Et si les États-Unis devaient tourner le dos au monde...

Michael Sabia s’inquiète du vent de protectionnisme qui souffle au sud

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Libre-échange et mondialisation

Michael Sabia s’inquiète de voir la force du discours protectionniste de la campagne présidentielle américaine.

Conférencier invité mercredi au congrès annuel de l’Association des économistes du Québec (ASDEQ), le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec a d’abord abordé la question par une boutade. Interrogé sur l’impact que pourrait avoir l’élection à la Maison-Blanche du candidat à l’investiture républicaine, Donald Trump, il a répondu : « Nous avons un projet d’infrastructures extrêmement intéressant si M. Trump est élu. C’est de construire un mur… [rires]. Non, on verra. »

Plus sérieusement, Michael Sabia dit suivre principalement deux questions aux États-Unis : de quoi sera faite la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine au cours des prochains mois et quelle tournure prendra le jeu politique américain ? «Cela va au-delà de l’élection ou non de Donald Trump », a expliqué le chef de l’institution, dont plus du quart des quelque 250 milliards d’actifs sont investis aux États-Unis. C’est à la montée d’un discours très critique à l’égard du libre-échange et de la mondialisation qu’on assiste depuis quelque temps, qui pourrait avoir des conséquences importantes, notamment pour le Québec et le Canada.

L’affaire dépasse ce à quoi nous ont habitués les campagnes électorales américaines précédentes, selon lui. La tendance ne se limite pas à un seul candidat, ni même à un parti. « Je ne veux pas parler de consensus parce que le mot serait trop fort, mais il y a, je crois, les signes d’un changement de perspectives des chefs politiques aux États-Unis, a-t-il déclaré aux journalistes en marge de sa conférence. Un tel changement constituerait un important défi, non seulement pour le Canada ou le Mexique, mais pour le monde. »

Arrêter de se cacher

Une telle tournure des événements serait une nouvelle tuile pour une économie qui est loin d’avoir retrouvé sa vigueur d’antan. « Le portrait n’est pas tout noir, mais il y a beaucoup de gris », a dit Michael Sabia aux quelque 300 participants au congrès.

Hyperactives depuis le début de la crise économique de 2008, les banques centrales semblent à bout de ressources et ne plus pouvoir « acheter du temps aux gouvernements ». Le temps est venu pour ces derniers « d’arrêter de se cacher derrière les banques centrales » et de mettre en branle les réformes structurelles nécessaires pour ramener la croissance à long terme.

Au Canada, la stratégie à court terme « n’est pas difficile. C’est : infrastructures, infrastructures, infrastructures, parce que si ces projets sont bien faits, il s’agira d’investissements qui stimuleront la croissance ».

À moyen terme, l’économie canadienne a un urgent besoin de réduire son retard important par rapport au reste du monde en matière d’innovation et de nouvelles technologies.

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