatives. Il est donc essentiel que les québécois soient correctement informés.
Même sur Vigile on trouve des commentateurs qui jugent que les considérations environnementales ne font pas le poids face à la rationalité économique du pipeline qui leurs semble indiscutable. Pourtant, les avantages économiques du projet pour les québécois, et même pour les canadiens en général, ne sont pas évidents. Le fardeau de la preuve devrait revenir à ceux qui font la promotion du projet mais on nous demande plutôt de croire aveuglément en d'hypothétiques retombées économiques. Pour l'instant, rien de convainquant ne nous a été soumis.
On nous dit que le pétrole de l'Ouest est beaucoup moins cher que le pétrole importé de l'extérieur du Canada et que les raffineries québécoises ne peuvent être compétitives sans ce pétrole de l'Ouest. Or les spécialistes disent que c'est l'absence de débouchés extérieurs qui empêchent le prix du pétrole des sables bitumineux de rejoindre les prix internationaux. C'est conforme à la théorie économique et si le prix international de ce pétrole demeurait inférieur à celui des pétroles conventionnels, l'écart sera dû à une qualité inférieure.
Donc, si on construit un pipeline vers les ports de l'Atlantique, les raffineries québécoises comme celles des Maritimes vont payer le prix international et rien de moins. Évidemment, pour le moment, les raffineurs réalisent des profits exceptionnels en important par train du pétrole albertain à rabais puisqu’ils n’ajustent pas à la baisse le prix à la pompe.
Pour juger de la rationalité économique d’un pipeline vers l’est il faudrait avoir accès à toutes les informations financières.
Le pétrole des sables bitumineux est le plus couteux à exploiter. À quel prix de vente ce pétrole devient-il rentable? Quelles sont les contributions financières du gouvernement fédéral et du gouvernement albertain dans l’exploitation et le transport du pétrole des sables bitumineux: investissements dans les infrastructures, subventions, congés d'impôts ou de taxes, redevances minimales et garanties de rendement? Si l'exploitation devient déficitaire en raison d'une chute des prix internationaux, est-ce que le fédéral devra soutenir les entreprises touchées? Si, au contraire, les prix permettent des profits exceptionnels, est-ce que le fédéral obtiendra un rendement adéquat sur ses investissements?
Pourquoi accepter un projet non rentable qui serait soutenu par le gouvernement fédéral à même nos impôts? Le fédéral n'a jamais demandé au Québec s'il était d'accord pour que ses impôts aident à développer à un rythme d'enfer les sables bitumineux et maintenant on devrait être gêné de refuser le passage d'un pipeline dont ils ont soudainement besoin.
Finalement, la rationalité économique semble favoriser le marché américain avec un pipeline vers le sud et le marché asiatique, avec un pipeline à travers la Colombie britannique. Le projet d'un pipeline vers l'est est apparu lorsque ces deux options ont été bloquées et il pourrait être abandonné dès que ces options redeviendraient réalisables. Chose certaine le pouvoir de négociation du Québec pour en tirer quelque profit serait sérieusement affaibli. Dans ce contexte, il n'y a aucune raison pour le Québec de se commettre immédiatement.
Si l’opposition des États-Unis ou de la Colombie britannique constitue un bluff, les données du problème pourraient changer soudainement. Jusqu’à maintenant, la Colombie britannique a motivé son refus au passage d’un pipeline en invoquant les risques environnementaux, une décision qui semble respectée par la majorité des canadiens. Pourquoi le Québec s’empêcherait-il d’utiliser le même discours?
L'appui du parti libéral et de la CAQ au projet de pipeline n’est pas surprenant. Le fédéral subventionne à même nos impôts le développement des sables bitumineux en Alberta, de l'hydroélectricité à Terre-Neuve, de l'industrie automobile en Ontario, des chantiers maritimes en Colombie britannique et au Nouveau-Brunswick tandis qu'au Québec nos partis fédéralistes nous proposent de nous contenter de la péréquation.
Quant au parti libéral, son unique stratégie économique durant ses neuf années au pouvoir a été de gonfler les investissements publics, au prix d’une forte hausse de la dette, afin de faire rouler l’économie. Pendant ce temps notre secteur manufacturier, laissé à lui-même, périclitait. Suivant cette logique, construire un pipeline non rentable, c’est pas mauvais.
Le Québec pourrait tenter de négocier une compensation généreuse pour le passable d’un pipeline canadien mais est-ce que cette démarche est justifiée si le projet d’investissement n’est pas financièrement défendable? Si le développement précipité des sables bitumineux était une erreur dès le début, en raison d’une espérance de rendement trop élevée, est-ce raisonnable dans la conjoncture actuelle de faire des investissements additionnels avec le fol espoir de récupérer la mise?


