LE PLAN MAROIS

Faire tomber le gouvernement Charest 3

Afficher ou s’en ficher?

PLQ de JJC - Confiscation de l'État

Suite à mon texte sur La mort de l'obsession référendaire, j’ai reçu une
abondance de commentaires. Plusieurs de ceux-ci, et de toute évidence, ceux de mon ami Denis Julien, expriment des réserves sérieuses concernant Madame Marois.
Ils confondent Le Plan Marois et madame Marois.
Je n’ai jamais écrit que j’avais une confiance absolue en madame Marois. Je me suis prononcé en faveur du Plan Marois. Je pense que le Plan Marois, anciennement le Plan Larose, est le bon.
C’est cela qu’il faut faire. À savoir si madame Marois va le faire, c’est une autre histoire. On ne connaît pas l’avenir, évidemment.
Le problème des militants, ou en tout cas, de certains militants du clavier, c’est qu’ils ont conservé leurs habitudes des années 1970. Quand le PQ a été élu en 1976, des milliers de militants ont poussé un soupir de soulagement : enfin, on va pouvoir se reposer. Le PQ va tout régler. Ils sont sagement retournés au petit train-train quotidien, à leurs émissions de télé préférées, à leurs hobbies ou à l’élevage des enfants.
Ils ont, ni plus ni moins, confié l’indépendance en sous-traitance au Parti Québécois, au lieu de continuer à mettre l’épaule à la roue, à l’extérieur de celui-ci. Plusieurs se sont transformés en colleurs de timbre, en téléphonistes et en collecteurs de fonds. Quelques années plus tard, la majorité des mouvements citoyens avaient disparus et les revendicateurs faisaient la queue au bureau du député, qui pour un coup de main à l’emploi, qui pour une subvention de démarrage d’une affaire quelconque. Mêmes les groupes marxistes-léninistes se sont dissouts, pour la plupart.
On a vu ce que ça a donné.
On ne peut pas s’en ficher, il faut afficher.
Ce qu’il faut faire, c’est de renouer avec le militantisme. Premièrement, il faut, de toute évidence mettre fin à l’hémorragie qui affaibit l'État du Québec, Hydro-Québec et la Caisse de Dépôt et Placement, donc, il faut sortir les libéraux. Il faut Faire tomber le gouvernement Charest. Avec John James Charest, c’est Dracula qui est en charge de la Banque de Sang.
Dans un deuxième temps, le Parti Québécois devrait ramasser le pouvoir, au mérite, ou par défaut, à moins qu’un nouveau parti, mis sur pied par les stratèges fédéralistes, ne viennent scinder le vote populaire et, encore une fois, laisser passer le PLQ. Ce serait très grave. Il faudra empêcher cela. Dépendamment du contexte, des discussions et des ententes électorales entre partis indépendantistes devraient permettre d’éviter le pire.
C’est à ce moment précis qu’il sera le plus important pour les militants de ne pas lâcher, et au contraire, de serrer les rangs, de donner un coup, pour pousser le Parti Québécois à mettre à exécution le Plan Marois. Si le gouvernement du Parti Québécois n’embraye pas rapidement, il faudra que la population, les mouvements citoyens qui militent pour la langue, l’indépendance, l’environnement, l’écologie, moins de taxes, de meilleurs soins de santé, etc., descendent dans la rue. Si les députés du Parti Québécois n’agissent pas, ils vont savoir c’est quoi d’avoir leur photo sur le poteau du lampadaire, au coin de la rue. On ne s’en fichera plus, on va afficher.
