Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Le genou à terre, qui se voulait un hommage aux victimes du racisme, s’est vite transformé en symbole de la soumission à l’idéologie antiraciste. On a même vu un policier blanc, ayant sans doute peur de ne pas en faire assez, se mettre à plat ventre comme cela se faisait dans certaines cours orientales de potentats se prenant pour des dieux.
L’antiracisme est une religion
L’antiracisme est bien une religion, un nouveau monothéisme exigeant la soumission totale et la repentance permanent et absolue.
On dit que le phénomène est mondial, c’est faux. Ni les Russes, ni les Iraniens, ni les Arabes, ni les Chinois, ni les Indiens ne mettent genou à terre. La soumission-humiliation est réservée aux Blancs. Cela étant, le phénomène est d’une certaine ampleur dans ce qui, autrefois, était fier d’être l’Occident. Il est vrai aussi qu’il n’y a pas que des Noirs qui se victimisent. Il y a énormément de jeunes Blancs qui se sentent solidaires et demandent en fait pardon au nom de leur race… qui pourtant n’existe pas ! Le raciste est par définition un sadique, mais l antiraciste est parfois un maso qui s’ignore. L’antiracisme a réinventé les races, c’est l’un de ses paradoxes. On est face à une mobilisation surdimensionnée par les médias mais réelle, gauchiste et générationnelle. Peu de vieux Blancs mettent le genou à terre.
On pense aux manifestations monstres contre la guerre au Vietnam. Mais, derrière le pacifisme de la jeunesse aux colliers de fleurs, il y a eu l’abandon de populations entières à l’oppression, voire au génocide (cas du Cambodge) du marxisme asiatique.
L’antiracisme est une idéologie politique dominante et obligatoire, relayée depuis des décennies par l’Education nationale et les médias. En France, contrairement aux USA, personne ne peut se dire raciste puisque, chez nous ce n’est pas une opinion, mais un délit. Depuis des semaines maintenant, nos journalistes moralisateurs s’en donnent à cœur joie comme jamais, pour imposer en continu aux téléspectateurs culpabilisés leur vision du monde. C’est un monde métissé où il faut, pour l’imposer, arracher les racines historiques des peuples blancs fondateurs de civilisations admirables et même incomparables. La victimisation des populations issues de la colonisation ou de l’immigration est une arme de destruction massive au service d’une idéologie qui déteste tout ce qui a fait notre identité traditionnelle.
Même se taire est un délit !
Outre-Atlantique, c’est la mémoire de l’esclavage et de la ségrégation qui servent à saper un état jugé suprémaciste blanc, depuis surtout l’élection de Trump.
Ce mouvement émotionnel et instrumentalisé peut-il déboucher sur des bouleversements politiques ?
Aux USA l’objectif est simple : battre Trump. En France, c’est plus subtil, c’est interdire toute contestation du discours antiraciste et victimaire. Ainsi, qui oserait dire à la télévision depuis ces derniers jours que notre police est devenue plus raciste qu’avant parce qu’elle est objectivement confrontée depuis des décennies a des populations de plus en plus racialisées, en particulier par le rap dont les pires dérives raciales restent impunies, et qui expriment leur haine de l’Etat français en s’attaquant aux policiers.
L’antiracisme ne supporte pas la liberté d’expression puisque ne pas penser comme lui est un délit. Le dire est quasi impossible mais il y a plus : aujourd’hui, même le silence est jugé suspect car complice du racisme. Il y a une loi médiatique des suspects, car qui ne dit mot en fait s’oppose. Qui ne dit mot refuse de mettre un genou à terre, qui ne dit mot est un raciste.
La diabolisation à des beaux jours devant elle.
Pierre Boisguilbert