Garçon décapité en Syrie: le département d'Etat US cache mal sa honte

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Honte est un mot trop faible

Le porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner, a été coincé par une question sur la décapitation d'un garçon palestinien en Syrie. Il ne peut pas le confirmer... N'est-ce pas parce que c'est l'œuvre d'un des groupes soutenus par l'Etat américain?
Des combattants du groupe Nour al-Din al-Zenki, groupe considéré comme faisant partie de l'opposition modérée et soutenu par les autorités américaines, ont récemment décapité un Palestinien âgé de 12 ans qu'ils accusaient d'espionnage. L'exécution a été captée en vidéo et a fait le tour de la Toile.
"Moi, je suis tout simplement curieux: avez-vous vu et êtes-vous au courant du fait qu'un groupe soutenu par les Etats-Unis a décapité un enfant? ", a demandé sans détour Matthew Lee, journaliste de l'Associated Press (AP) connu pour ses questions parfois gênantes mais perspicaces, à Mark Toner.

"Non. Merci. Bien sûr. Nous l'avons vue, mais ne pouvons pas le confirmer. Il nous faut plus d'informations", a balbutié M. Toner en réponse, ajoutant qu'autant qu'on ait compris ces annonces non confirmées, l'armée syrienne libre a mis en place une commission spéciale pour enquêter sur l'incident, que ceux qui y ont été éventuellement impliqués sont interpellés et qu'il s'agit apparemment du groupe Nour al-Din al-Zenki ("si je ne me trompe pas")…

L'incertitude a fidèlement gagné M. Toner dans la suite.
"Est-ce que ça influera de telle ou telle façon sur le soutien que les Etats-Unis apportent à ce groupe ou à l'armée syrienne libre?", continuait d'interroger le journaliste, infatigable.
"Bien, nous sommes d'avis… Si, évidemment, ce que vous avez dit, ces informations selon lesquelles l'incident a eu lieu, sont confirmées, ainsi que le fait que le groupe est vraiment impliqué, je crois que nous pourrons… prendre une pause", a déclaré — ou plutôt marmonné?— le porte-parole. Voilà donc la position résolue, pondérée et sans équivoque d'un grand Etat, l'un des acteurs majeurs sur la scène internationale!
Matthew Lee, l'un des principaux correspondants de l'AP, est connu pour ses questions provocatrices qui dénoncent la politique extérieure américaine de deux poids deux mesures… ou même de trois poids trois mesures, car le pays ne cesse pas d'évoluer.
A une autre époque, le journaliste avait attaqué le secrétaire de presse du Pentagone John Kirby avec une série de questions concernant l'expansion de l'Otan. M. Kirby avait confondu les termes, n'ayant pu décider si c'était l'Alliance qui s'étendait ou la Russie qui se trouvait si malencontreusement sur son chemin et n'avait ainsi donné aucune réponse claire.
Peut-être un jour seront-ils tous démasqués?


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