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13 commentaires

  • Stéphane Sauvé Répondre

    20 août 2013

    Je vous invite, si ce n'est déjà fait, à lire ce formidable livre de Shumacher "Small is Beautiful—Economics as if People Mattered (1973)" et prendre connaissance des recherches/expérimentations qui en ont découlés (http://neweconomy.net/publications/essays/fullerton/john/the-relevance-of-ef-schumacher-in-the-21st-century ). On arrive à la même conclusion que d'autres: Our global economic system is broken not because of the credit crisis; it is broken because it is predicated on perpetual, resource driven growth with no recognition of scale limitations.
    Le statu quo n'est plus une option. Je vous invite à ce sujet à lire sur la "décroissance conviviale" (http://www.delitfrancais.com/2010/02/02/penser-l%E2%80%99impensable-la-decroissance-et-la-simplicite-volontaire/ ). En effet, "l’économie actuelle est irrationnelle et hors de toute logique, puisqu’elle prend appui sur la promotion d’une impossible croissance infinie dans un monde fini.. En contre partie, "la recherche en nouvelles technologies et les possibilités qu’offrent l’imagination et la capacité humaine à s’adapter et se renouveler est elle infinie". Mais à quelle prix cette adaptation ?
    Le possible habite près du nécessaire écrivait Pythagore, et bien, ce nécessaire est arrivé.
    Le changement de paradigme se fait souvent sinon toujours à travers des crises (individuelles/collectives). Nous en sommes rendus là.
    Ce qui est un tantinet frustrant dans tout cela, c'est de voir tout ce talent gaspillé en raison de cette perception erronée d'un "manque" à gérer au lieu d'une "abondance" à partager.
    Je comprends votre scepticisme par rapport à ces projets qui invitent à un changement de notre mode de consommation et de production. Mais rappelez vous les paroles de Sénèque: " Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles."

  • Stéphane Sauvé Répondre

    20 août 2013

    Il ne fait point de doute dans mon esprit que l’amorce d’une solution structurelle à nos problèmes de consommation et de production réside dans la dynamique locale de développement. Oui à une indépendance, celle-là régionale.
    À partir de là, on dynamise et soutient les liens d’interdépendance de nos régions. Garon avait compris cela à travers le concept de la souveraineté alimentaire : http://www.vigile.net/Les-memoires-de-Jean-Garon.
    Comme vous le mentionnez, nous sommes devenus "un peu pas mal" incompétents et inadaptés dans le développement local en raison de nos préoccupations et de nos pratiques des derniers 50 ans à créer et renforcer l’interdépendance des marchés. Je vous entends me dire que l’on rêve en couleur de chercher une solution qui n’est pas mondiale. Les dés sont jetés, dites-vous ?
    Le bateau coule monsieur Moranoni, et ce n’est en bouchant les trous de la coque avec de la gomme à mâcher, que nous nous en sortirons sans trop de dommage, voire vivants. Le bateau doit aller en cale sèche pour une rénovation majeure. Le problème, c’est qu’il est trop tard pour s’y rendre. On doit donc trouver une autre solution avec ce que nous avons à bord, et nous avons beaucoup de moyens.
    L’exploitation du pétrole ? Pourquoi pas. Mais à nos conditions, pas à celles des entreprises qui ont eu et ont toujours à l’oeil, la piastre avant l’humain. C'est une condition sine qua non. Le problème, et il est majeur, c'est que les politiciens sont devenus les marionnettes des oligarques. Une révolution est nécessaire. Pacifique, cela va de soi, mais résolue dans l'atteinte d'un objectif: le partage équitable des opportunités de développement pour notre génération et celles qui suivront.
    Vous me dites, "oui, mais qui va lancer le bal ?". C’est là, où le concept de l’indépendance prend tout son sens.
    On donne le ton. On initie. On innove. C’est en effet difficile, très difficile, mais beaucoup moins que se retrouver le cul dans l’eau frette avec tous les autres. On en a les moyens, le génie et les opportunités de s’en sortir.
    Ce qui manque pour le moment, c’est le courage.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    20 août 2013

    Monsieur Maronani,
    Votre franchise ainsi que votre échange ferme, mais respectueux avec F. Déry sont appréciés. Vos arguments respectifs ont l’effet d’une meule sur mes idées. Elles s’aiguisent au fil de votre discussion. Merci
    ______
    Alors voici, aussi juste puissiez vous être dans votre analyse, votre équation semble être occultée d’une variable clé, qui une fois tenue en compte, vous donne généralement accès à une autre lentille par laquelle d’autres solutions deviennent envisageables, parce que vous comprenez enfin que ce type de solutions est nécessaire.
    Cette variable est la suivante : notre écosystème a une capacité limitée à se régénérer, en particulier au rythme où nous l’exploitons.
    De fait, notre mode de consommation et de production n’est plus tenable pour la planète et pour les hommes qui y vivent. Plus du deux tiers de la population mondiale n’a pas accès au nécessaire minimum pour développer et révéler le meilleur qui les habite, voire pour vivre. À cela s’ajoute, cette destruction effrénée de l’écosystème alors que plus de 50 % de la diversité écologique est disparue de la surface de la Terre en moins d’un siècle (dont près de 30 % dans les 50 dernières années). Nous avons atteint un point de saturation. Les dernières études de l’ONU parlent d’un point de non-retour http://www.lexpress.fr/actualites/2/ouverture-de-la-conference-de-nagoya-sur-la-biodiversite_928665.html .
    Le niveau intenable de concentration de la richesse conjuguée à notre adoration croissante pour le « veau d’or » (dollars) entraine ni plus ni moins, un esclavage à notre mode actuel de faire et de penser. C’est majeur !
    Faute d’un éveil volontaire et d’une prise de conscience conséquente (oh combien lente et difficile sous l’emprise des médias de masse), il semble que l’autre tiers de la planète envisagera et réalisera son « développement » sur une base enfin durable qu’après grincements de dents et grandes souffrances.
    D’ici là, les oligarques de ce monde vont peut-être se réveiller, mais j’en doute. Leur propre esclavage est en mode fossilisation depuis déjà trop longtemps. Pour l’heure, la solution réside donc dans des choix individuels comme celui de Déry avec sa bicyclette. Simple, mais efficace à une échelle locale. Le terrain se prépare.
    Le politique n’est pas prête pour ce type de changement, me direz-vous. Le problème monsieur Moranoni, c’est que nos institutions sont allergiques aux changements. Nous devons forcer les changements au sein et à l’extérieur de « la machine ». Le type de démocratie que nous avons, empêche notre reprise en main de notre destinée. Pour le moment, c’est « elle » qui nous possède.

