André Pratte – "Aucun parti n’est à la hauteur"

<i>La Presse</i> avoue perdre la cause Canada

Médias et politique

Le dépit de La Presse - Quel est le problème ? Il n’y a rien d’affreux à vouloir assumer toutes ses responsabilités de peuple démocratique, souverain et libre « d’assumer son destin » ?
Comme on l’explique dans l’article «  Pourquoi La Presse prend-elle position ?  », on y présente aussi les traditionnelles prises de position de La Presse à la veille des élections fédérales depuis 1984. L’éditorial d’aujourd’hui 2008 10 09, prend donc position... pour... aucun parti ( «  Aucun parti n’est à la hauteur  » ). Lire, aucun parti n’est à la hauteur des aspirations du Canada que La Presse défend. Un Canada capable d’emporter l’adhésion du Québec. La Presse avoue avoir perdu la bataille de la canadianisation du Québec. La bataille menant à un Canada ouvert au Québec. Cette bataille qu’elle mène pour convaincre les Québécois d’adhérer à un Canada rénové dans le sens des aspirations du Québec.
Depuis le début de cette campagne, rien n’a fonctionné pour les canadianisateurs. Leurs plans insensés, fondés sur une mauvaise lecture du Québec et du Canada, s’abîment dans l’improvisation la plus pure. En 2006, le scandale des commandites a forcé La Presse à appuyer la formation d’un gouvernement Conservateur de M. Harper. En 2008, La Presse appuyait toujours le gouvernement sortant jusqu’à ce qu’à mi-parcours de la course débutée sur les chapeaux de roue à l’avantage de leur poulain de la Art-peur, se bute sur la haie du scandale des coupures idéologiques des programmes en art, face à une farouche opposition des artistes, pourtant minimisée autant que faire se peut par La Presse parce qu’elle serait paradoxalement « exagérée ».
L’opposition mesurée, constante des artistes ayant rallié à peu près tout ce qui bouge au Québec hors les activistes de la droite conservatrice minoritaire, a eu raison de leur appui aux Conservateurs.
Une à une les prises de position de La Presse partisane ont été battues en brèche par l’opinion publique qu’elle tente pourtant désespérément d’influencer non seulement dans ses pages éditoriales, mais aussi à plusieurs reprises dans la présentation partisane de la nouvelle, cela en contravention du principe déontologique de l’équilibre.
La prise de position de La Presse démontre aujourd’hui qu’elle a fait fausse route en défendant et illustrant en début de campagne l’argument fallacieux de l’inutilité et de l’absence de pouvoir du Bloc québécois. André Pratte avoue aujourd’hui, dépité, que le Bloc québécois et son chef Gilles Duceppe :

« ... exprime de façon éloquente la vision québécoise nationaliste des enjeux. Certains de ses députés ont bien fait leur travail de parlementaires et méritent la confiance de leurs commettants. »

« Aucun parti n’est à la hauteur »
Aucun parti ne l’était davantage en 2006, mais La Presse désarçonnée par la turpitude de son cheval libéral illégalement commandité, a été forcée d’appuyer M. Harper en le supposant « mesuré ». La Presse n’a pu en 2008 que mesurer l’incompétence idéologique et stratégique démesurée des Conservateurs tout au long de cette campagne qui devait assurer pourtant au grand plaisir de La Presse, la déconfiture du Bloc québécois avec en prime, l’arrogance de la droite bornée aidant, le fait de s’offrir le luxe de la déconsidération des artistes, ces empêcheurs de barrages tous azimuts, de coupes à blanc inconsidérées, de dilapidation des ressources, de port et terminal de transit méthanier aux profits multinationaux à implanter aux portes de Québec en face de l’Île de Félix, cette Chartres d’Amérique, ces chantres irréductibles des légitimes aspirations du peuple souverain du Québec. Les zélotes du dénigrement des artistes ont frappé le mur du son de l’Art, cette petite musique de l’âme d’un peuple. Ce qui a été qualifié par M. Pratte d’opposition « démesurée » a finalement eu raison de ses raisons pour l’invalider.
Aujourd’hui, La Presse avoue que l’argument du « vote stratégique » invalidant le Bloc québécois au profit d’un siège assuré au gouvernement, a lui aussi fait long feu. Rien ni personne ne peut dire comment voter si l’on désire siéger au gouvernement puisque les tendances ne permettent plus d’assurer la réélection des conservateurs. Cette déformation partisane du principe de la représentation démocratique qui voudrait que le vote n’exprime que le désir tactique de siéger au gouvernement au mépris de l’expression démocratique de son adhésion à tel ou tel programme politique, s’abîme là où il devrait toujours être, dans les limbes de l’Histoire.
Se positionner aujourd’hui en ne prenant position que pour... le parti de ne pas prendre parti, confirme la déroute d’un rêve impossible, un Canada à la hauteur des aspirations légitimes du peuple souverain du Québec. Ce sous-texte de la présente campagne électorale. Les canadianisateurs en prenant le parti de minimiser l’ardeur souverainiste du Bloc, convaincus à bon droit qu’à crier au loup on a fini par user la frayeur qu’engendrait l’absurde démonisation de l’accession du Québec à la souveraineté, on s’est vite rendu compte qu’on ne peut tenir indéfiniment tout un peuple dans l’illusion de promesses jamais tenues. Le Canada devra admettre qu’il n’est pas propriétaire en titre du peuple du Québec, sous prétexte que Louis XV le lui aurait « cédé », comme John Saul a pu un temps se le faire croire en prétendant qu’il n’y a jamais eu Conquête mais plutôt « cession ».
Les canadianisateurs mesurent aujourd’hui l’étanchéité de l’impasse dans laquelle ils se sont engagés en pensant y mener un peuple tout entier. Autant la porte fermée de Trudeau, que la porte entrouverte de Harper, ne pourra empêcher le Canada d’en venir à s’accommoder de la pérenne volonté forte du peuple souverain du Québec. Tôt ou tard, la porte va céder, entrouverte ou fermée.
Le dépit manifeste qui se dégage autant de la forme que du fond de cet éditorial le manifeste comme jamais. La raison du plus fort n’a jamais raison de la force fière d’un peuple. On ne peut à la fois user de la carotte et du bâton sans mal, quand il n’est pas question de diriger la marche d’un âne. On ne peut indéfiniment se prévaloir de la liberté démocratique quand on use aussi sans honte, de menaces de représailles, de chantage, de méprisantes manipulations commanditaires et d’abus de langage à l’encontre de l’âme d’un peuple. Inévitablement, si la raison doit prévaloir, les raisons finissent dans ce contexte par se heurter à la raison du respect et de l’équitable égalité.
Pour l’heure, on constate la faillite d’une stratégie jusqu’auboutiste qui ne peut donner de résultats. Le Canada a failli. Ou bien il accepte sa rénovation par les fédéralistes québécois, ou bien il devra qu’il le veuille ou non accepter de vivre voisin d’un peuple souverain. Le dépit d’André Pratte vient du fait qu’il ne voit plus comment y parvenir. C’est pourtant très simple. Il faut appeler le peuple souverain à fonder l’État qu’il désire, et renoncer au Canada à tout prix. Quel est le problème ? Qu’y a-t-il de si affreux à vivre en bon voisinage en différents pays, partenaires d’un marché commun ? Qu’y a-t-il d’affreux à vouloir assumer toutes ses responsabilités de peuple démocratique, souverain et libre « d’assumer son destin » ? N’est-ce pas cela accéder au pouvoir, au vrai pouvoir ? N’est-ce pas à quoi nous engage le fait de ne trouver personne au Canada un parti capable de se hisser à cette « hauteur » ?
Luc A.


