Finkielkraut, dès le premier tour !

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{{L'homme qui défend bec et ongles la langue, la culture, la civilisation et l'identité françaises}}

Bon, ce n’est pas une élection de maréchal. Mais c’est un succès, dès sa première candidature, et une victoire remportée contre la pensée inique, la haine et la cabale. Il s’est trouvé, quand même, seize académiciens, contre douze, pour élire Alain Finkielkraut au fauteuil de Félicien Marceau, le préférant ainsi à Alexis Antois, à Yves-Denis Delaporte, à Robert Sptizhacke, à Athanase Vantchev de Thracy, à leur concierge, au premier imbécile venu et même à l’immense Gérard de Cortanze. Huit Immortels, sous le voile protecteur de l’anonymat, n’en ont pas moins déposé dans l’urne fatidique, à défaut de leurs propres cendres, huit bulletins marqués d’une croix noire, pour marquer leur irréductible opposition à « l’entrée du Front national sous la Coupole » (sic).
Il fut un temps – et pour certains qui se targuent de n’avoir pas la mémoire courte, ce temps n’est pas révolu – où les deux reproches le plus couramment formulés contre Alain Finkielkraut étaient liés à sa naissance – fils de juifs polonais, ce qui à leurs yeux est un péché originel – et aux engagements généreux de sa jeunesse soixante-huitarde, à dix-neuf ans, il y a près d’un demi-siècle. Ce sont d’autres griefs qui sont aujourd’hui invoqués par d’autres – car l’étroitesse d’esprit ou de cœur et le sectarisme ne sont le monopole d’aucun camp.
Parce qu’il défend bec et ongles la langue, la culture, la civilisation et l’identité françaises, parce qu’il constate, déplore et dénonce la faillite de notre système d’éducation, parce qu’il parle et souffre du déclin de notre pays, parce que, fidèle en amitié et sensible au talent, il n’a pas joint sa voix à la meute qui aboie contre Richard Millet ou Renaud Camus, Finkielkraut est depuis quelque temps devenu la bête noire de notre police politique et peu s’en faut – mais ça viendra, n’en doutons pas – qu’assimilé à Péguy, donc à Bernanos, à Bernanos donc à Maurras, à Maurras donc à Pétain, à Pétain donc à Laval, à Laval donc à Déat, à Déat donc à Darnand, à Darnand donc à la Milice, à la Milice donc aux Waffen-SS, aux Waffen-SS donc au nazisme, il ne soit bientôt dénoncé et dépeint comme le clone, assez étrangement sioniste, de Hitler.
Pour l’heure, les plus hautes autorités intellectuelles et morales de la France ont réagi avec une louable modération au pas de clerc des Quarante. « Réac et immortel », titrait hier Libération, tandis que Bruno Masure convoquait sur son compte Twitter le cardinal de Richelieu en personne pour l’informer de l’élection d’un « cinglé réac ». M. Boudjellal, président du Racing club toulonnais, a annulé la rencontre programmée entre le Quinze provençal et l’équipe de l’Institut. Quant à Patrick Bruel, il a fait savoir qu’il ne mettrait plus les pieds quai Conti.
C’est vrai, admettre en leur sein un écrivain qui écrit, un penseur qui pense, qu’est-ce qui a bien pu prendre aux académiciens français ?


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