Ensuite, si le leadership du gouvernement est sérieux, voici ce qui devrait se produire. Étant donné qu’un gouvernement, ça peut faire plusieurs choses en même temps, le Plan Marois devrait commencer à s’appliquer sur plusieurs fronts.
1- Priorité numéro 1, on lance la commission d’enquête sur la corruption dans la construction et dans le financement des partis politiques que tout le monde réclame depuis un an. On fait le ménage et on traduit en justice les libéraux corrompus qui n’ont pas encore eu le réflexe de fuir en Afghanistan (il n’y a pas de traité d’extradition avec ce pays et l’armée canadienne va les protéger).
2- On lance les négociations avec le fédéral pour obtenir de nouveaux pouvoirs. Cette opération, c’est comme lancer un steak à un chien pour l’occuper pendant qu’on veut traverser la cour. Il n’y a rien à attendre de ça, mais on va prendre tout ce qui passe.
3- On adopte alors des lois pour reprendre le contrôle des droits gaziers et pétroliers du sous-sol québécois. On fait payer les droits de prospection au prix normal (ex. : Colombie-Britannique). On procède aux expropriations nécessaires et ceux qui se sont approprié le bien public seront accusés de vol. Ils iront prendre leur douche au pénitencier avec les motards. On change complètement la loi des mines et on commence à collecter les redevances normales, au même niveau que les pays qui se respectent (ex : Norvège).
4- Hydro-Québec repasse sous le contrôle de l’État du Québec et l’accent est mis sur l’énergie propre. Les éoliennes sont rapatriées et Hydro en installe partout dans le Grand-Nord du Québec, après s’être entendu avec les braves des peuples autochtones. L’État du Québec devient un joueur majeur comme courtier d’énergie en Amérique du Nord.
5- Simultanément et parallèlement, le gouvernement lance son initiative constitutionnelle. Il met sur pied une commission qui fait le tour du Québec pour recueillir le sentiment populaire. Et, surprise, la constitution que le peuple québécois désire, c’est une constitution qui inclue la reconnaissance de l’identité québécoise : le français comme langue nationale, la laïcité de l’État, l’égalité des hommes et des femmes, une citoyenneté québécoise et l’abolition, disons, du poste de gouverneur-général du Québec, pour ne pas dire de la monarchie au Québec. La constitution du Québec est adoptée pas l’Assemblée Nationale.
***
Alors, là, les vraies négociations commencent. D’un côté, on a un État qui discute avec un autre État. Chacun fait valoir sa constitution. Le fédéral se base sur une constitution imposée au peuple du Québec, une constitution qui n’a jamais été ni discutée ni votée au Parlement canadien, ni adopté par un référendum, et que même le Parlement canadien est incapable de modifier.
De l’autre côté, on a un État qui a rédigé une constitution après une consultation avec le peuple et qui l’a adoptée en Assemblée Nationale. L’État canadien dit que notre constitution est illégale parce qu’elle contrevient à la sienne. Fin des discussions.
Le peuple aurait alors à trancher le conflit de légitimité entre les deux États et choisir à quel État il adhère.
Toute les options seront ouvertes, que ce soit un référendum pour approuver la constitution, une Déclaration Unilatérale d'Indépendance à ratifier plus tard par un référendum, ou une élection référendaire.
On verra bien de quel bois le peuple québécois se chauffe.
Rhéal Mathieu.

