Et la violence faite aux hommes, c’est cool ?

Tribune libre

Ce 25 novembre, c’était encore la journée de la violence faite aux femmes. Cette année, je me suis fait plaisir : je n’ai lu aucun article, regardé aucun reportage ni suivi aucune émission dite de « sensibilisation » sur le sujet. Le déballage médiatique ne fait que commencer et prépare le terrain à l’inévitable commémoration de Polytechnique, le 6 décembre, et à son mortel concert de lamentations et de statistiques dopées, avec le sournois concours de nos douteux porte-parole étatiques et féministes.
Buffet à volonté
Si je n’avais pas l’estomac solidement accroché, je serais saisi de nausées devant tant de manipulations émotive et chiffrées dont le solde est chaque année présenté au contribuable sous forme d’augmentation de subventions aux groupes de femmes les plus grinçants. Le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, a eu beau dénoncer la montée en flèche du financement des maisons d’hébergement, en seulement cinq années, alors que les établissements qu’il a visités étaient presque déserts, rien n’y fera. Le payeur de taxes continuera de défrayer un montant passé de 30 M $ à 60 M $, le double, depuis 2003, pour répondre à des besoins en bonne partie fictifs.
En passant, toujours pas un dollar consenti pour les hommes contraints de quitter précipitamment le domicile avec les enfants parce que maman a sauté les plombs ! Normal, les gars, ce sont les méchants de la fable.
Parlant de buffet à volonté pour les groupes de femmes, que dire du cas des Centres d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles (CALACS) qui se présentent comme une ressource d’aide et de référence ? Aide aux victimes féminines, référence pour les victimes masculines, bien sûr. Par référence, comprenez : les gars, démerdez-vous à la DPJ ou à votre CLSC !
Ces groupes empochent pourtant plusieurs dizaines de millions des ministères de la Justice, de la Santé et des Services sociaux, de l’Éducation et de la Condition féminine et ne sont pas foutus d’offrir de l’aide directe aux garçons, enfants comme adolescents, qui font la manchette chaque semaine, pas plus qu’à ceux qui, devenus adultes, ont désespérément besoin de soutien pour affronter leurs séquelles permanentes. Mais ne vous inquiétez pas, certains CALACS trouvent le temps – et le culot ! – d’organiser des campagnes de financement !
Les femmes, seules victimes de la violence ?
Comprenons-nous bien. Je suis en faveur de la dénonciation de la violence faite aux femmes, honnête, sans concession, ni exagération, comme je le suis de la condamnation de tous les autres types de violences qui affligent enfants, personnes âgés, handicapées, itinérants et, bien sûr, celle qui vise les hommes, qu’il s’agisse des chauffeurs de taxi, des soldats qui partent à la guerre, des policiers qui risquent leur vie, des citoyens agressés par des malfaiteurs, de ceux qui sont victimes de violence familiale et conjugale ainsi que des pères accablés pas le harcèlement judiciaire.
Au cas où il faudrait encore le préciser, bien que la violence conjugale la plus lourde demeure le plus souvent le fait des hommes en raison de leur plus grande force physique, ce fléau est sans contredit bidirectionnel, réalité qui a l’art de faire suer nos primas donnas féministes. Le Québec se démarque comme un pionnier dans la recherche à ce sujet par la reconnaissance de la violence féminine et plus particulièrement, de la violence psychologique. C’est juste l’appareil policier et judiciaire qui ne comprend pas vite…
La violence, ça frappe aussi les hommes.
La levée d’un interdit officieux qui relevait de la désinformation pure et simple nous permet maintenant de brosser un portrait plus clair de la violence faite aux hommes. Ce n’est pas avant 1998 que Statistique Canada recensait enfin les signalements d’hommes agressés par leur conjointe. Des groupes de femmes avaient jusque-là réussi à faire pression pour taire ces informations de telle sorte que maintenant, tout l’historique de violence conjugale qui affecte les hommes restera à jamais lettre morte.
C’est ainsi que l’on a cru que les hommes étaient responsables de 98 % des cas de violence conjugale ! C’est à se demander qui pouvait bien avoir commis les 2 % qui restent. Le chien, le chat, le hamster du conjoint ? En 2005, Statistique Canada brisait enfin le silence en révélant que 546 000 hommes étaient victimes de violence conjugale au pays. Mieux vaut tard que jamais !
Une – autre – enquête dissimulée
Entendu parler de l’enquête psychosociale du Saguenay-Lac-Saint-Jean, réalisée en 2000 par la Direction de la santé publique et menée au coût de 85 918 $ ? Non ? Normal, des groupes de femmes ont tout tenté pour en camoufler les conclusions, qui ont de quoi vous jeter à terre. Selon ce document, 5,4 % des hommes qui ont vécu avec une partenaire au cours de l’année précédant l’enquête auraient subi de la violence physique, en comparaison de 2,4 % de femmes pour la même période. Il s’agit de plus du double de victimes masculines. On comprendra que de tels résultats aient pu faire pousser quelques fausses notes à nos Castafiores féministes…
C’est pas tout : 1,3 % des hommes auraient subi de la violence physique sévère, contre 0,8 % des femmes, tandis que, au chapitre de la violence psychologique et des agressions verbales, 35,8 % en ont vécu, soit 1,5% de plus que les femmes dans la même situation. Pour compléter le tableau, 5,4 % des hommes auraient subi de la violence physique mineure, en comparaison de 2,4 % de femmes, exactement les mêmes pourcentages que pour la violence physique grave.
L’Institut de la statistique confirme.
« Le contraste pourrait indiquer que les hommes demeurent plus longtemps que les femmes dans une union marquée par la violence conjugale », affirme Denis Laroche, de l’Institut de la statistique du Québec. L’enquête de ce dernier révèle que 3,9 % d’hommes ont rapporté au moins un événement de violence physique au cours des cinq dernières années en comparaison de 2,9 % de femmes, ce qui représente 70 200 hommes et 52 600 femmes respectivement.
Étonnés de ne pas connaître de tels chiffres ? Moi pas. C’est pourquoi il faut les communiquer le plus possible et faire échec au dopage statistique, qui relève du lavage de cerveau, auxquels nous sommes exposés depuis des décennies. L’exemple des 300 000 femmes « chroniquement » battues au Québec, chiffre dont son auteure a reconnu la fausseté, et celui du sondage travesti en statistique, voulant qu’une femme sur trois sera un jour victime d’agression sexuelle, demeurent des exemples déplorables de désinformation grossière et sexiste envers les hommes. La dénonciation répétée de telles incuries aura pour effet de contraindre nos dirigeants, sans compassion ni éthique, à un peu plus de justice sociale, de résistance aux préjugés… et à une meilleure gestion des finances publiques.