  • Alain Maronani Répondre

    16 août 2013

    @Dery
    'Révolution mondiale. NWO. Dîtes-le franchement Maronani que vous ne croyez pas à l’indépendance ou la souveraineté.'
    Pas dans le sens ou vous pensez que vous allez pouvoir faire ce que vous voulez...surement pas...
    Changer un certain nombre de choses...oui...un état de langue francaise, par exemple...
    S'échapper du système actuel, seul, surement pas...
    Nous passerons sous les fourches caudines de Wall Street si ca va bien, de Bay Street si ca va mal...
    Et laisser moi vous dire que la nationalisation actuelle de Hydro sera la première victime...même si ceci va faire hurler la foule...
    Je ne parle pas de révolution culturelle à la chinoise, cette expression signifie un changement complet de paradigme...

  • Archives de Vigile Répondre

    16 août 2013

    Il s’agit d’une révolution culturelle, ni plus ni moins...
    Les gens responsables de ces études, ce centre d’expertise sont tout, SAUF des rêveurs...

    Je déteste ce terme, voyant ce que cela a donné en Chine.
    Qui sont vos zexperts ?
    Encore une fois, c'est laisser les autres trouver des solutions pour nous. On reste dans un schéma de colonisés.
    Un plan Marshall, sur quarante années, vous vous accordez avec les Larouchistes (Larouche est un ancien Trotskiste).
    Ceux qui n’aiment pas la réalité, désagréable, peuvent signer les pétitions d’Equiterre...qui ne servent à rien..et écouter Kadhir nous expliquer que l’avenir c’est l’hydrogène...ou le moteur-roue ou....
    La première fois que j'ai rencontré Khadir, il terminait sa maîtrise en Physique à l'U de Mtl. Bon, je ne le prend pas au sérieux puisqu'il est formaté communiste depuis son enfance. J'y voyais bien des complications avec l'énergie de la houle. Signer des pétitions, c'est presque comme voter. Quand un grand mouvement est décelable, la foule se permet de croire que c'est possible et elle réagit.
    C'est ce qui nous a sauvé de l'inutile centrale du Suroît.
    Même si les prix du gaz naturel sont tombés.
    On disait la même chose avec la deuxième vague de nationalisation de l'électricité mené par René Lévesque sous Lesage. New York n'a pas mis les obstacles d'Ottawa et de Bay Street et nous a permis de le faire.
    La question est: Pourquoi ? :)
    Mes solutions sans vue d'ensemble ?
    Mes solutions répondent à la géographie. Elles ne se transposent pas dans l'état de NY ou à l'Alberta.
    Les règles comptables sont déjà un problème avec Goldman-Sachs qui les manipulent pour nous mettre dans la merde. L'usure est un asservissement.
    Comme vous le dites, le transport aérien n'a pas d'avenir.
    C'est pourquoi le monorail interurbain est une solution locale. Il faudra l'équivalent entre les mégapoles du continent. Ce sera à négocier entre les différents états.
    Gouvernement mondial. Les Bolchéviques affirmaient que l'URSS n'était qu'une étape au gouvernement mondial. Et l'URSS s'est ouvert aux investissements étrangers sous la NEP, ce qui a lancé de nouvelles fortunes aux États-Unis (Armand Hammer, les frères Koch). Peu importe, l'URSS s'est désagrégé en 1991. Il y avait des grands projets sous Staline qui n'ont pas abouti malgré la fin de la Seconde Guerre. Ils étaient trop gigantesques.
    Je n'attendrai pas quarante ans pour démarrer.
    Vous pouvez rester sur votre chaise à écouter l'orchestre du Titanic.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 août 2013

    "Bienvenu pour un gouvernement mondial..."
    Révolution mondiale. NWO. Dîtes-le franchement Maronani que vous ne croyez pas à l'indépendance ou la souveraineté.
    Pas juste les voyages dans le Sud. Aussi les voyages en Europe.
    Gouvernement mondial va de pair avec échanges mondiaux.
    Mais ceux-ci vont décroître avec le coût des carburants.
    Il y a contradiction.
    Quelle université américaine s'occupe à fond de ces questions ? L'école de Chicago, peut-être ?
    On se souviendra de "Cupria".
    Bien sûr, je m'attends à des coups d'état, de la sale propagande, voir les "boys" débarquer. Sans doute qu'il faudra profiter d'une guerre civile aux États-Unis ou d'une révolution.
    Nommez vos solutions plus concrètement si vous ne croyez pas à notre prise en main de nous-mêmes.

