Grosse alliance, gros défis

Le "fédéralisme bitumineux" - américanisation du Canada



L'entreprise canadienne Suncor et la multinationale française Total* ont annoncé vendredi un partenariat qui leur permettra de mettre en branle conjointement trois imposants projets d'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta. En vertu de cette entente, Total et Suncor deviennent partenaires dans les projets miniers Fort Hills et Joslyn (capacité de production 104 000 barils par jour). De plus, les deux sociétés construiront ensemble l'usine de valorisation (upgrader) Voyageur, au nord de Fort McMurray. D'ici 2018, Suncor et Total investiront dans ces trois projets la somme colossale de 21 milliards (presque deux fois les sommes investies en cinq ans par Québec pour les infrastructures routières).
Cette alliance montre combien les sables bitumineux exercent un attrait irrésistible pour les sociétés pétrolières. Suncor a misé presque tout son développement futur sur les sables bitumineux. Selon Total, les gigantesques réserves albertaines sont tout simplement «clés pour l'offre d'énergie de demain».
Pour l'économie canadienne, comme le rappelait la semaine dernière le groupe d'experts mis sur pied par la Société royale du Canada, il y a là un potentiel d'enrichissement collectif dont nous ne pouvons tout simplement pas nous passer.
Même en joignant leurs ressources financières et techniques, Total et Suncor feront face à de nombreux défis dans le développement de ces trois projets. Notamment, elles devront s'assurer que les coûts n'explosent pas comme ce fut le cas juste avant la récession. Mais surtout, elles devront minimiser le plus possible les impacts de leurs activités sur l'environnement. Comme le soulignaient aussi les experts de la Société royale, l'industrie a fait des progrès considérables dans ce domaine. Toutefois, en choisissant de développer de front ces trois projets, Total et Suncor porteront une responsabilité particulière. Deux des projets, la mine de Fort Hills et l'usine Voyageur, ont déjà été approuvés par les autorités compétentes. Les partenaires devraient s'efforcer de surpasser les exigences environnementales qui leur ont été imposées, en particulier pour Fort Hills, approuvé il y a presque 10 ans.
En ce qui a trait à la mine Joslyn, elle fait présentement l'objet d'une évaluation environnementale conjointe par les gouvernements albertain et fédéral?; ceux-ci doivent absolument se montrer exigeants, en tenant compte de l'impact cumulatif considérable qu'aura cette industrie sur l'environnement de la région et de ses effets sur le bilan du Canada en matière d'émissions de gaz à effet de serre.
Il faut souhaiter que le partenariat Total/Suncor, en plus de permettre aux deux sociétés de développer plus rapidement leurs actifs en Alberta, les amènera à le faire avec un souci exemplaire pour l'environnement.
* Par le biais de sa participation dans le groupe GBL, Power Corporation, propriétaire de La Presse, est actionnaire de Total.

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André Pratte878 articles

  • 308 193

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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