« Inébranlable », c’est le qualificatif souvent accolé au substantif « foi ».
« Défaillante » en est un autre.
Une chose est certaine, il me semble, à me fier à ma propre expérience, que celle des indépendantistes branle quand même un peu sous le dernier coup de boutoir, donné par le départ de Pierre Karl Péladeau, à la lutte jamais aboutie de la nation québécoise, aussi séculaire soit-elle.
Aussi attendrissantes que soient les raisons de la désertion de Pierre Karl Péladeau, ses effets n’en sont pas moins de grandes conséquences. Car, réel ou fantasmé, un libérateur ne peut quitter le combat sans affaiblir ses troupes, sans décevoir le peuple, celui qui partage clairement ses aspirations, convictions et objectifs. Également, quoique plus nébuleusement, celui qui espère retirer les bénéfices qu’il attribue secrètement à la victoire du sauveur…
Un libérateur, réel ou fantasmé, a beau scier de temps en temps un chaînon, il suffit du maniement habile d’une paire de pince pour que le tyran reforme et referme aussitôt la chaîne, nécessairement plus entravante chaque fois, puisque chaque fois plus courte.
Nous aurons beau nous raconter des histoires édifiantes, l’Histoire n’en a cure. Elle suit le seul chemin, que nous lui traçons effectivement, avec lucidité, détermination et courage ou à l’aveuglette, avec insouciance et peur. Il semble que nos dirigeants, politiciens et autres leaders d’opinions, soient demeurés des bûcherons, heureux d’oeuvrer à l’ouverture de la moindre clairière, apeurés par les espaces découverts, s’étendant à perte de vue.
Lors de la dernière course à la chefferie du PQ, des milliers de membres ont milité avec enthousiasme en faveur de la candidature de Pierre Karl Péladeau, mettant tout leur espoir en cet homme qui affichait fièrement, sans détour et avec force sa conviction de la nécessité de l’indépendance, promettant d’en faire sa seule priorité, promettant de ne pas se faire avaler par la machine partisane.
A-t-il présumé de ses forces? Est-il victime de sa belle naïveté?
Quoi qu’il en soit, il nous laisse Gros-Jean comme devant.
Si j’étais chrétienne, je le lui pardonnerais. Étant athée, je lui crédite les vertus de la bonne foi.
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