  • Alain Maronani Répondre

    15 août 2013

    @Dery
    faire SEUL ceci veut dire que le premier qui met en place une politique énergétique réelle s'appuyant sur des sources diversifiées d'énergie, qui veut convertir les modes de transport des citoyens, etc...est MORT !!!
    (En passant ce type d'organisation condamne les systèmes de transport d'électricité, style Hydro-Québec, et nécessite la production locale et diversifiée et complémentaire...vous avez du souci a vous faire pour les barrages et les lignes de transport...)
    Cet état détruit IMMEDIATEMENT sa base industrielle et commerciale, sa compétitivité, ses exportations..
    Que vous le vouliez ou pas nous sommes dans un système inter-connecté, mondial, gouverné par des règles comptables, déficit des états, politiques publiques, etc, règles, us et coutumes, qui représentent le modèle du capitalisme actuel.
    Qui financera votre transition ?
    A quel coûts ?
    Quels seront vos exportations, vos produits, dans un mode de fonctionnement qui sera OBLIGATOIREMENT, règles comptables actuelles, forcement beaucoup plus cher ?
    Cette évolution, je connais une université aux USA qui a un centre d'expertise sur ces solutions.
    Quand vous lisez les documents de synthèse on peut découvrir que ce que vous préconisez disons naivement, avec des solutions...sans vue d'ensemble..
    tout électrique, les tramways, le moteur roue, etc..
    ne PEUT fonctionner, dans le cadre actuel.
    Ce type de société exige une refonte GLOBALE du sytème capitaliste, que nous revoyons les règles comptables actuelles, la notion de financement, que soit remises en cause, la question du travail, le partage de la richesse, etc...
    En lisant ces documents on s'apercoit qu'il y a des secteurs qui seront abandonnés parce que IL n'Y A PAS DE SOLUTION...
    Le premier, le transport aérien (adieu les voyages dans le sud et les kiwis...,etc..).
    Les documents parlent, avec raison, d'un plan Marshall, sur quarante années (si vous pensiez que vos redevances allaient changer quelque chose...), au niveau mondial, afin de permettre une évolution ordonnée de l'ensemble des pays...vous trouvez le Canada trop grand ?
    Bienvenu pour un gouvernement mondial...
    Il s'agit d'une révolution culturelle, ni plus ni moins...
    Les gens responsables de ces études, ce centre d'expertise sont tout, SAUF des rêveurs...
    Les rêveurs locaux, qui se demandent pourquoi le PQ ne fait pas ci ou ca...etc...devrait comprendre que le gouvernement connait tres bien les limites actuelles de son action...
    Ceux qui n'aiment pas la réalité, désagréable, peuvent signer les pétitions d'Equiterre...qui ne servent à rien..et écouter Kadhir nous expliquer que l'avenir c'est l'hydrogène...ou le moteur-roue ou....
    Vouloir tout changer SEUL dans son coin, est un suicide économique, bien sur on peut vouloir aussi faire tout autrement, et accepter des conditions de vie dramatiquement différentes, pendant que les autres font autre chose...
    Je pense que le PQ ne risquera pas sa prochaine élection sur un programme de ce genre...

  • Archives de Vigile Répondre

    15 août 2013


    mais c’est + difficile a faire que de dire
    transports électriques..
    hydrogène...
    éoliennes...
    Il suffit de faire faire...
    etc...
    sans chiffres et sans perspectives.

