Les excuses de Legault

Faute avouée est à moitié pardonnée

Délais d’attente inhumains en santé mentale

Tribune libre



 


À la suite de la semaine fertile en émotions vécues par François Legault, le premier ministre a publié une longue lettre sur Facebook dans laquelle il avoue, entre autres, qu’il pensait avoir peut-être à commencer, sans s’en apercevoir, à s’éloigner des citoyens et de leurs préoccupations. Ce n’est pas la première fois que le premier ministre avoue son erreur en publique. À ce sujet, il faut lui concéder une humilité dont peu de politiciens font preuve dans l’exercice de leurs fonctions.

Toutefois, à titre d’exemple, il n’en demeure pas moins que, tout récemment, M. Legault «s’est éloigné des citoyens et de leurs préoccupations», parti pour la gloire dans sa féconde filière à batterie. Mais, là oèu le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est le tsunami provoqué lors de l’annonce en grandes pompes d’un troisième lien sous-fluvial entre Québec et Lévis destiné aux autos, aux transports lourds et aux transports en commun et qui, de point de presse en point de presse, s’est métamorphosé à de multiples reprises à tel point que plus personne n’y croyait.

À mon sens, l’humilité est une noble vertu. Cependant. elle n‘a pas le pouvoir d’effacer les déboires auxquels a été soumis le troisième lien dans la tête des citoyens. En bref, consultations ou pas, le souvenir de l’épopée agitée du troisième lien demeurera toujours à l’arrière-plan des pensées des citoyens… En fait, n’y a-t-il pas un vieux proverbe qui dit que «Faute avouée est à moitié pardonnée?»

Délais d’attente inhumains en santé mentale

Plusieurs drames liés à la santé mentale se sont produits au Québec au cours des derniers mois. Au moment d’écrire cet article c’est la journée mondiale de la santé mentale. Dans la foulée de cette journée, je suis d’avis que les cas de santé mentale n’ont jamais atteint de tels délais d’attente en santé mentale. Et pourtant, dans les faits, le Québec compte près de la moitié de toute la profession de psychologues au Canada.

Alors,que se passe-t-il pour que les délais d’attente soient si longs? Pourquoi un adulte ayant des idées noires devrait patienter 146 jours en Abitibi? Pourquoi un mineur devrait attendre 4 mois dans la Capitale-Narionale, 321 jours sur la Côte-Nord et 392 jours dans la péninsule gaspésienne? La réponse est simple, les psychologue, travailleurs sociaux, etc. quittent le public et se dirigent au privé, là où la rémunération et les conditions de travail sont meilleures qu’au secteur public. À ce sujet, il n’y a rien d’étonnant cosidérant le fait que l’offre de la ministre du conseil du Trésor, Sonia Lebel, aux employés du secteur public représente une hausse de salaire de 5% sur 5 ans, soit 1,8% par année. Rien pour retenir les spécialistes en santé mentale au public!

Le stress contribue grandement à amplifier le nombre de personnes aux prises avec une maladie mentale. Le stress lié à la crise du logement et à l’augmentation faramineuse du panier d’épicerie due à l’inflation, constituent sans aucun doute une des causes majeures qui peuvent conduire à la maladie mentale. En bref, si vous reliez la pénurie de main d’oeuvre chez les psychologues et l’augmentation croissante de personnes atteintes de maladie mentale, vous obtenez la situation parfaite pour faire face à des délais d’attente inhumains.

Si le gouvernement peut investir 7 milliards $ avec Ottawa pour faire venir la firme suédoise Northvolt au Québec, pourquoi n’arriverai-il pas à trouver dans ses goussets les sommes nécessaires pour offrir à ses employés en santé un salaire décent pour les garder dans le secteur public?



Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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