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2008

    @ M. Bousquet
    Vous dites :
    « Disons que les fédéralistes se servent du Bloc pour provoquer un choc au ROC, fort bien mais, ça peut mener aussi à de légers changements constitutionnels, ce qui inciterait les fédéralistes québécois à signer la constitution canadienne puisqu’ils ne veulent pas sortir le Québec du Canada et ne demandent que quelques aménagements assez mineurs pour y demeurer à vie. »
    La possibilité de voir le Canada ne proposer aux Québécois que de légers amendements tels que le propose M. Charest est faible, car la mécanique de changement est tellement lourde et litigieuse qu'elle ne pourra se faire qu'en tenant compte non seulement du Québec mais aussi du RdC. Si l'on tient compte du Québec il faudra que cela puisse être suffisamment convainquant pour défaire l'éventuelle opposition des souverainistes, comme on l'a vu à Meech et Charlottetown. Ce qui est pas mal plus compliqué que de faire voter NON à l'accession du Québec à la souveraineté de l'État. Le Canada se trouve à demander un OUI... ce qui est pas mal moins aisé...
    Néanmoins, cette possibilité existe. Ce pourquoi, il importe de recentrer le débat dans lequel se tiennent les « négociations » constitutionnelles de portes closes, de nuit des longs couteaux, ou de conférences de tractations de corridors occultes. Ce pourquoi il importe de le recentrer la question à ciel ouvert, sur l'expression démocratique de la volonté du peuple souverain du Québec.
    Après que le peuple souverain se soit prononcé sur le rejet du Canada actuel, pour que cette volonté existe et s'incarne dans une éventuelle Constitution du Canada remaniée et soumise à l'approbation du peuple souverain, il importe d'établir maintenant le nouveau cadre souverainiste dans lequel pourrait se tenir un tel exercice.
    Cette option que je tente de décrire, permet aux souverainistes de faire avancer leur agenda, sans attendre qui que ce soit, sans que le peuple souverain du Québec n'ait à attendre le bon vouloir de qui que ce soit. Il ne s'agit plus de négocier. Il s'agit de s'affirmer en tant que peuple démocratique et souverain, seul valide et légitime fondateur de l'État qu'il désire, sans menaces, ni pressions indues, ni chantages, tel qu'incarné dans l'institution étatique de vote référendaire et dans l'Assemblée de sa députation du Québec. Cela pour être en mesure d'opposer à quelque Meech moins que ce soit, des bases solides sur lesquelles juger la valeur de telles compromissions qui par exemple, ne reconnaîtraient pas la réalité de l'existence du peuple souverain du Québec, en s'abstenant d'y faire référence ou qui s'abtiendrait d'y accoler les pouvoirs afférents. On est loin de la loi portant sur la notion ethnique sans portée de la « nation québécoise ». Pourquoi en est-on si loin ? Parce que le peuple souverain du Québec n'est toujours pas nommément consulté.
    Je pense qu'il y a des gens au PQ qui se tiennent informés en accédant à ce qui se passe ici. Sinon, pas la peine de le faire... s'ils ne prennent pas la peine de s'informer de ce qui se passe dans les rangs souverainistes. Je suis certain qu'ils s'en informent. D'autant si vous et des gens comme vous y trouve matière à réflexion.
    Au plaisir, Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2008

    M. Archambault, faudrait faire parvenir votre plan au PQ pour y être étudié. Je vous encourage à le faire.
    Je retiens de votre dernier message : «Ce pourquoi ils ont tout intérêt à ce que le mouvement souverainiste soit fort, d’où l’aide apporté par Jean Charest au Bloc québécois dans la présente campagne électorale fédérale : « souveraineté culturelle », appui à l’opposition des artistes via la ministre de la culture du Québec, critiques à l’égard des Conservateurs, etc. Si les souverainiste étaient d’accord pour s’associer aux fédéralistes rénovateurs du Québec pour faire bouger les choses en provoquant un choc à l’intention du Canada, sans pour autant créer l’État souverain, le fédéraliste que je suis serait je pense d’accord pour établir une stratégie qui permet de faire avancer le Québec afin de régler la question une fois pour toutes.»
    Disons que les fédéralistes se servent du Bloc pour provoquer un choc au ROC, fort bien mais, ça peut mener aussi à de légers changements constitutionnels, ce qui inciterait les fédéralistes québécois à signer la constitution canadienne puisqu'ils ne veulent pas sortir le Québec du Canada et ne demandent que quelques aménagements assez mineurs pour y demeurer à vie.
    Il est possible que les fédéralistes québécois du genre de M. Charest tapent sur le gouvernement fédéral pendant les élections fédérales seulement pour montrer qu'ils sont aussi nationalistes québécois que les péquistes et les Adéquistes mais ils acceptent très bien que le fruit n'est pas mûr pour des changements constitutionnels.
    Les fédéralistes pensent que si la situation actuelle persiste par la procrastination, les Québécois vont finir par s'angliciser et ne trouveront plus de raisons de se "séparer" du Canada qui serait uni ainsi pour longtemps.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2008