    Faire faire. C'est ce que l'on peut reprocher aux différents gouvernement de cette province.
    Il faut une volonté étatique et conscrire les ressources.
    D'abord des lignes directrices de projets.
    Des essais de prototypes pour mieux chiffrer et connaître les limites des projets. Le projet de monorail suspendu est intéressant pour relier les noyaux urbains. C'est mieux que des liaisons urbaines. Un mécanisme chauffant en hiver circonscrit sur le rail porteur et pas besoin de déneiger contrairement aux routes. Cela va remplacer l'avion sur les vols courts. L'histoire du moteur-roue est un détail à étudier sur des prototypes.
    Les tramways urbains, il y a beaucoup de savoir-faire européen. L'implantation sera moins longue. Projet Montréal peut vous sortir les chiffres de ses projets d'implantation d'envergure. Je souhaiterais un réseau intégrant Laval et Longueuil.
    Nous sommes pris avec des stations de métro qui ne sont pas fait pour les tramways à cause de la hauteur des quais.
    Bien sûr, Québec voudra copier Montréal.
    Il faut regarder la navigation. Avant de ramener les voiliers, peut-on convertir les bateaux amarrés pour qu'ils se fournissent électriquement au lieu de consommer du fuel ?
    Idem pour les remorques de fardier qui entreposent des produits congelés.
    À quoi bon donner des chiffres quand les monnaies sont au bord du gouffre. On ajustera les champs de taxation en conséquence. Le pipeline en est un favori.
    Je sais que je raisonne comme un fasciste, mais ce n'est pas au privé de dicter la politique des infrastructures au gouvernement. Le corporatif doit sortir du gouvernement au même titre que le clergé.
    Ce qui constitue une déclaration de guerre à Power Corporation.
    Mais en attendant, vos contributions en idées de projets seront les bienvenues.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 août 2013

    @Maronani
    J’ai dit que nous ne pouvions pas le faire SEUL...ce qui n’est pas la même chose et je pense AUSSI qu’il faut sortir de l’utilisation des énergies fossiles...
    et les redevances ne suffiront pas de toute facon...nous pouvons AUSSI faire SANS redevances...et sans conversion...

    "Aussi faire sans redevance, ... et sans conversion", c'est l'équivalent du status quo.
    Qu'entendez-vous par ne pas faire SEUL ?
    PPP ?
    On a vu le désastre des PPP dans l'énergie éolienne.
    Des compagnies d'ailleurs sans véritable expérience technique viennent débuter au Québec pour développer leur propre expertise et garder les brevets tout en étant couvert pour les risques par le gouvernement.
    Tandis qu'Hydro-Québec avait auparavant enterré sa filiale du vent suite au désastre de ses éoliennes à axe verticale.
    Elle aurait pu se reprendre. Mais non, Hydro-Québec est saigné à blanc par les promoteurs privés dont une bonne partie ne sont pas issus de la collectivité.
    Ou bien vous voulez voir les ingénieurs étrangers débarquer ici, occuper nos laboratoires, puis quand le développement est assez avancé, ils repartent dans de plus grands laboratoires ailleurs, où les produits se commercialisent.
    Les redevances seront exigées sur le pétrole qui transite pour aller dans les Maritimes. Ce n'est pas une taxe sur les Québécois, mais une incitation aux gens des Maritimes à se défossiliser. (Un encouragement pour Terre-Neuve à s'électrifier ainsi que ses voisins, ou de développer les champs locaux)
    Je me suis sorti seul des énergies fossiles en me débarrassant carrément de ma voiture. Et je ne dépends pas des transports collectif. Grâce au vélo.
    Que faites-vous personnellement si ce n'est l'attente du Saint-Esprit ?