Squared

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Ex-felquiste.

Accusé faussement des attentats de la BAF. (Voir Le Journal le Québécois, numéro 3, 2008).





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8 commentaires

  • Lise Pelletier Répondre

    12 novembre 2010

    Heureusement que vous êtes de notre côté car le contraire
    ferait que vous seriez un adversaire terriblement efficace.
    Votre franc-parler est rafraîchissant dans ce monde où les
    faux-nez sont légions et drapés de rouge.
    Je suis d'accord avec le principe de continuer la bataille
    après l'élection du Parti Québécois afin qu'il procède à
    appliquer le Plan Larose et je compte m'impliquer dans le
    mouvement afin que l'indépendance du Québec soit un fait.
    Entre-temps, j'espère que la prochaine élection sera sous
    haute surveillance. Le souvenir du référendum volé de 95
    hante encore les souverainistes.
    Quand le moment sera venu, je compte bien intervenir sur
    des points concernant la justice, l'imputabilité des
    dirigeants, des mandats des élus et encore d'autres choses
    dont une majorité de québécois sont écoeurés et ils ont
    raison de l'être.
    Merci M. Mathieu de votre implication
    Lise Pelletier

  • Archives de Vigile Répondre

    12 novembre 2010

    Extrait du discours de Duceppe en Catalunya (11 nov):
    Conclusion
    Ici, la question de l'avenir politique du Québec ne fait pas beaucoup de bruit pour l'instant et un observateur extérieur pourrait croire que rien n'a changé au Québec et au Canada depuis 20 ans. En réalité, les choses bougent sous la surface et les courants de fond ont modifié la donne.
    Pour le moment, rien ne peut se produire, puisque le gouvernement du Québec est dirigé par Jean Charest et qu'il n'est pas question pour lui de tenir un référendum sur la souveraineté. Mais dès que le Parti Québécois reprendra le pouvoir, tout redeviendra possible.
    La nation québécoise est coincée dans un pays qui devient de plus en plus unitaire et demeure exclu de la Constitution canadienne. Les Canadiens ne veulent plus rien savoir d'accommoder le Québec. La volonté politique est donc absente. Les fédéralistes québécois sentent bien que le terrain est en train de glisser sous leurs pieds. D'autant que jamais n'avons-nous eu un gouvernement fédéral aussi éloigné des valeurs et des intérêts du Québec.
    Tout cela laisse présager une accélération de l'histoire. Comme vous le savez, il y a dans l'histoire des décennies qui ne valent pas une heure et des heures qui valent des décennies. Les prochaines années pourraient bien être décisives pour le Québec. Le Bloc Québécois et le Parti Québécois, soutenus par des centaines de milliers de Québécois, travaillent en vue de ce moment décisif. Tout porte à croire que le Québec élira pour la première fois de son histoire une femme comme premier ministre. Ensemble, nous allons tout faire pour que le Québec devienne un pays souverain.
    Je sais que le moment venu, la nation québécoise pourra compter sur l'appui de la nation catalane.
    Moltes Gràcies
    http://www.blocquebecois.org/dossiers/tournee-europeenne-2010/default.aspx?bloc=39fbbd87-c5a2-435a-97cd-82876337020d

  • Archives de Vigile Répondre

    12 novembre 2010

    J'aime bien le plan "Mathieu"!

  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2010

    Bon sang! très fort votre texte Mr.Mathieu,en espérant que la future Première Ministre du Québec est de votre acabit intellectuelle!
    J'adore votre plan et je rajouterai à celà: pourquoi pas, afficher l'esprit d'une future indépendance sur des panneaux publicitaires et dans les médias pendant le mandat Péquiste,afin de conscientiser la masse?
    Si JJC se permait de faire ce qu'il veut des lois,alors qui pourrais empêcher l'affichage et la propagande indépendantiste?
    Merci pour vos textes clairs et bonne continuation Mr.Mathieu.

  • Rhéal Mathieu Répondre

    11 novembre 2010

    Quand je vous dit : «4- Hydro-Québec repasse sous le contrôle de l’État du Québec », c'est bien parce que l'État du Québec a perdu le contrôle d'Hydro-Québec, qui est squatté par la mafia libérale.
    À preuve, Hydro Québec, contrôlé par les libéraux, refuse de répondre à une ordonnance de l'Assemblée nationale. Les élus veulent avoir copie des contrats portants sur des milliards. Elle est là la vrai magouille.
    Si le PQ met la main là-dessus, Charest, Fava et sa clique vont être pris la main dans le sac, par exemple, avec les centrales hydro-électriques privées où on achète l'électricité plus cher qu'on le revend aux consommateurs.
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201011/11/01-4341700-le-pq-accuse-hydro-quebec-doutrage-au-parlement.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1
    André Caillé a été nommé à la présidence d'Hydro-Québec par Lucien Bouchard, le grand ami de Paul Desmarais, PM Parti Québécois le 1 octobre 1996. (http://www.hydroquebec.com/comprendre/histoire/dirigeant.html)
    En 2003,
    André Caillé est Président-directeur général de Hydro-Québec.
    Thierry Vandal est président de Hydro-Québec Pétrole et gaz.
    Élie Saheb est président de Hydro-Québec Technologie et développement industriel.

