Éthique, culture religieuse et multiculturalisme

ECR - Éthique et culture religieuse

Daniel Gomez - Montréa - Je suis laïque, athée et de philosophie républicaine en ce qui concerne les relations interculturelles. J'ai applaudi lorsque le système scolaire québécois s'est déconfessionnalisé et encore plus lorsqu'il a abandonné les cours d'instruction religieuse dans les écoles. Quant à moi, le gouvernement devrait même couper les subventions aux écoles privées à vocation religieuse. Tout ça pour dire que l'idée d'un cours qui relativiserait le phénomène religieux, décloisonnant ainsi les différentes communautés ethnoculturelles, comme devrait le faire le cours ECR, avait mon appui. Cependant, les interventions de l'équipe de l'Institut de recherche sur le Québec ont ébranlé mon optimisme. Si effectivement ce cours propage l'idéologie multiculturelle, si, comme le dit le rapport de l'IRQ, l'acceptation des valeurs contenues dans la Charte des droits suffit à définir l'identité québécoise, si de plus ce cours évacue totalement le rôle et l'importance de l'Église catholique dans la construction de l'identité sociale québécoise, alors de sérieuses questions se posent quant à sa pertinence, dans sa forme actuelle du moins.
Pour compliquer les choses, et pour ajouter à mon incertitude, d'autres voix, non moins crédibles, se font entendre et clament haut et fort que le cours en question n'évacue pas du tout l'importance du catholicisme dans l'historicité québécoise. Qui a tort, qui a raison? J'ai l'impression que la vérité se situe quelque part entre ces deux thèses et qu'elle varie beaucoup selon la personne qui donne ce cours. J'ai également l'impression que l'on surmonterait ces divergences en imposant, parallèlement à ce cours, un solide cours d'histoire nationale du Québec. Ce n'est malheureusement pas ce qui semble se dessiner puisqu'on nous dit que dans ce qui tient lieu de nouveau cours d'histoire du Québec, la dimension nationale a été passablement édulcorée.
Finalement, et sans vouloir tomber dans la paranoïa, je ne peux m'empêcher de penser que le fait que le cours d'éthique et de culture religieuse arrive à peu près en même temps que la configuration d'un nouveau cours «a-national» d'histoire du Québec pourrait valider la thèse du «complot» multiculturaliste chère à l'Institut de recherche sur le Québec.
***
Daniel Gomez - Montréal, le 5 janvier 2010


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé