Des "conditions gagnantes" à la "gouvernance souverainiste"...

Est-ce qu'on nous prend pour des valises ?

Quel PQ nous prend pour des valises ? Celui de 1996, celui d'aujourd'hui, ou les deux ?

Tribune libre

Les [médias rapportaient en fin-de-semaine, ->34602]dans le cadre de leur couverture d'un colloque du PQ, une déclaration étonnante de la cheffe Pauline Marois : " Finies les conditions gagnantes où l'on attendait qu'arrive un événement conjoncturel sur lequel on allait pouvoir miser ". Pardon ? Était-ce cela, le principe des conditions gagnantes ? Attendre un " événement conjoncturel " ? Chose certaine, je ne sache pas que quiconque au PQ ait à cette époque expliqué la chose de cette façon.
S'agit-il alors d'un aveu, une admission, ou plutôt d'une relecture de l'histoire visant à différencier et valoriser la posture péquiste actuelle qui, autrement, ressemblerait beaucoup à celle adoptée par le gouvernement Bouchard dans les années 1990 ?
Nombreux sont ceux, me semble-t-il, qui ont compris la démarche péquiste à partir de 1996, alors qu'un référendum venait juste d'avoir lieu, comme relevant du principe du bon gouvernement s'attaquant à divers défis, dans le but, notamment, de préparer le mieux possible le prochain contexte référendaire. J'ai la conviction que c'est dans cette perspective que bien des indépendantistes ont continué d'appuyer le PQ à ce moment-là. On pensait avoir droit, après l'ère Parizeau, à une autre chance, à la façon Bouchard.
Autrement, qu'aurait-on pu " attendre " si passivement, au juste ? Une nouvelle tentative de réforme par les fédéralistes, qui n'étaient même pas au pouvoir à Québec, et dont on savait déjà, de toute façon, qu'ils n'oseraient plus, pour tout l'or du monde, toucher à ce dossier fouarreux ? Ou alors, pensait-on que les Canadiens descendraient soudainement dans la rue pour dire qu'ils ne nous aimaient plus ?
À la lumière de ce rappel de l'histoire récente, il convient de se demander quelle vérité la récente déclaration de Mme Marois cache-t-elle. De deux choses l'une;

- Ou bien ceux qui ont pensé autrefois que le PQ tenterait de susciter une nouvelle occasion référendaire, ont été les dindons de la farce, qui auraient dû lire entre les lignes qu'il s'agissait plutôt " d'attendre " des circonstances qui n'adviendraient probablement jamais -- dans ce cas, doit-on lire entre les lignes du discours d'aujourd'hui aussi ? --.
- Ou bien, les péquistes de l'époque étaient sincères même s'ils ont échoué, et on tente maintenant de nous présenter la même recette dont on a bien vu qu'elle était inefficace, tout en la prétendant radicalement différente, et en discréditant au passage sa propre parole d'autrefois.


D'une façon ou de l'autre, il y a malaise et déficit de confiance entre ce parti qui se dit souverainiste, et ses supporteurs potentiels ou avérés qui ont pour objectif l'indépendance du Québec.
Quel PQ nous prend pour des valises ? Celui de 1996, celui d'aujourd'hui, ou les deux ?

Nic Payne
Montréal


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2011

    En accord avec vous M.Verrier concernant le fait que la révolte pourrait bien se rendre ici et surprendre les politiciens bien assis sur leurs fesses.
    si on parlait chiffres..
    la pétition signée (même si elle est virtuelle) par 250,000 personnes, en pourcentage de population avec l'Egypte ou la Tunisie, ça doit s'équivaloir, mais Charest s'en fout.
    D'ailleurs il doit être heureux que l'attention des médias soit détournée de sa petite personne.
    Par-contre, suite au virtuel, nous avons commencé des vigiles samedi dernier et nous comptons bien continué à tous les samedis.
    Nous souhaitons que de plus en plus de gens en parlent, le bouche à oreille peut remplacer les médias vendus de Gesca ou Péladeau.
    Lise Pelletier, vigile des samedis devant le bureau du PM à Mtl ou devant l'assemblée nationale

  • Lionel Lemay Répondre

    1 février 2011

    Il serait si facile pour le PQ de dire au peuple: "Donnez-nous 50%+1 des votes aux prochaines élections, l'équivalent d'un référendum, et l'Assemblée Nationale procédera à la création de notre pays souverain."
    Dans l'entretemps, il faudrait que le PQ fasse la promition de sa nouvelle Charte des Droits, "Devoirs" et Libertés d'un Québec souverain ainsi que la Constitution du nouveau pays. Il faut que le peuple sache où on s'en va.
    Le PQ a besoin d'un bon spécialiste en communications.