    @ M. Bousquet
    Vous dites :
    « Le refus en bloc du Canada actuel par les Québécois, ne me semble pas dans la poche. »
    Ce doute qui est le vôtre est engendré par une double confusion. Rejeter l’actuelle Constitution du Canada et voter en faveur de la création de l’État souverain, sont deux choses distinctes. Or, le souverainisme étatique historique, ( que je distingue du souverainisme concerné par la réalité démocratique fondée sur la souveraineté du peuple « souverain », je distingue donc souveraineté de l’État et souveraineté du peuple ), a depuis toujours associé sans distinction, rejet du Canada et accession à la souveraineté de l’État du Québec. On crée l’État souverain parce que l’on rejette l’État du Canada. Or on peut rejeter l’État du Canada actuel, et ne pas désirer pour autant être éventuellement victime de représailles économiques parce que ce rejet ne peut qu’engendrer l’État souverain du Québec.
    La distinction donc me fait dire que ce rejet, s’il n’engendre pas automatiquement la création de l’État souverain, peut être le fait non seulement des souverainistes, mais aussi celui des fédéralistes rénovateurs du Québec, sans parler des indécis, ce qui fait une large majorité conte l’état actuel des choses dans cet État du Canada. Ainsi, on ne peut faire le calcul que vous faites en prenant les résultats référendaires de 1995 pour les appliquer aux intentions de vote d’une consultation portant non pas sur la création de l’État souverain, mais bien, sur la Constitution actuelle du Canada qui ne reconnaît pas l’existence même du peuple démocratique et souverain du Québec.
    Les menaces de représailles
    La réalité des menaces de représailles m’amène même à affirmer que non seulement ce peuple souverain du Québec rejette l’actuelle Constitution du Canada, mais aussi approuve la création de l’État souverain du Québec. Sauf que... le hic, qui fait détourner ce rejet et cette adhésion à l’État souverain du Québec, est le fait que le Canada nous menace. Sans ces menaces, en toute liberté, ce à quoi aspire ce peuple est pour moi largement le fait d’être maître chez lui et libre de choisir son destin de peuple souverain disposant d’un État souverain. Ce qui me semble être non seulement une réalité, mais aussi un paradigme qu’il faut mettre de l’avant. Nous sommes victimes de chantage et de menaces.
    Or, nous ne pouvons nous y soustraire tant qu’il est question de sécession. Par contre, le corolaire de cette affirmation est que nous pouvons nous y soustraire si n’est pas en jeu la sécession du Canada. Ainsi, je prends le parti fédéraliste et en prolonge les constats. Les rénovateurs fédéralistes québécois ont rejeté le rapatriement unilatéral de 1982. Les « demandes traditionnelles » du Québec de ces mêmes fédéralistes incluent des changements à cette Constitution. Donc, l’actuelle Constitution est rejetée par les fédéralistes du Québec. Le fédéraliste que je suis pour les besoins de la discussion, ne peut cependant pas faire ce qu’il désire faire. Le Canada refuse de bouger s’il n’est pas menacé dans ses frontières. C’est le blocage. Ce pourquoi ils ont tout intérêt à ce que le mouvement souverainiste soit fort, d’où l’aide apporté par Jean Charest au Bloc québécois dans la présente campagne électorale fédérale : « souveraineté culturelle », appui à l’opposition des artistes via la ministre de la culture du Québec, critiques à l’égard des Conservateurs, etc. Si les souverainiste étaient d’accord pour s’associer aux fédéralistes rénovateurs du Québec pour faire bouger les choses en provoquant un choc à l’intention du Canada, sans pour autant créer l’État souverain, le fédéraliste que je suis serait je pense d’accord pour établir une stratégie qui permet de faire avancer le Québec afin de régler la question une fois pour toutes.
    Pour ce faire, il faut que la stratégie permette autant aux souverainistes qu’aux rénovateurs fédéralistes de faire valoir leurs options respectives et d’avoir également des chances d’emporter l’adhésion des Québécois. Il s’agit donc dans ce contexte d’appeler le peuple démocratique et souverain du Québec à se prononcer sur le rejet de l’actuelle Constitution du Canada, permettant de mettre le Canada au pied du mur, ou bien il soumet à l’approbation du peuple souverain du Québec une Constitution qui soit agréable aux fédéralistes rénovateurs, ou bien il doit se préparer à ce que les Québécois votent en faveur de la création de l’État souverain du Québec.
    Le « beau risque » – PRISE 2
    Nous ne parvenons pas à nous entendre sur la forme que pourrait prendre l’État que les Québécois désirent parce que le Canada bloque les issues. Toutes les issues. Nous devons donc ouvrir les issues, toutes les issues. Pour ce faire, si nous ne nous entendons pas sur les issues, nous pouvons nous entendre sur le fait qu’il n’y a plus d’issues. Aujourd’hui, il n’y a plus d’issues. Hier, les fédéralistes pouvaient espérer faire passer Meech, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Quant aux souverainistes, les menaces et le chantage rendent difficile l’expression libre de ce que souhaite ce peuple démocratique et souverain. Donc, tous les Québécois peuvent néanmoins s’entendre sur la réalité du blocage canadianisateur qui nous enferme. Ce qui nous enferme c’est l’actuelle Constitution unilatéralement validée par quelques juges et par une Chambre virtuelle de notre députation du Québec, qu’elle siège à Québec ou Ottawa.
    Le PQ pourrait promettre qu’il réunira effectivement telle Assemblée de toute notre députation après son élection au gouvernement, lors de la prochaine campagne électorale, pour lui demander d’invalider l’actuelle Constitution de blocage qui bloque autant les fédéralistes rénovateurs que les souverainistes. Ce qui pourrait créer le choc espéré par les fédéralistes rénovateurs du Québec. Si rien ne bouge, Madame Marois pourra appeler le peuple souverain du Québec à se prononcer à cet égard. Entre-temps, la promotion de la souveraineté de l’État du Québec peut se poursuivre, s’incarner dans la rédaction d’un projet de « Constitution de l’État souverain du Québec », voire un projet de « Constitution du peuple démocratique et souverain du Québec », valide, quelque soit l’État qui le gouverne.
    Il ne s’agit plus cependant de « négocier » un Meech 2 au non du Québec par les fédéralistes rénovateurs du Québec. Il s’agit d’appeler le peuple du Québec à se prononcer sur cette nouvelle réalité de son existence en tant que population formant sur le territoire du Québec, le peuple démocratique et souverain du Québec et sur cette exigence réciproque pour les États prétendant le gouverner à bon droit et légitimement, de faire nommément approuver par le peuple souverain du Québec l’Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne, ce qui invalide l’État actuel du Canada.
    Il y a un risque cependant à ce que le Canada accepte et trouve de moyen dans changer son actuelle Constitution. Ce qui représente aussi un risque pour les fédéralistes rénovateurs, puisque ce n’est pas chose évidente. Il faudra trouver le moyen de le faire légalement et les actuelles dispositions d’amendements de l’actuelle Constitution votée pour enfermer le Québec, se trouvent aussi à enfermer le Canada lui-même... Beau risque, pour toutes les parties. Meech en a été la preuve.
    Ce qui risque aussi les fédéralistes c’est de voir ce faisant, sans menaces de représailles puisqu’il n’est pas question de faire la sécession pour autant, s’affirmer le réel désir de ce peuple dont je parle plus haut, à savoir, tant qu’à faire, pourquoi ne pas vraiment choisir le vrai pouvoir, celui qui consiste à nous donner sans avoir à toujours négocier avec 10 ou 12 autres « partenaires » la moindre virgule pour se faire respecter ou pour détenir les points d’impôts qu’il nous faut pour nous développer ou nous soigner comme on l’entend, sans parler de devoir faire la guerre alors qu’on est pacifiste et qu’il s’agit de guerre pour l’hégémonie pétrolière et politique d’un Empire voisin.
    Dans tous les cas, le peuple y trouve l’État qu’il désire, sans menaces, et librement. N’est-ce pas ce que tout souverainiste ou fédéraliste québécois se doit de faire valoir, défendre et désirer ?
    Un État du Québec souverain
    Si le Canada ne parvient pas à se réformer au goût des Québécois, s’il prend trop de temps pour ce faire, les fédéralistes québécois ne pourront qu’admettre que ce pays est irréformable, qu’il ne sert plus à rien d’en être si on ne peut même pas détenir notre « souveraineté culturelle », en rapatriant Radio-Canada, Téléfilm canada, le CRTQ, etc. Ayant déjà admis que la viabilité du Québec ne pose pas de problème, devant ce constat, ils auront fait tout ce qu’ils pouvaient et... ce n’est pas plu mal, ni un drame, de créer l’État souverain du Québec.
    Un État du Quanada
    Si le Canada parvient à se réformer, à soumettre une Constitution du Quanada reconnaissant la réalité de l’existence sur le territoire du Québec du peuple souverain du Québec lui accordant les pouvoirs afférents, et le droit de se Constituer en tant que tel dans un État du Québec souverain, associé au Canada, le souverainiste que je suis aura contribuer à l’affranchissement de ce peuple, de manière à fonder sa souveraineté capable de le faire se retirer sans mal de telle confédération le jour où il voudra plutôt voler de ses propres ailes.
    Les souverainistes peuvent mettre en action ce « programme politique » s’ils sont élu(e)s comme gouvernement majoritaire après l’avoir exposé d’ici la prochaine échéance électorale.
    Pour le moment, il ne s’agit que d’une réflexion politique qui tente de tirer les leçons de nos luttes passées, que tente de distinguer en les dissociant, souveraineté de l’État et souveraineté du peuple, de distinguer, accession à l’État souverain et rejet du Canada actuel, de distinguer, volonté libre du peuple démocratique et souverain du Québec, et volonté contrainte par les pressions, le chantage et les menaces de représailles économiques, politiques, sociétales et culturelles d’un État du Canada de l’enfermement.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2008

