PORT DE SIGNES RELIGIEUX

Houda-Pepin s’étonne de ce qui serait la nouvelle position libérale

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Le PLQ n'est pas au bout de ses misères, tant s'en faut !

Fatima Houda-Pepin s’est étonnée de la sortie du député de Fabre, Gilles Ouimet, qui a donné, jeudi, un aperçu de ce que serait la nouvelle position du Parti libéral du Québec sur le port de signes religieux alors que le comité chargé de la définir n’a pas achevé ses travaux et qu’elle n’a pas été soumise au caucus.

« La raison pourquoi le Parti libéral est dans la tourmente, c’est parce que la position initiale du parti a été annoncée avant même que le caucus n’en prenne connaissance », a indiqué au Devoir Fatima Houda-Pepin. Surtout, la position décrite par l’ex-bâtonnier Gilles Ouimet n’a jamais été discutée en sa présence lors des réunions du comité chargé d’examiner ces questions, a-t-elle soutenu.
Pas d’interdiction

En décembre, le chef libéral, Philippe Couillard, plutôt que d’expulser du caucus la députée de La Pinière qui s’était insurgée contre la tolérance affichée par son parti à l’égard du tchador, lui avait demandé de se joindre à un comité présidé par Gilles Ouimet. Ce comité est chargé d’évaluer la possibilité d’interdire à certains agents de l’État dotés de pouvoirs coercitifs — juges, procureurs, policiers, gardiens de prison — de porter des signes religieux ostensibles, comme le recommandait la commission Bouchard-Taylor. Il a aussi pour mandat de rédiger un projet de loi pour contrer l’intégrisme et l’extrémisme religieux.

Jeudi, Gilles Ouimet a révélé que l’approche préconisée par le comité, « ce n’était pas la voie de l’interdiction ». Tout au plus s’agit-il d’édicter des critères pour permettre aux autorités d’accorder des accommodements raisonnables visant le port de signes religieux par des policiers ou des gardiens de prison. Juges et procureurs ne seraient pas visés. « M. Couillard a clairement indiqué que l’approche de l’interdiction n’était pas l’approche préconisée par le Parti libéral », a dit Gilles Ouimet.

Au moment de son assermentation comme député d’Outremont le 18 décembre dernier, le chef libéral avait en effet abordé le sujet. « Il y a des façons, à mon avis, beaucoup plus intelligentes pour arriver au même résultat que de procéder par de bêtes interdictions qui risquent de nous plonger dans des débats juridiques interminables », avait-il déclaré.

Cette position n’est pas sans rappeler le projet de loi 94, présenté par la ministre libérale de la Justice Kathleen Weil, qui définissait des critères pour accorder des accommodements raisonnables tout en affirmant que tout service de l’État devrait être fourni et reçu le visage découvert. « S’il y a des gens qui voudraient ramener le projet de loi 94 […], c’est leur option, mais pas la mienne », a déclaré Fatima Houda-Pepin. Les députés libéraux doivent trancher la question lors de leur caucus à la fin de janvier.


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