  • Nicole Hébert Répondre

    1 février 2011

    @ M. Sauvé.
    Bonjour M. Sauvé! À défaut de lire votre article sur Vigile, pourrais-je le recevoir? J'apprécierais. Merci!
    Nicole Hébert

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2011

    MM. Payne, Gignac, Bouchard, etc.
    Il y a un combat à faire pour la vérité. Le PQ, est à l'instar des régimes Ben Ali et Moubarak (dans un contexte qui a certes des différences !) détaché du peuple.La nation ne s'y reconnaît pas. Les ondes de turbulence qui commencent en Orient pourraient nous atteindre et réserver des surprises. L'heure n'est pas au découragement. C'est ainsi que je ressens l'histoire qui s'accélère et qui pourrait redonner la parole à ceux qui ne l'ont pas.
    http://www.dedefensa.org/article-l_histoire_accelere_01_02_2011.html
    GV

  • Marcel Haché Répondre

    1 février 2011

    Si le P.Q. au pouvoir s’en allait vers sa propre union-nationalisation, cela est possible après tout, les indépendantistes auraient été abusés.
    Mais les indépendantistes ne laisseraient pas faire. La vérité, c’est qu’ils ne laissent déjà pas faire. Le P.Q. est déjà sous observation.
    Contrairement à la madame du Devoir, je ne crois pas à la petite histoire, à qui couche avec qui, je crois plutôt à l’Histoire. Et le P.Q. pourra bien coucher avec qui il veut, se raconter des histoires, nous en raconter à profusion, il n’échappera pas à l’Histoire.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2011

    Devant l'horreur du vide les gens se font des accroires et répètent les mêmes actions. On connait la chanson et on sait qu'elle se termine mal, mais ils vont la chanter en choeur et avec conviction quand même. Et ils vont me mépriser parce que je leur montre le vide qu'ils entretiennent. Et ils vont célébrer les victoires, et ils verront avant le temps des preuves que les choses avancent.
    Puis, quand il sera trop tard, quand le party sera terminé, ils verront qu'on n'est pas plus avancé, juste un peu plus désillusionné. Nous n'aurons pas avancé d'un pas, on en sera au même point qu'aujourd'hui, et d'autres se lèveront pour jouer le jeu, mépriser les lucides et entretenir la machine.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2011

    Allez voter M. Gignac si vous voulez améliorer les choses dans le sens de plus de pouvoir pour le Québec. Si les souverainistes s’abstiennent de voter, où est-ce que nous allons nous ramasser ? Anglophones canadiens, ce qui n’est pas rien mais ce n’est pas notre plan A.
    Ce n’est pas le PQ qui a endormi nos fédéralistes, c’est le confort et l’indifférence « La peur de souffrir économiquement et pour certains, le fait de se sentir encore Canadiens ». Ce n’est certainement pas le PQ qui a placé cette peur tenace là dans la tête de nos fédéralistes.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2011

    Bravo monsieur Bousquet. Entièrement d'accord avec vous. Je viens d'écrire a cet effet un article que VIGILE ne publiera pas. Content de vous voir raisonner juste.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2011

    Monsieur Payne
    Personnellement, j'ai cessé de perdre mon temps avec cette gang de politiciens foireux du PQ qui demeureront toujours des "p'tits provincialistes ad vitam eaternam" dans le système fédéraliste "CANADIAN" qui leur va comme un gant. Nous sommes vraiment dans un cul-de-sac politique au Québec; c'est le néant total! J'en suis rendu à ne même plus vouloir me déplacer pour aller voter tellement je trouve que la politique au Québec est devenue pourrie et sans avenue. Pourtant, avec le bris de contrat survenu en 1982, suite au rapatriement unilatéral de la constitution par le gouvernement fédéral, le Québec était en droit de déclarer unilatéralement son indépendance, pour quoi ne l'a-t-il pas fait?
    Nos dirigeants politiques québécois ont-ils pogné la trouille de peur d'avoir à casser leurs chaînes avec ce gouvernement fédéral oppresseur? Ont-ils manqué de couilles à ce point? Il va bien falloir, un jour, que les gens se réveillent, autrement, le Québec, au lieu de QUITTER VA DOUBLER!!! (re; le livre de Pierre Bourgault). Si par autodestruction, nous voulons doubler, continuons de mettre le Québec en vente à rabais comme John James Charest le fait si bien présentement! À un moment donné, il faut cesser d'être à la remorque de ces politiciens vendus et démissionnaires; c'est au peuple de se réveiller et de se prendre en main. Nous avons déjà assez perdu de temps et d'énergie pour régler ce problème; Il est plus que temps de se prendre en main et de joindre le concert des nations.
    André Gignac pour un Québec indépendant et libre!

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2011

    M. Payne, le PQ a fait ce qu’il devait faire pour réaliser son objectif et, comme parti politique, gouverner au meilleur de ses capacités, pendant que la majorité des Québécois demeuraient des fédéralistes. Ce parti ne pouvait quand même pas forcer les Québécois à aller où ils ne voulaient pas. S’il y avait eu 99 % de OUI au référendum sur la souveraineté comme au Soudan Sud, nous serions souverains aujourd’hui.
    Tenter de couper les cheveux en quatre avec le PQ en se demandant : Est-ce que ce parti a parlé assez de souveraineté ? Est-ce qu’il devait procéder avec un troisième référendum avant aujourd’hui ? Est-ce que Mme Marois devrait choisir une date de référendum dès aujourd’hui ? Est-ce que le PQ a été trop mou, trop dur, trop à gauche, trop lent, trop tout ne fait que nuire à l’objectif recherché.
    Quand Mme Marois dit qu’elle n’attendra pas les conditions gagnantes mais va tenter de les provoquer ne me semble pas une critique du passé mais un projet d’avenir et implique nullement que le PQ n’a pas tenté de provoquer ces conditions dans le passé. Quand on veut tuer son chien….