    M. Archambault, vous avez mis sur papier "Internet" plein de bonnes idées. Je choisis ce qui suit :
    Vous écrivez : «L’objectif intéressant est d’incarner dans une institution de l’État, à savoir le référendum, la réalité de l’existence du peuple souverain du Québec, d’incarner le fait que le Québec refuse le Canada actuel»
    Le problème ici est que l'on ne peut pas dire que le Québec refuse en bloc le Canada actuel. Est-ce qu'on peut dire qu'environ 50 % de Québécois acceptent le Canada actuel avec ou sans légères modifications et environ 50 % le refusent ? OUI.
    Le refus en bloc du Canada actuel par les Québécois, ne me semble pas dans la poche.
    Il y a des changements dans le Canada qui pourraient avoir un OUI de plus de 60 % de Québécois comme le fait que le Québec puisse avoir le contrôle des communications et de la culture, peut-être de collecter tous les impôts sur son territoire avec un seul rapport d'impôt par Québécois pour remettre la partie qui appartient au fédéral et l'encadrement du pouvoir de dépenser du fédéral mais, il me semble que ça ne va pas beaucoup plus loin que ça actuellement.
    Si on veut proposer de retirer le Canada actuel des Québécois, à mon avis, faudrait leur dire par quoi on le remplacerait, parce que dire ce que l'on ne veut pas sans dire par quoi exactement on veut remplacer la chose, ça me semble difficile à faire passer. genre : Je te retire ton pâté chinois et je le remplace par un pâté au saumon, OUI ou NON et non : Je te retire ton pâté chinois mais on ne sait pas ce que tu auras à manger à la place.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2008

    Ouhgo a bien raison d'écire : «y’l’prennent pas pantoute quand Nous nous exprimons clairement sur ce que nous voulons en bloquant le gouvernement de ce pays qui n’est pas le nôtre, par un vote massif BLOC !»
    Ça ne semble pas les déranger que le Québec ait refusé de signer la constitution canadienne de 1982 mais, ça ne peut pas faire autrement que de les choquer quand nous votons BLOC pour bloquer des gouvernements majoritaires et ça leur rappelle aussi qu'il y a encore un bon nombre se souverainistes au Québec, ce qui doit bien les inquiéter pour le futur du Canada uni de l'Atlantique au Pacifique.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    12 octobre 2008

    M. Luc,
    Quand M. Bousquet dit: "notre gouvernement fédéral en particulier et les fédéralistes en général ne souffrent pas une miette du fait que le Québec ait refusé la constitution de 1982 et ils ne nous proposeront rien pour changer les choses sauf si nous savons ce que nous voulons vraiment…majoritairement."
    il se rendrait compte, en lisant Jeff Simpson sur cyberpresse, aujourd'hui "Le guichet automatique" que les fédés, y'l'prennent pas pantoute quand Nous nous exprimons clairement sur ce que nous voulons en bloquant le gouvernement de ce pays qui n'est pas le nôtre, par un vote massif BLOC! C'est exactement là où il commence à brûler, le Monsieur du G/M, les Québécois, ils veulent la voie de sortie et vite!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 octobre 2008