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6 commentaires

  • Olivier Kaestlé Répondre

    23 mai 2013

    @ Hugo Barry Curieuse, cette idée qu'une violence sexuée devrait en annuler une autre... Votre idée, apparemment, que vous projetez sur moi. Seule la violence faite aux femmes devrait nous émouvoir et celle infligée aux hommes, continuer à se voir balayée sous le tapis ? Voilà un point de vue digne d'une féministe d'État.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2013

    Est-ce que je constate réellement que vous opposez deux constats de violence, comme si le cheminement fait par les femmes allait à l'encontre de celui que les hommes devraient faire, mais ne font souvent pas?
    Qui victimise ici?

  • Olivier Kaestlé Répondre

    25 décembre 2010

    M Lebel, heureusement, de plus en plus de voix, dont la mienne d'ailleurs, clament la nécessité de reconnaître la violence dont les hommes sont victimes, y compris ce que j'appellerais la violence "post conjugale", celle que des femmes peuvent exercer, non seulement en toute impunité, mais pire encore, avec la complicité d'un appareil judiciaire idéologiquement corrompu et des hommes et des femmes publics sans scrupules. J'ai lu avec grand intérêt, et je suis sûr que vous aussi, le récent livre intitulé "300 000 femmes battues, y avez-vous cru ?", que je considère comme un ouvrage de référence. J'espère d'ailleurs que des profs audacieux en sociologie ou en psychologie, notamment, de niveau collégial ou universitaire, mettront ce livre au programme des lectures obligatoires de leurs cours. Plus de gens sauront, plus il sera difficile de jouer la politique de l'autruche. Ne baissez surtout pas les bras. L'opiniâtreté finira par nous faire marquer des points.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 décembre 2010

