Acteur clé du scandale des commandites, Jacques Corriveau est mort avant d’avoir eu à purger sa peine

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La lenteur de la justice canadienne : Corriveau avait subtilisé 7 millions $

Condamné pour son rôle central dans le scandale des commandites, l’ex-organisateur­­­ libéral Jacques Corriveau est mort le mois dernier avant de savoir si la Cour d’appel maintiendrait ou non sa condamnation à quatre ans de prison, a appris notre Bureau d’enquête.


L’avocat de l’homme de 85 ans, qui refusait la décision rendue contre lui, a confirmé son décès lors d’un entretien téléphonique.


«Il est décédé le 23 juin», a déclaré Gérald Soulière en précisant que ses funérailles ont eu lieu le 14 juillet.


Selon l’avocat, «la famille ne voulait pas qu’on en parle» à ce moment-là. La cause du décès n’a pas été précisée.


«J’aurais le goût de vous dire [que c’est] la vieillesse, a-t-il dit. M. Corriveau avait des problèmes de cancer depuis plusieurs années. Ce que j’ai compris, c’est que son état de santé s’est détérioré très rapidement.»


Trafic d’influence


En novembre 2016, un jury l’avait trouvé coupable de trafic d’influence, de fabrication de faux documents et de blanchiment d’argent.


Le juge de la Cour supérieure du Québec Jean-François Buffoni l’a condamné à une sentence exemplaire de quatre ans de prison, en janvier 2017.


Il avait également imposé à M. Corriveau des pénalités totalisant plus de 3 millions $, dont une amende de 1,4 million $, à verser après sa libération.


L’ex-homme d’affaires, proche du premier ministre libéral Jean Chrétien, n’avait été incarcéré que quelques heures, le temps d’aviser la Cour d’appel qu’il contestait sa culpabilité et sa sentence.


M. Soulière a indiqué que le décès de M. Corriveau implique obligatoirement un désistement de cet appel.


Selon lui, Jacques Corriveau n’avait pas versé l’amende de 1,4 million $ à laquelle il avait été condamné.


Un intermédiaire


Les faits reprochés à M. Corriveau sont survenus entre 1997 et 2003, dans le cadre du programme de commandites du gouvernement fédéral.


Selon la preuve entendue, en agissant à titre d’intermédiaire, M. Corriveau s’est personnellement enrichi d’environ sept millions de dollars.