    @ M. Bousquet
    Note préliminaire
    Il faut faire la différence entre un programme politique et une réflexion politique. Je ne suis pas en train de dévoiler un programme politique, mais dévoilé, du mieux que je peux, une réflexion politique. Une réflexion engagée en 1995 sur la base de ce que M. Parizeau a dit en nous invitant à participer à la « Commission sur l’avenir du Québec » qui a précédé le référendum de 1995. Il disait, à vous de rédiger le préambule de la future Constitution du Québec souverain... par exemple en citant les premiers mots de celle des États-Unis, à savoir : « Nous, le peuple... »
    Cela a provoqué en moi cette réflexion qui m’a fait placer au sommet et à la base de mon désir d’affranchissement, non plus l’État souverain du Québec, mais bien le peuple souverain du Québec, seul et unique fondateur de l’État, quelqu’il soit, Canada renouvelé ou Québec souverain.
    Cette réflexion engendre une foule de considérations qui m’ont pris depuis cette « révélation » des semaines à s’inscrire en moi... Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement pour les autres. Pour ce faire, on doit donc s’apprivoiser à ce que suppose ce nouveau paradigme. Ce qui provoque des échanges plus complexes qu’il n’y parait... le jour où, fort de ce nouvel apport, nous pourrons en incarner le contenu dans un programme politique simple d’accès et facile à comprendre.
    Poursuivons donc la... réflexion...
    Vous dites :
    « Premièrement, notre gouvernement fédéral en particulier et les fédéralistes en général ne souffrent pas une miette du fait que le Québec ait refusé la constitution de 1982 et ils ne nous proposeront rien pour changer les choses »
    Le Canada souffre énormément de n’avoir pas encore su « contrôler » ses minorités ethniques. Comme ne souffre la Chine avec le Tibet, par exemple. Cela ne l’empêche pas de fonctionner... plus ou moins bien, encore que les actuelles élections montrent à quel point c’est plus moins bien que plus bien... il ne parvient pas à bien fonctionner sans le Québec, si tant est que les succès du Bloc que nous permettent d’appréhender les récents sondages se manifestent le 14 dans l’urne. Les partis nationaux ne parviennent pas à former de gouvernement majoritaire, ce qui n’est pas rien... Et qui n’est que le symptôme politiques de maux encore plus complexes et plus grands autant au niveau économique, que culturel, environnemental et sociétal. Le Canada est affaibli par cette instabilité politique, sociétale et culturelle que pose la question de sa Constitution non acceptée par le Québec.
    Il ne nous propose rien parce qu’il compte toujours sur la procrastination qui est la sienne de sans cesse croire que les souverainistes tôt ou tard s’effondreront. C’est la politique de Trudeau/Chrétien de la manière forte... on ne bouge pas ! Cette politique a été rejetée par le Canada en élisant le gouvernement de Mulroney, et en élisant le gouvernement Harper. Le Canada doit tôt ou tard régler le problème. Une victoire du Bloc québécois le 14 au soir, ne pourra que convaincre celles et ceux qui doutaient encore de la force du mouvement souverainiste. Ce prétexte à procrastination. Le Canada actuel plaît aux Canadiens, mais n’emporte pas l’adhésion du Québec. Le Québec n’accepte pas les conditions du Canada actuel. Le Canada a le choix, soit il change et accepte le Québec aux conditions du Québec, soit il s’expose à l’éclatement, tôt ou tard.
    Vous dites :
    Le Canada ne nous propose rien et il nous proposera quelque chose, « si nous savons ce que nous voulons vraiment…majoritairement. »
    Il le sait le Canada ce que nous voulons. Le problème c’est que rien ne l’incite à nous l’accorder. Tout l’incite à ne faire que produire des menaces de représailles pour nous inciter à ne pas fonder l’État souverain que nous voulons. Je postule que sans menaces, c’est ce que depuis longtemps nous aurions incarné dans la réalité. Sans chantage, sans menaces de représailles politiques, économiques et culturelles, ce peuple souverain aurait depuis longtemps créé l’État souverain. Et il a failli le faire en 1995.
    Reste à trouver le moyen incitatif qui le ferait bouger, ce qui n’est pas pour déplaire aux rénovateurs québécois du fédéralisme canadien. Ce qui donc permettrait d’obtenir une majorité claire des Québécois en faveur de ce moyen qui permettrait de faire bouger le Canada.
    Sur quoi nous entendons-nous ? Sur le fait que l’actuel Canada ne peut satisfaire le Québec. En conséquence, nous pouvons donc nous entendre sur ce que nous ne voulons pas. Entendons-nous donc sur ce fait. Comment ? En soumettant l’actuelle Constitution aux voix du peuple démocratique et souverain du Québec.
    Jusqu’à maintenant, le souverainisme étatique historique disait que l’imminence d’un vote favorable à la création de l’État souverain constituerait ce désaveu espéré et fondateur d’une réalité nouvelle. Tant que cette imminence était imminente, nous pouvions nous y soustraire, non sans mal. Car, forcément, si on ne parvient pas à créer cet État, on revient obligatoirement à la cas départ, c’est-à-dire, au statut quo. Voilà le problème. Je dis : commençons d’abord par invalider le statut quo. Commençons par établir que l’actuel Canada, fondé sur une décision prise d’autorité, sans consulter le peuple, ne pourra plus se considérer comme valide. Je dis : invalidons tous les États qui ne sont pas nommément fondés par le peuple démocratique et souverain. Ce qui rétablirait la réciprocité. Pour le moment, seuls les souverainistes acceptent de faire nommément valider l’État qu’ils espèrent par le peuple souverain du Québec. Ce que ce peuple souverain peut faire, c’est d’exiger que tous les États se soumettent réciproquement à cette exigence démocratique. Ce qui met les Canada au pied du mur. Il devra désormais dès après tel référendum gagnant, se gouverner en conséquence, cela, aux yeux du monde.
    Ce qui ne créera pas l’État souverain qu’on espère, mais qui créera des bases solides pour le faire. Non plus sur la sécession d’un État valide, mais sur la base du vide de validité, de légitimité que créerait l’expression claire d’une volonté du peuple démocratique à cet égard. Cela change tout. Le Canada qui aura de la difficulté à obtenir du Québec une adhésion à un Canada qui ne rencontrerait pas toutes les exigences des souverainistes, rend caduque toute exigence de majorité qualifiée tel qu’on a pu les exprimer jusqu’à maintenant. Ainsi, si le Canada parvient à obtenir 52% du vote pour se valider, il n’y a plus de problème à ce que se valide un État souverain du Québec avec le même pourcentage du vote. Ce qui encore change tout...
    Vous dites encore :
    « Deuxièmement, ça prend un objectif assez intéressant aux Québécois pour qu’ils puissent y souscrire à plus de 60 % si on veut une réponse claire qui soutiendrait notre gouvernement provincial »
    L’objectif intéressant est d’incarner dans une institution de l’État, à savoir le référendum, la réalité de l’existence du peuple souverain du Québec, d’incarner le fait que le Québec refuse le Canada actuel, d’incarner le fait que ce peuple exige de tous les États quels qu’ils soient, qu’ils soumettent nommément à l’approbation démocratique du peuple souverain du Québec l’Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne. Nous pouvons obtenir de 55 à 75% des suffrages à toutes ces questions. Reste à mettre au point le programme politique qui incarnerait telle réflexion...
    « ... soutiendrait notre gouvernement provincial dans d’éventuelles négociations avec le ROC. »
    Il n’y a pas de négociation avec le RdC ( Reste du Canada ) dans ce contexte. Il n’y a que nous qui nous déclarons tels que nous sommes, peuple démocratique et souverain, et nous qui exigeons des États qu’ils soumettent nommément leur Constitution à notre démocratique et souveraine approbation. Nous n’avons pas à négocier quoique ce soit. Le Canada nous soumet la Constitution qu’il veut... et nous l’acceptons ou rejetons. Entre-temps, les souverainistes se font élire à la tête d’un gouvernement majoritaire du Québec. Ils réunissent toute la députation du Québec, désormais majoritairement souverainiste si tant est que le 14 octobre confirme la validité de ce que les sondages laissent entrevoir, pour leur demander d’approuver une Constitution du Québec souverain, Constitution ensuite soumise à l’approbation du peuple souverain du Québec dès qu’il aura voté OUI en faveur de ce qui a été plus haut exposé, à savoir un référendum portant sur ce que nous sommes et ce que nous exigeons désormais des États qui nous gouvernent ou qui aspirent à le faire.
    Vous dites :
    « Le Québec a les choix suivants :
    A- Demeurer dans la fédération actuelle, ce que préconise M,. Charest et M. Dumont et tous les fédéralistes du Québec et du ROC. On n’a pas besoin de se casser la tête ici, on a déjà la chose en question. Pas besoin de poser de question dans un référendum. M. Dumont voudrait bien plus de pouvoirs, mais il sait qu’il n’en obtiendra aucun maintenant que M. Harper, même s’il est plus ouvert que les Libéraux fédéraux, lui a fermé la porte fédérale sur les doigts, ce qui ne le décourage pas trop, on ne sait pas pourquoi. »
    Présentement c’est le choix qui nous est présenté, effectivement ! Cela parce que l’on fait semblant que l’État actuel est valide. Il ne l’est pas. Mais on fait comme si parce que le peuple souverain n’a jamais été appelé à se prononcer à cet égard. Et on s’est bien gardé de le faire. Meech prévoyait bien que son contenu ne consistait pas à faire se prononcer le peuple démocratique et souverain sur la validité de la Constitution qui était ainsi transformée si Meech avait reçu l’approbation espérée.
    Mais ce n’est qu’un choix. Ce n’est qu’un choix actuellement parce que jamais le peuple n’a été consulté. Ne reste qu’à le faire.
    Dans ce contexte, vos autres choix s’inscrivent dans les conséquences de ce que je propose de faire. À une différence près. Une différence majeure. Ce n’est plus aux seuls souverainistes à quérir de ce peuple souverain un OUI à l’État qu’ils espèrent. Le Canada aussi devra obtenir un OUI. Sinon, il est comme l’État souverain du Québec invalide, tant et aussi longtemps que ce peuple souverain du Québec n’aura pas approuvé l’État qu’il désire, qu’il soit État souverain, ou État souverain partie ou non d’une Confédération du « Quanada ». ( Il faudra changer de nom si on change d’État, pour bien montrer qu’il n’est plus question du Canada actuel, sans le Québec. )
    Si une véritable confédération a un sens, il s’agit de fédérer des États souverains. Du moins une telle con-fédération pourrait être créée comme tel. Ainsi, la fondation de l’État souverain du Québec n’empêche pas la création plus tard, d’une confédération du « Quanada », telle que créée par l’association d’un Canada formé par le RdC ( Reste du Canada ) ( une fédération de provinces ou pas, selon ce qu’ils voudront ) et pas le Québec souverain.
    Peut-être du reste, nous faut-il oublier de former une telle confédération si n’est pas d’abord créé l’État souverain du Québec. Sinon, nous en serons toujours quitte pour « négocier » l’in-négociable, puisque toujours traversé par un passé qui ne nous a jamais fait être « maître chez nous ». Pour s’associer, il faut d’abord se constituer en tant qu’entité distincte, à part entière. Ce qui n’a jamais été le cas, car nous avons toujours été tenus pour partie « cédée » à un tout qui n’est pas le nôtre. Nous ne sommes pas un objet dont la propriété a été objet de cession. Un peuple n’est pas un objet. Un peuple ne peut être objet de cession, comme l’a affirmé John Saul. Voilà ce que mes propositions permettent d’établir. Ce qui me semble être un prérequis à toute forme de transformation de l’état actuel de notre situation politique en l’État du Canada actuel.
    En espérant avoir dans la « clarté » fait avancé cette réflexion politique inédite, partie de notre présent échange...
    Au plaisir de poursuivre cette réflexion avec vous. Jusqu’à maintenant, on s’est contenté d’en prendre connaissance sans engager la discussion ou même y réagir. Je comprends qu’il faille un temps pour s’y apprivoiser. Merci d’avoir engagé la discussion, je ne demande qu’à comprendre comment et où j’erre, pour gérer le fait que j’erre et parfaire ma compréhension de notre situation politique si particulière et à nulle autre pareille.
    Ce qui justifie à mes yeux que la solution soit inédite, comme semblent l’être mes propositions. Jusqu’à maintenant, nous sommes dans une impasse, justement peut-être parce que nous nous évertuons à faire rentrer dans des boîtes préfabriquées ce qui ne peut y entrer tout simplement parce qu’on a jamais fabriqué de situations politiques semblables. À chaque peuple de trouver sa manière à lui de s’affranchir et d’exister dans le concert des nations. Du reste, aucune n’a pareillement accédé à la souveraineté politique qui les fait être et se reconnaître entre elles telles qu’elles nous apparaissent aujourd’hui. À nous de concevoir et d’appliquer ce qui nous convient réellement. Nous n’avons pas à nous conformer à quoi que ce soit d’autre que ce que nous sommes. Nous sommes un peuple. Nous sommes le peuple démocratique et souverain du Québec.
    Nous,
    Nous sommes,
    Nous sommes un,
    Nous sommes un peuple,
    Nous sommes un peuple démocratique,
    Nous sommes un peuple démocratique, donc souverain,
    Nous sommes le peuple démocratique et souverain du Québec.
    Luc Archambault
    Ce texte est partie de l'oeuvre d'art public et j'ai réalisée en août 2000 et intitulée :
    « Nous sommes un peuple »
    Il est gravé dans la pierre du bas-relief sculpté sur le mur du parvis de l'édifice de l'Institut canadien sur la Place de l'Institut canadien, rue Saint-Stanislas dans le Vieux-Québec. L'Institut canadien fondé par des nationalistes québécois pour préserver, défendre et illustrer la culture française d'Amérique. Cet organisation centenaire qui gère entre autres choses, grâce a M. L'Allier, les bibliothèques de Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 octobre 2008