  • Pierre Gouin Répondre

    14 août 2013

    @ M. Maronani
    Vous pouvez être révolté de la qualité de la gestion des fonds public mais cela n’a rien avoir avec la profitabilité des pétrolières. Les profits exceptionnels dont je parlais résultent du pouvoir de marché d’entreprises qui fonctionnent en situation d’oligopoles et de tels profits sont inacceptables pour un économiste.
    Quand vous citez Petrolia je crois que vous supportez mon point de vue : il est inacceptable que nos gouvernements signent de telles ententes sans en soumettre le contenu à la population.
    Il est vrai qu’on trouve beaucoup de données sur internet mais les sources sont rarement fiables. Sur les questions techniques, la plupart des citoyens essaient de s’appuyer sur des gens en qui ils peuvent faire confiance pour analyser les données. En ce qui à trait aux données qui m’intéressent sur l’implication financière du fédéral dans le dossier des sables bitumineux, je ne croirai rien d’autres que des informations fournies par le Vérificateur général du Canada, et on a droit à de telles informations sur l’utilisation de nos impôts.
    Vous trouvez aussi sur internet des estimations de coûts de production pour différents types de pétroles mais les producteurs eux-mêmes gardent les données réelles confidentielles. Je ne vois pas pourquoi il faudrait se fier à des estimations qui peuvent changer radicalement dans le temps en raison de progrès technologiques par exemple. Je demanderais aux promoteurs du pipeline de garantir que les raffineries québécoises auront toujours accès, pour 25 ans disons, à un prix égal ou inférieur au prix du pétrole provenant de sources alternatives. Selon vos convictions, les promoteurs ne devraient avoir aucune réticence à accepter une telle clause.
    Quant à l’évolution des prix du pétrole sur les marchés mondiaux à moyen et à long terme, l’expérience des quarante dernières années démontrent que la performance des prévisionnistes est très mauvaise. Les grandes entreprises pétrolières peuvent faire d’énormes investissements spéculatifs à même les profits retenus, ce qui leur permet peut-être de sauver de l’impôt, tout en sachant qu’ils seront en mesure de refiler aux populations le coût de leurs erreurs. Vous pouvez investir aussi sur la base de vos certitudes quant à l’évolution du prix du pétrole. Je ne le ferai pas et je ne crois pas que nos gouvernements devraient le faire en subventionnant l’industrie ou en hypothéquant une partie du territoire pour laisser passer un pipeline. Et, selon vos anticipations optimistes, ne vous inquiétez pas trop pour les producteurs du Baken Fields, les canadiens ne vont pas débarquer aux États-Unis pour couper les prix.
    Pour me faire changer d’idée il faudrait qu’on me m’apporte des arguments solides, pas de la salade de conseiller en valeur mobilière : ça va monter, on ne peut pas manquer une occasion pareille.

  • Alain Maronani Répondre

    14 août 2013

    @Dery
    'Les redevances doivent être assez fortes pour recouvrir les frais de conversion de l’économie québécoise pour surmonter la dépendance pétrolière.
    Oubliez Maronani qui dit que cela ne se peut pas et prenons les moyens de moyenner.'
    Je n'ai pas dit ceci...
    J'ai dit que nous ne pouvions pas le faire SEUL...ce qui n'est pas la même chose et je pense AUSSI qu'il faut sortir de l'utilisation des énergies fossiles...
    et les redevances ne suffiront pas de toute facon...nous pouvons AUSSI faire SANS redevances...et sans conversion...
    mais c'est + difficile a faire que de dire
    transports électriques..
    hydrogène...
    éoliennes...
    Il suffit de faire faire...
    etc...
    sans chiffres et sans perspectives.

