Identité: Lucien Bouchard invite le PQ à la prudence

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Trop facile de faire parler les morts





Selon l’ex-premier ministre Lucien Bouchard, René Lévesque aurait été «troublé» par les débats sur l’identité et les valeurs québécoises «qui secouent depuis quelque temps le Parti québécois».


«Je me permets de penser qu’à l’instar de Jacques Parizeau, il aurait pris ses distances avec la malencontreuse charte des valeurs», a dit en parlant du fondateur du Parti québécois, l’ex-premier ministre Bouchard, qui était le conférencier d’honneur d’un colloque organisé par la Fondation René Lévesque, jeudi soir, à Québec.


«À coup sûr», a continué M. Bouchard, René Lévesque «s’inquiéterait de tout dévoiement identitaire, craignant l’effet d’exclusion qu’en subiraient les nouveaux arrivants et les minorités issues de l’immigration».


Pressé de questions par les journalistes au terme de sa présentation, M. Bouchard n’a pas voulu commenter davantage.


«La prudence est une vertu», a-t-il laissé tomber, lorsque questionné à savoir s’il était en train de donner un avertissement au parti qu’il a dirigé de 1996 à 2001.


Une flèche pour Couillard


Dans son discours, M. Bouchard en a profité pour déplorer subtilement le rapprochement fait dans les derniers jours par Philippe Couillard entre le PQ de Jean-François Lisée et les partis populistes d’Europe.


Toujours en parlant de M. Lévesque, «son nationalisme n’avait rien à voir avec celui qu’on stigmatise en Europe par exemple, et que les adversaires fédéralistes aiment bien prêter aux souverainistes. À l’opposé d’un repli sur soi, son nationalisme se définissait par le rejet du mythe dévastateur du petit pain et par l’ouverture aux siens des portes de l’universel», a dit M. Bouchard.


Celui qui a succédé à Jacques Parizeau aux commandes du PQ quelques mois après l’échec référendaire de 1995 a également servi, sans toutefois la nommer, une leçon à Martine Ouellet, qui pendant la course au leadership, a qualifié ses adversaires de «provincialistes».


«Il échappe à mon entendement qu’on puisse ainsi minimiser le rôle crucial joué par notre gouvernement dans la survie et le développement de notre peuple», a indiqué M. Bouchard.


«Ça c’était un de mes bouts préféré, a réagi Jean-François Lisée, qui assistait à l’événement. C’est sûr que mon objectif c’est l’indépendance du Québec, mais ce qu’il a dit sur gouverner une province, [...] oui, on peut faire des choses énormes.»











Lucien Bouchard était le conférencier d’honneur d’un colloque organisé par la Fondation René Lévesque, jeudi soir, à Québec.




PHOTO JEAN-FRANCOIS DESGAGNÉS







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