Hydro-Québec a dû retirer, jeudi, un communiqué de presse dans lequel la société d’État contestait des informations révélées par notre Bureau d’enquête au sujet des activités d’un de ses administrateurs.
Dans son texte, le fournisseur d’électricité souhaitait «rétablir les faits» à propos des liens de François Lafortune et un projet controversé.
Mercredi, notre Bureau d’enquête a révélé que M. Lafortune a cofondé cette année EOS Canada, une des 21 sociétés partenaires d’un nouveau projet de cryptomonnaie appelé EOS, d’après le nom de la déesse grecque de l’aurore.
Cette cryptomonnaie a été créée par une entreprise, Block.one, située dans un paradis fiscal.
Hydro-Québec a d’abord publié en début d’après-midi, jeudi, un communiqué s’en prenant à un reportage de notre Bureau d’enquête. Il est ensuite devenu inaccessible.
Dans son communiqué publié jeudi, Hydro-Québec accusait Le Journal d’avoir erronément rapporté que EOS Canada était «développé par Block.one».
Rien de tout cela n’a pourtant été publié dans nos pages. Block.one a plutôt développé le projet de devise virtuelle.
Peu après avoir publié son communiqué, Hydro-Québec le retirait.
«Vérifications»
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Serge Abergel,
Porte parole Hydro-Québec
Un porte-parole, Serge Abergel, a déclaré que des vérifications supplémentaires étaient nécessaires.
«Ça fait partie du travail qu’on va essayer de faire en ce moment, a-t-il dit dans une entrevue téléphonique. On va valider les informations qui étaient dans le communiqué, qui sont des informations reçues.»
Ces vérifications serviront à déterminer si Hydro-Québec estime qu’un rectificatif est toujours nécessaire.
«Après ça, on va réévaluer la situation», a indiqué M. Abergel.
Le type de cryptomonnaie comme celui développé par Block.one, dont EOS Canada fait la promotion, a fait l’objet de plusieurs mises en garde de l’Autorité des marchés financiers (AMF) depuis un an.
Projet controversé
M. Lafortune siège au conseil d’administration d’Hydro-Québec depuis juillet 2017. Selon le site internet de la société d’État, c’est le président du conseil, Michaël Penner, qui a choisi «la plupart» des administrateurs en poste actuellement.
«M. Penner a aidé à guider le renouvellement de ce fleuron de l’économie québécoise», indique le site internet.