    En 2004,
    André Caillé est Président du Conseil d'administration de Hydro-Québec.
    Thierry Vandal est Président-directeur général de Hydro-Québec.
    Élie Saheb est président de Hydro-Québec Technologie et développement industriel et de Hydro-Québec Pétrole et gaz.

    En 2005,
    Michael L. Turcotte est Président du Conseil d'administrationde Hydro-Québec. (biographie il vient du Collège Brébeuf comme Vandal)
    Thierry Vandal est Président-directeur général de Hydro-Québec.
    Élie Saheb est vice-président exécutif-Technologie. ET LA DIVISION PÉTROLE ET GAZ N'EXISTE PLUS, ELLE EST TRANSFÉRÉE AU PRIVÉ.

    De 2007 à 2010, pas de changement majeur.

    C'est Caillé qui a fait avancer Saheb depuis 1998.

    Citation de André Caillé en 2002 à propos de Saheb: «Il a commencé à Hydro-Québec dans le domaine nucléaire en 1974; il a été là jusqu'en 1996. En 1996, là il a eu, comment dire, une petite infidélité; il a été travailler pour des gens aux États-Unis, une entreprise qui s'appelle CMS, de la région de Chicago. C'est à ce moment-là qu'il a construit de la production au Maroc, 1 200 MW. Il est revenu avec nous en 1998. Il est président de la division IAC depuis sa création.»
    http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/commissions/cet-36-2/journal-debats/CET-020123.html
    Biographie de Élie Saheb. Au départ, il était dans le nucléaire.

    http://www.wecmontreal2010.ca/fr/a-propos-du-congres/conseil-dadministration.html

    Il brasse des grosses affaires, mondialement.

    http://www.wecmontreal2010.ca/fr/archives/nouvelles/136-entretien-avec-elie-saheb.html

    Élie Saheb serait probablement le prochain en ligne si Vandal débarque.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2010

    Monsieur Mathieu je viens de terminer la lecture de votre plan d'accession à l'indépendance du Québec et je dois vous avouer que plus j'avançais dans ma lecture, plus le souvenir de Jacques Parizeau, premier ministre du Québec en pré-campagne référendaire me revenait à l'esprit. On croirait que vous êtes passé par son école stratégique.
    C'est une stratégie qui a le mérite de provoquer les événements nécessaires à l'avènement du pays.
    Normand Perry.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2010

    Voilà un plan posé et réaliste, qui ne semble pourtant pas calmer les excités dont la boule de cristal voit Duceppe à Québec... Votre "ami" D.J. disait pourtant ceci de lui: "Si Duceppe continue de faire semblant que tout va bien madame la marquise ; il démontrera lui-même qu’ils est un chieux- en- culotte et qu’il ne mérite pas notre confiance." Par ailleurs, "notre ami" Patrick Bourgeois semble s'être soulagé d'une rancune personnelle en le traitant de Staline des pauvres... (une autre échappée...) Vous n'avez évidemment aucun pouvoir sur ça, mais votre exemple de retenue en public pourra les inciter à prêter moins flanc aux accusations d'extrémisme, radicalisme, sécessionnisme dans la dissidence, felquisme et Tutti Quanti, pour relancer le bouillant D.J.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2010

    J'aurais aimé signer ce texte. Je ne connais pas M. Mathieu, ni d'Ève ni d'Adam, mais c'est un homme, peu importe son passé, qui a le mérite de s'engager à libérer, pacifiquement, intelligemment et avec finesse, le Québec de ses chaînes fédéralistes et d'enrayer l'odeur de corruption et de collusion qui empeste le gouvernement du Parti libéral du Québec. Bravo!