    M. Archambault,
    Pour ne pas faire trop compliqué, on va y aller simplement.
    Premièrement, notre gouvernement fédéral en particulier et les fédéralistes en général ne souffrent pas une miette du fait que le Québec ait refusé la constitution de 1982 et ils ne nous proposeront rien pour changer les choses sauf si nous savons ce que nous voulons vraiment…majoritairement.
    Deuxièmement, ça prend un objectif assez intéressant aux Québécois pour qu'ils puissent y souscrire à plus de 60 % si on veut une réponse claire qui soutiendrait notre gouvernement provincial dans d'éventuelles négociations avec le ROC.
    Vous écrivez : «Il me semble important d’abord, et avant toute chose, d’invalider ce que l’on ne désire pas.»
    On ferait ça comment, exactement ?
    Vous continuez : «Vous n’aurez qu’à choisir votre camp, défendre l’idée d’un État du Canada confédéral, ou celle qui consiste à fonder l’État souverain du Québec, quitte à ce qui se « confédère » ensuite avec le Canada confédéral que voudra bien ou pas créer le Canada, avec ou sans le Québec»
    Ça ne me semble pas tellement clair. Le Québec a les choix suivants :
    A- Demeurer dans la fédération actuelle, ce que préconise M,. Charest et M. Dumont et tous les fédéralistes du Québec et du ROC. On n’a pas besoin de se casser la tête ici, on a déjà la chose en question. Pas besoin de poser de question dans un référendum. M. Dumont voudrait bien plus de pouvoirs mais il sait qu’il n’en obtiendra aucun maintenant que M. Harper, même s'il est plus ouvert que les Libéraux fédéraux, lui a fermé la porte fédérale sur les doigts, ce qui ne le décourage pas trop, on ne sait pas pourquoi.
    B- Séparer le Québec du ROC, ce que préconise les séparatistes québécois…point. Ce qui est assez simple à comprendre et pour rédiger une question référendaire : Est-ce que vous voulez que le Québec se sépare du Canada pour former un pays OUI ou NON
    C- Proposer aux Québécois de sortir de la fédération actuelle pour une vraie confédération « qui serait déjà définie » afin que la question à poser aux Québécois soit claire.
    Une confédération pourrait être assez semblable à la souveraineté-association de 1980 ou à la souveraineté-partenariat de 1995 mais avec un mot plus vendable : CONFÉDÉRATION parce que ce mot « cette forme de gouvernement » est celui vanté par nos fédéralistes depuis 1867. Le Québec serait alors un pays, un État confédéré avec le ROC en tout ou en partie, morcelé ou non.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 octobre 2008