    Le véritable problème se situe à deux niveaux complémentaires. D'abord, il y a eu l'adoption au milieu des années '80 et sans la moindre discussion de la fameuse « politique d'intervention en matière de violence conjugale » sur la base d'un grossier mensonge, le fameux 300 000 femmes. Ensuite, il y a la présence de ce puissant lobby financé par les deniers publics qui militent avec l'énergie du désespoir afin d'influencer les lieux du pouvoir législatif, exécutif et judiciaire pour qu'ils adoptent des mesures conformes à l'idéologie déviante qu'il préconise. Les juges vont devoir se familiariser avec ce discours idéologique en suivant des formations particulières portant notamment sur le phénomène de la violence faite aux femmes. Lorsque la justice est ainsi mise au service d'une idéologie, nous entrons dans le domaine peu fréquentable de la tyrannie. Et les politiciens, soucieux de convoiter le vote féminin, demeurent impavides lorsque nous les confrontons à cette sinistre réalité. Cet exercice, nous l'avons fait à 2 reprises en commission parlementaire pour ne récolter que de l'indifférence teintée de mépris.
    http://bit.ly/e1metU & http://bit.ly/gwW2e1

  • Olivier Kaestlé Répondre

    30 novembre 2010

    Merci de votre commentaire... courageux, M Montmarquette, et qui soulève que la violence faite aux hommes au Québec n'est plus qu'interpersonnelle, comme dans le cas "privilégié" de la violence conjugale. Elle est devenue au fil des ans institutionnelle, d'abord par omission, par l'indifférence à l'origine du manque de ressources en santé et en services sociaux, qui explique sûrement en bonne partie le taux de suicide endémique des hommes. Ensuite, elle l'est devenue par action, par le harcèlement judiciaire, qui ira en s'intensifiant si le ministre de la Justice n'interjète pas appel dans la cause de Lola qui démocratisera aux conjoints de fait certaines injustices réservées aux hommes divorcés. Si Québec solidaire promettait de faire de la reconnaissance de la condition masculine un point saillant de son programme, il aurait mon vote, mais avec une ancienne présidente de la FFQ pour leader... Rappelez-vous que cet organisme et 15 autres instances féministes ont fait tabletter le rapport Rondeau, qui dénonçait le manque de ressources offertes aux hommes. Pour ma part, j'en arrive à croire que je ne voterai plus pour un parti politique tant qu'il n'y en aura pas un qui militera pour le reconnaissance de la condition masculine, dans l'intérêt des hommes et des garçons du Québec. Salutations et encore merci de votre commentaire. Olivier Kaestlé

  • Christian Montmarquette Répondre

    30 novembre 2010

    En tant que membre militant de Québec Solidaire, je vais sans doute me faire beaucoup d'ennemis-es Monsieur Kaestlé.
    Mais, pour être franchement honnête, je dois reconnaitre que votre article éclaire de multiples de zones sombres et occultées de ce domaine.
    Non, il n'y a pas de ressources pour hommes.
    Non, la violence n'est pas l'apanage exclusif des hommes.
    Selon moi, la violence féminine se fait seulement plus discrète, sinon cachée, notamment par de la violence économique, sociale et psychologique.
    J'ai vu de trop près des hommes complètement détruits et de manière permanente, autant financièrement que par l'impossibilité de voir leur enfants.
    Une chose est certaine en tous cas dans mon esprit,
    Quand il y a violence et divorce, ce sont "LES DEUX" qui ont besoin d'aide.
    Or, une telle aide est complètement absente pour les hommes, alors que la situation des femmes ne fait que s'améliorer et que celle des hommes se détériore.
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    Christian Montmarquette
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