  • Alain Maronani Répondre

    14 août 2013

    'Évidemment, pour le moment, les raffineurs réalisent des profits exceptionnels en important par train du pétrole albertain à rabais puisqu’ils n’ajustent pas à la baisse le prix à la pompe.'
    Ce que vous devez savoir…
    Entre 2007 et 2011, dans les pays de l’OCDE, les gouvernements ont empoché 5 547 milliards de dollars en taxes sur l’essence. Durant la même période, les revenus pétroliers des pays membres de l’OPEP ont totalisé 4 162 milliards de dollars alors que les compagnies pétrolières américaines ont réalisé un profit de 336 milliards de dollars.
    Taxer l’essence rapporte plus que l’extraction du pétrole et son raffinage aux États-Unis et ailleurs! Si vous cherchez des 'fat cats', ce n’est pas du côté des pétrolières qu’il faut regarder, mais dans nos parlements.
    À titre indicatif, avant taxes, le prix de l’essence se détaille à 88,1¢/L à Montréal, contre 87,5 ¢/L à Calgary, des prix relativement proches. Par contre, après les taxes, le prix à Montréal grimpe à 136,9¢/L contre 111,8¢/L à Calgary…
    Au Québec, le gouvernement nous dit que les taxes sur l’essence servent à financer l’entretien du réseau routier et les réseaux de transport en commun.
    Doit-on en conclure que le Québec se distingue comme étant la province avec les routes les mieux entretenues et le transport en commun le plus efficace ?
    En passant, cette année le gouvernement a décidé de couper de 40% le budget alloué à l’entretien des routes. Par contre, la hausse de taxes sur l’essence n’a pas elle aussi été coupée de manière équivalente…
    Pour le reste vous demandez un certain nombre de choses qui sont disponibles sur le web...faites vous-même vos recherches si vous voulez vous informer, comme TOUT citoyen devrait le faire...
    Pour les ententes...ou en est donc la publication de l'entente avec Petrolia passée par Hydro-Québec ?
    Vous semblez croire comme tant dautres que nous avons des surplus par dessus la tête...détrompez-vous malgré la récession actuelle dans les pays de l'OCDE, la demande mondiale n'a jamais été aussi forte...
    Retirez le pétrole albertain et les sources de 'nouveau pétrole' aux Etats-Unis et vous pourriez voir le prix du baril exploser (ce qui va se passer a terme, de toute facon, l'essence a 1.35 $ ne sera bientôt plus qu'un souvenir...).
    Ne vous demandez pas plus, pourquoi les USA ont mis la pédale douce sur des sanctions supplémentaires envers l'Iran...ce n'est pas le moment de retirer 2 millions de barils par jour hors du marché...
    Enfin contrairement à ce que vous pensez, il est probable, que pour un très court terme, des débouchés supplémentaires pour le pétrole albertain...vont faire baisser les prix...à plus long terme c'est une autre histoire...c'est bien pour cette raison d'ailleurs que les producteurs du Baken Fields et d'autres, s'opposent à ce pipeline, Keystone-XL, leurs prix de production étant beaucoup plus élevés que le pétrole albertain SALE...!!! (105 $ le baril versus 60 $).
    Il n'y a PAS de pétrole PROPRE...!!!

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2013

    Ottawa n'est pas à sa première bassesse pour le clan Irving.
    Mais est-ce que Québec peut être appuyé par la Fondation des Frères Rockefeller pour arrêter le pipeline ?
    Car celle-ci soutient la Colombie-Britannique pour l'environnement durable et nuire aux exportations de l'huile des sables bitumeux. D'où l'absence de débouchés extérieurs.
    Est-ce que le Québec doit accepter un tel pipeline ?
    La rationalité économique et sécuritaire dirait que oui.
    Du moins, selon ce que j'en perçois.
    Est-ce que nous devon l'appuyer ?
    Non. C'est un cadeau à des ingrats.
    Autant refuser pour monter les enchères.
    Les redevances doivent être assez fortes pour recouvrir les frais de conversion de l'économie québécoise pour surmonter la dépendance pétrolière.
    Oubliez Maronani qui dit que cela ne se peut pas et prenons les moyens de moyenner.
    Merci à Vigile de présenter l'extrait vidéo de Duplessis sur la création de l'impôt provincial. Quoique c'est extrait de la propagande libérale anti-Duplessis financée par nos impôts.