    @ M. Bousquet
    J'ai écrit :
    « Ou bien ( le Canada ) accepte sa rénovation par les fédéralistes québécois, ou bien il devra, qu’il le veuille ou non, accepter de vivre voisin d’un peuple souverain. Le dépit d’André Pratte vient du fait qu’il ne voit plus comment y parvenir. C’est pourtant très simple. Il faut appeler le peuple souverain à fonder l’État qu’il désire, et renoncer au Canada à tout prix. »
    « Ou bien ( le Canada ) accepte sa rénovation par les fédéralistes québécois »
    Ce que vous dites à propos d'une Confédération est contenu dans cet énoncé. Les fédéralistes ont proposé plus ou moins ce que vous dites. Ce que vous dites pourrait être ce que des fédéralistes pourraient faire du Canada qu'ils désirent.
    Je constate « Le dépit d’André Pratte », un « fédéraliste rénovateur » du Canada qui « ne voit plus comment parvenir » à faire du Canada un État acceptable pour le Québec. Le problème des « fédéralistes rénovateurs », c'est qu'ils se heurtent à une fin de non-recevoir du Canada.
    Ce n'est pas aux souverainistes à rénover le Canada.
    C'est au Canada à se rénover pour qu'il se fonde non plus d'autorité, mais bien sur le peuple démocratique et souverain. Sur la volonté clairement exprimée des peuples souverains qui le forment. Sur la volonté des peuples démocratiques du Canada, du Québec, de l'Acadie et des premières nations. Ce qui n'est pas le cas tant et aussi longtemps qu'il n'aura pas soumis nommément à la démocratique approbation de ces peuples, l'Acte qui le fonde, le constitue et le gouverne.
    Appeler le peuple à fonder l'État qu'il désire commence par appeler le peuple du Québec à se prononcer sur l'actuel Acte qui a fondé de façon unilatérale le Canada de 1982 et qui se constitue hors la volonté du peuple du Québec, et qui le gouverne depuis sans que son Assemblée nationale n'ait approuvé cette fondation, sans que cet Acte ne reconnaisse l'existence du peuple souverain du Québec. Sans cette reconnaissance et les pouvoirs afférents, cette constitution n'a pas de chance d'être approuvée par le peuple souverain du Québec. Ainsi réprouvée, invalidée, ne reste au Canada que deux choix. Soit, rénover sa Constitution de manière à ce qu'elle puisse être approuvée par le peuple souverain du Québec. Soit, accepter que se fonde l'État souverain du Québec.
    Un État voisin avec qui il pourra échanger en toute amitié et tous partages culturels, économiques et politiques. Le partage culturel incluant le fait que ces deux États partagent une histoire commune et des liens aussi étroits que conflictuels qui nous constituent en tant qu'ex-colonie britannique. Nous partageons le fait de nous être tous deux affranchis de cette colonisation que récemment, contrairement à nos voisins des États-Unis. Des liens qui pourront nous unir face à l'impérialisme culturel états-unien afin d'y faire face ensemble ou séparément, si le Canada le désire. Ses liens avec la culture française qui est la nôtre pourront toujours y contribuer si le Canada le désire, et nos liens avec la culture anglaise du Canada nous permettant de la comprendre autrement que sous le rouleau compresseur états-unien.
    L'État que le peuple souverain du Québec désire
    Celui des Québécois fédéralistes rénovateurs
    Les fédéralistes rénovateurs ont exprimé l'État qu'ils désirent à plusieurs reprises, dont à l'époque de Meech, et de l'après Meech. La « souveraineté culturelle » de M. Bourassa, réifiée par M. Charest en fait partie. Le Canada n’a pas pris la peine d’en considérer la valeur en les refusant à plusieurs reprises. C’est le Canada du refus, du blocage, engoncé dans le statut quo rigide de l’inflexibilité. Ce Canada témoigne de son désir toujours vivant de posséder le Québec, d’en être propriétaire comme on l’est d’une chose qui nous appartient. C’est ce Canada-là que le Québec ne désire pas, pas même les fédéralistes.
    Celui des Québécois souverainistes
    Celui-là a été battu par les canadianisateurs à coup de chantages émotifs, de manœuvres commanditaires, de manipulations des règles immigratoires et électorales et de menaces de représailles économiques, culturelles et politiques.
    L’État que l’on désire - L'État que l'on ne désire pas
    Dans l’établissement de ce que l’on désire, il me semble d’abord essentiel d’écarter ce que l’on ne désire pas.
    Notre désir de formuler ce que l'on désire nous a fait oublier l'importance de formuler, d'institutionnaliser, ce que l'on ne désire pas, ce que l'on refuse. Cette abstinence nous fait assurer la pérennité d'un État que l'on refuse. Un État qui serait invalidé d'office par l'expression de ce refus. Or, dans cette absence, ce que l'on refuse a beau jeu de s'offrir comme immuable, et valide. Ainsi validé par le fait qu'on s'abstienne de l'invalider, il se présente au monde comme... valide.
    Par contre, dûment et nommément invalidé par l'expression de notre refus, nous sommes en présence d'une tout autre situation politique. Comme si, invalidé par le refus du peuple démocratique et souverain de France, telle disposition, telle constitution de l'Europe, pourrait être valablement appliquée en France ! En aucun cas cela pourrait être le cas. En invalidant l'État du Canada par référendum qui déclarerait exiger des États prétendant à bon droit nous gouverner qu'ils soumettent nommément la démocratique approbation du peuple souverain du Québec, l'Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne, nous créerions d'autres conditions politiques que celles du statut quo qui sont les nôtres par notre seule incurie.
    Il me semble important d’abord, et avant toute chose, d’invalider ce que l’on ne désire pas. Cela en incarnant ce rejet non pas dans le vide de l’expression populaire, mais dans l’institution du vote populaire. En s’abstenant de le faire, le statut quo reste et demeure le refuge obligé de l’immobilisme, du refus de soi, de la stagnation, du pourrissement, de l'impuissance, de la démission et du découragement. En invalidant ce statut quo, le peuple souverain invalide du coup l’État du Canada actuel. Cet État n’est dès lors plus « valide » que dans l’intérim de ce qui :
    - soit le métamorphose en État rénové et validé par les peuples souverains du Canada ;
    - soit le disloque par la fondation d’un État du peuple souverain du Québec.
    Le Canada se trouve ainsi forcé de se rénover et reconstituer comme il le voudra. Cette perspective nouvelle ne peut que l'obliger à bouger. Aucune autre façon n’y est parvenue. Pas même la presque victoire du OUI en 1995, pourtant près de quinze ans ont passé. Cette perspective de renversement paradigmatique unit les fédéralistes rénovateurs du Québec aux souverainistes dans une action qui ne peut que faire bouger ce statu quo qui les dessert et les enferme tous deux dans un cul-de-sac du vide canadien.
    L’État que l’on désire donc, qu’on soit souverainiste ou fédéraliste, passe par définir « ce que l’on ne désire pas ». Passe par un référendum sur l’actuel Canada, tel qu'il serait invalidé par le peuple souverain du Québec. Cette union pourrait produire un résultat utile aux deux conceptions politiques qui s’affrontent ici et qui se neutralisent dans le même statut quo. Cette union du peuple souverain du Québec clairement exprimée produirait une onde de choc favorable aux deux options. Le Canada se trouverait contraint de soumettre au peuple souverain du Québec une Constitution qui lui soit agréable, incluant la « souveraineté culturelle », la reconnaissance du peuple souverain du Québec telle qu'accompagnée des pouvoirs afférents utiles.
    Entre-temps, sur cette lancée, les souverainistes pourront faire valoir le bien-fondé et les mérites de cesser de quémander, pour se donner le vrai pouvoir que ce peuple désire, hors les chantages, les manipulations, les menaces.
    Le Canada rénové
    Ce n’est pas aux Québécois à rénover le Canada. C’est le Canada qui doit se rénover et faire approuver par le peuple démocratique et souverain du Québec une Constitution qui lui soit agréable. Ce que vous dites pourrait constituer pour le Canada une façon d’obtenir l’adhésion du peuple souverain du Québec. C’est à lui de le formaliser dans une Constitution rénovée du Canada, de la faire approuver par ses Parlements et de la soumettre ensuite à l’approbation du peuple souverain du Québec.
    Dans l’intervalle, les souverainistes pourront faire de même pour la Constitution de l’État souverain qu’ils désirent, voire, la soumettre à l’approbation du peuple souverain du Québec, après qu’il se soit prononcé sur l’invalidité de l’État actuel du Canada.
    Vous n’aurez qu’à choisir votre camp, défendre l’idée d’un État du Canada confédéral, ou celle qui consiste à fonder l’État souverain du Québec, quitte à ce qui se « confédère » ensuite avec le Canada confédéral que voudra bien ou pas créer le Canada, avec ou sans le Québec.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 octobre 2008

