Fleur d'Amérique

Tribune libre

Fleur d’Amérique
La France a déposé la semence
par dessus la mer assassine
d’un petit germe en dormance
se préparant à prendre racines.
D’une main s’agrippant à terre hostile
généreuse mais déjà occupée
demandant talent versatile
pour pouvoir s’y accrocher
d’éclaircies en clairières
de prés en vastes champs
poussant la forêt vers l’arrière
avec patience et langueur de temps.
De l’autre main remontant les rivières
pagayant patiemment le continent
tissant relations obligatoires
avec les Premiers Habitants
défendant patrimoine et territoire
contre les multiples agressions
dans ce trop triste répertoire
de guerres entre nations.
Étêté en pleine floraison
ce greffon a dû racler
dans tous ses horizons
pour espérer persister.
S’amarrant résolument à la terre
pour survivre et subsister
comme peuple grabataire
refusant obstinément de capituler
sur la route de la minorisation
et de l’assimilation planifiée
s’agrippant au moindre soupçon
de pouvoir pour s’affirmer.
Mais la noble cause de ses Patriotes porteuse
d’affirmation et d’aspirations grisantes
fut écrasée de manière furieuse
par des hordes rouges ignorantes et méprisantes.
Encore une fois devenue bancale
cette âme fragile se mua en proie
pour manoeuvres de survie cléricales
et conservatisme étroit.
Sous cette chape bien pesante
la racine opprimée s’aplatit
promenant son existence rampante
dans l’attente d’une salutaire embellie.
Puis une soixantarde énergie
balaya mitres et chasubles
écarta la conservatrice inertie
pour s’attaquer à ses peurs insolubles
avec affirmations explosantes
réalisations dignes d’Hercule
et récriminations fatigantes
par d’hostiles voisins incrédules.
Toujours en permanente floraison
sur cette terre d’Amérique
à balancer entre coeur et raison
jusqu’à en devenir anémique,
peuple, suis ta logique
mais écoute d’abord ton coeur
toutes ces fleurs magnifiques
deviendront fruits créateurs.
Si tu fleuris
c’est pour ta succession
si tu portes fruits
c’est pour éviter l’extinction.
Peuple à travers chemins périlleux
tu as su maintenir la direction
ose donc un autre petit pas heureux
pour t’éviter cruelle dérision.

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Gilles Ouimet66 articles

  • 37 843

Né à Mont-Laurier en 1947. Études primaires à cet endroit. Études classiques à Mont-Laurier et Hull entre 1961 et 1968. Diplômé en histoire de l’Université Laval en 1971. Enseignant à la polyvalente de Mont-Laurier entre 1971 et 2005. Directeur d’une troupe de théâtre amateur (Troupe Montserrat) depuis 2000. Écriture pour le théâtre, notamment une pièce à l’occasion du centenaire de Mont-Laurier en 1985 (Les Grands d’ici), une autre à l’occasion du 150e anniversaire du soulèvement des Patriotes (Le demi-Lys...et le Lion) en 1987 (prix du public lors du festival de théâtre amateur de Sherbrooke en 1988 et 2e prix au festival canadien de théâtre d’Halifax la même année). En préparation, une pièce sur Louis Riel (La dernière Nuit de Louis Riel). Membre fondateur de la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides. Retraité de l’enseignement depuis 2005.





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3 commentaires

  • Michel Guay Répondre

    27 juin 2009

    Puis une soixantarde énergie balaya mitres et chasubles écarta la conservatrice inertie pour s’attaquer à ses peurs insolubles avec affirmations explosantes réalisations dignes d’Hercule et récriminations fatigantes par d’hostiles voisins incrédules.

    ............. et cet affront contre sa propre religion , celle de tous ses ancêtre lui coûta la vie en éliminant dans la fosse plus de deux millions de ses enfants en seulement 40 ans
    Ils se suicidèrent en livrant le Québec à ceux plus intelligents qui respectent la vie et leurs croyances ancestrales .

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2009

    Ah, si vous saviez à quel point j'oscille entre espoir et désespoir au sujet de notre grave problème existentiel !

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    26 juin 2009

    Un beau texte, à saveur très poétique. Et qui redonne espoir, une chose dont je commencais à manquer...
    Merci beaucoup!