Gentilly-2 : la nouvelle stratégie d’Hydro Québec

Actualité québécoise


Visiblement, Hydro-Québec a décidé de jouer l’avenir de Gentilly-2 lors de la prochaine campagne électorale. Si sa stratégie de communication est efficace, le gouvernement Charest va s’y engager, sinon visiblement le gouvernement Charest va attendre et laisser la décision au gouvernement suivant. C’est ce que l’on peut comprendre des articles parus dans La Presse ces derniers jours. D’abord un commentaire de complaisance signé Sophie Cousineau, et ensuite un article bien documenté et solide signé Hélène Baril. Il y en aura sûrement d’autres d’ici la campagne.
Ce n’est pas la première fois qu’Hydro-Québec joue le jeu du gouvernement Charest. Je ne le critique pas non plus. Cependant, il faut aussi que l’information soit transmise le plus complètement possible.
Dire qu’il faut continuer d’investir dans ce projet parce que l’on y a déjà investi beaucoup ne justifie pas le projet de réfection.
Les arguments d’Hydro-Québec ne sont jamais présentés de manière structurée ni documentés par des études reposant sur les prévisions de la demande d’électricité québécoise ou les besoins de stabilité du réseau. Les risques géologiques ou autres sont totalement exclus des informations. Les coûts de réfection ont été révisés plusieurs fois et la référence aux coûts très élevés de la réfection la centrale du Nouveau-Brunswick (Pointe Lepreau) devrait inciter la société d’État à la prudence.
Les études de mise au rancard de Gentilly-2 n’ont jamais été rendues publiques, même si elles présentaient des coûts documentés de l’ordre de 700 à 800 millions$ (de mémoire) en 2006.
Les événements qui se sont passés au Japon en matière d’énergie nucléaire devraient tous nous faire réfléchir. Ce pays est bien connu pour son contrôle de la qualité. Et pourtant, sa société d’électricité a triché, parce que les hommes et les femmes qui y travaillent sont des êtres humains avec leurs faiblesses face à la tentation ou à l’autorité.
La croissance économique d’une région ne vaut pas la peine qu’on mette en danger toute la population québécoise. L’énergie nucléaire n’est pas la panacée et est bien trop puissante pour être laissée entre les mains des humains ! Nous le savons maintenant.
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Rita Dionne-Marsolais, Économiste et, notamment, ministre de l’Énergie sous le gouvernement du Parti québécois - Le 5 juillet 2012


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