Oui à la loi 101, mais la vraie solution est la fin de l'errance

Faire du Québec un pays est la seule façon de préserver le français au Québec

Une nation sans État est comme une âme sans corps

Tribune libre

J'ai pensé à vous partager un extrait du livre Le français dans tous les sens d'Henriette Walter*. Ce livre de plus de 300 pages «donne une image dynamique de ce français qu'on croyait connaître, et qui apparaît ici, avec ses charmes et ses contradictions, tel qu'on le parle, tel qu'on l'écrit et tel qu'on l'aime.»
Voici l'extrait que j'ai eu envie de vous partager simplement parce que j'avais l'impression de lire l'avenir du français au Québec dans la description de la disparition de la langue gauloise:
D'abord les nobles et les marchands
Dater avec précision le moment où la langue gauloise n'a plus du tout été parlée en Gaule est pratiquement impossible, mais on sait par des textes latins que le droit d'Accession des Gaulois aux magistratures impériales avait incité très tôt les nobles à envoyer leurs enfants dans les écoles romaines. Tacite raconte qu'en 21 après J.-C. les fils des plus grands personnages de la Gaule fréquentaient déjà l'école romaine d'Autun. Avec les nobles, les marchands ont sans doute été les premiers à apprendre le latin, qui était la langue du commerce. Il ne faut pourtant pas s'imaginer que les Gaulois ont remplacé du jour au lendemain leur langue celtique par du latin. Seule une partie de l’aristocratie a dû très vite apprendre la langue de Rome, et, par exemple, ce n'est que quatre cents ans plus tard (au Ve siècle après J.-C.) que, selon le poète Sidoine Apollinaire, la noblesse averne (l'un des peuples gaulois qui occupait l'Auvergne actuelle) s'est enfin débarrassé de la «gangnue de la langue celtique».
Changer de langue, c'est un peu renoncer à soi-même
Il faut en effet toujours plusieurs générations, sinon plusieurs siècles, pour que s'accomplisse un pareil bouleversement dans l'ensemble de la population. Ce principe général, qui peut apparaître comme une affirmation gratuite lorsqu'il s'agit de périodes anciennes,où rien ne peut être vérifié, trouve de nombreuses confirmations dans l'histoire des langues.
En Gaule, la romanisation (c'est-à-dire la latinisation) ne touche tout d'abord, pour des raisons de promotion sociale et d'intérêt économique, que le monde des nobles et des marchands, essentiellement dans les centres urbains. Longtemps encore le gaulois a dû rester la langue du foyer, surtout dans le peuple et à la campagne. Des textes de l'époque témoignent d'ailleurs que, plus de deux cents ans après la conquête romaine, lorsque les premières communautés chrétiennes ont cherché à convertir les Gaulois au christianisme, les évêques étaient encore obligés de prêcher en clete aux populations qu'ils voulaient convaincre.
Ce dont on est à peu près sûr, c'est qu'à la fin du VIe siècle le gaulois avait cessé d'exister, sauf dans quelques cantons marginaux. p. 35-36

Je suis pas mal certain que les Gaulois n'auraient qu'un conseil à donner aux Québécoises et aux Québécois: donnez-vous un pays avant qu'il ne soit trop tard!
*Walter, Henriette, Le français dans tous les sens, édition Robert Laffont, Paris, 1988, 347 pages


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2011

    http://www.claudejasmin.com/wordpress/?p=1547