GNL Québec: un élu de Saguenay en colère contre QS

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QS se présente comme un groupe de pression


SAGUENAY – Un conseiller municipal de Saguenay est en colère contre Québec solidaire (QS) parce que la formation politique utilise la bataille qu'elle mène contre le projet Énergie Saguenay de GNL Québec pour solliciter des dons par courriel à ses membres. 


Marc Pettersen a affirmé à TVA Nouvelles avoir été outré d'apprendre que QS tente de se financer sur le dos d'une lutte environnementale qui vise à bloquer un projet régional de plusieurs milliards de dollars. 


C'est un citoyen, également militant du parti, qui lui a transféré le message électronique. Il incite son destinataire à l'aider à financer la lutte qu'il mène contre le projet de complexe de liquéfaction de gaz naturel à Port Saguenay. 


«Au Québec, ça nous connaît, les luttes sociales et environnementales victorieuses. Rappelons le blocage du pipeline Énergie Est. Nous devons répéter cet exploit», peut-on lire dans le courriel signé par le responsable à la mobilisation du parti. Il poursuit en écrivant: «Nous voulons vraiment mettre le paquet dans cette bataille, mais pour ce faire, nous devons avoir les moyens financiers nécessaires». 


Le destinataire est invité à cliquer sur un lien qui le dirige ensuite vers la page destinée au financement de Québec solidaire. 








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«Je trouve ça inacceptable, a fait savoir Marc Pettersen. Jusqu'à preuve du contraire, je suis encore libéral et je reçois des lettres de M. Trudeau, du parti libéral du Québec, de différentes organisations et ils ne me disent pas de donner de l'argent au parti pour une lutte environnementale à faire. Selon moi, c'est de la fausse représentation.» 


Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire, a confirmé lundi lors de sa visite à Saguenay que ce n'est pas la première fois que son parti sollicite ainsi ses membres. 


«Régulièrement, on envoie des courriels aux gens et cette fois-là on parlait de GNL, mais la fois d'avant j'ai parlé de l'avortement, a expliqué Mme Massé. C'est d'inviter les gens à contribuer à Québec solidaire. On est très bien identifiés, notre logo est là. On ne cherche pas à tromper personne, mais c'est le propre des partis politiques, il faut financer ce qu'on fait.» 


Selon l'analyste politique Jonathan Trudeau, c'est tout à fait légal de procéder ainsi, sauf que les partis politiques n'ont pas l'habitude de mener une campagne de financement en évoquant un seul enjeu bien précis comme dans ce cas-ci. 


«Normalement on va voir des partis politiques qui vont parler de leurs priorités, de certains combats qu'ils vont mener, mais là je trouve que ça s'apparente un peu à ce qu'un groupe de pression fait, bien que ce soit tout à fait légal de solliciter du financement de cette manière», a-t-il spécifié. 


En contrepartie, ça démontre aussi selon lui, une forme de transparence. 


«Des fois on dit qu'on donne de l'argent à un parti, mais on ne sait pas nécessairement à quoi ça va servir. Là on est honnête, on dit donnez-nous de l'argent à ces fins là, mais d'un autre côté, peut-on être assurée que l'argent va aller à cette cause-là, a questionné M. Trudeau en entrevue à TVA Nouvelles. Au final, c'est aux gens de décider s'ils sont à l'aise avec la façon de procéder ou pas. Moi je trouve que c'est un peu risqué, mais oui, c'est légal.»