    M. Archambault, vous concluez : «C’est pourtant très simple. Il faut appeler le peuple souverain à fonder l’État qu’il désire, et renoncer au Canada à tout prix.»
    Appeler le peuple est une chose, qu'il réponde favorablement
    à renoncer au Canada à tout prix, en assez grand nombre "bonne majorité", en est une autre. La difficulté au Québec est le fait que les francophones ont été les premiers, pendant assez longtemps, à se nommer Canadiens, à fournir l'hymne national canadien et la feuille d'érable comme emblème de drapeau qui a existé sur un de nos modèles, le Baptiste de 1903 dont la feuille était verte "de la bonne couleur", pas le rouge choisi par l'Angleterre.
    Le mot Canada et canadien est demeuré assez fort pour désigner l'identité de nos ancêtres Québécois qui se croyaient seuls Canadiens pendant que les autres "canadians" étaient simplement des Anglais.
    Nous savons que le diable est souvent dans les détails et, si on considère ce qui précède, est-ce que les Québécois devraient renoncer à se nommer Canadiens ? à utiliser la monnaie canadienne ? À laisser notre hymne nationale et notre symbole de feuille d'érable au reste du Canada "au ROC" sans entente préalable ?
    Une façon de diminuer les résistances probables mentionnées plus haut serait de négocier une confédération, suite à un référendum sur cette option constitutionnelle, qui pourrait alors être gagné à plus de 60 % afin de mieux négocier le tout.
    Avec une vraie CONFÉDÉRATION, le Québec passerait de simple province redevable au fédéral à un État SOUVERAIN qui pourrait déléguer certaines compétences à des organes communs "Canadiens"
    avec le ROC en une seule ou en plusieurs entités. Nous pourrions alors avoir une double nationalité et/ou citoyenneté :
    canadienne et québécoise.
    Si nous avions obtenu une vraie confédération en 1867 et en 1982, on ne serait pas en train de chercher un moyen pour nous en sortir. La vérité est que nous avons une FÉDÉRATION de provinces "territoires conquis sous l'autorité centrale" qui a été faussement nommée CONFÉDÉRATION PAR LES PÈRES DE LA CONFÉDÉRATION à l'Île du Prince-Edward où on peut s'y rendre par le PONT DE LA CONFÉDÉRATION.