Erdogan acculé au mur par la Russie et les Etats-Unis

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Une position de plus en plus inconfortable

L'ouverture à Moscou de la représentation du Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti des Kurdes syriens, va attiser encore davantage les relations entre la Russie et la Turquie.
Tout n'est pas non plus au beau fixe entre Ankara et ses alliés américains qui soutiennent également les Kurdes dans le nord de la Syrie, alors que dans la capitale turque ceux-ci sont considérés comme terroristes.
Le Guardian en déduit que le président turc Recep Tayyip Erdogan pourrait défier la Russie et les Etats-Unis et lancer sa propre opération militaire dans la région, opération lourde d'une "escalade catastrophique du conflit syrien".
La représentation officielle du Parti de l'union démocratique sera inaugurée aujourd'hui mercredi, sur invitation personnelle du président de Russie Vladimir Poutine. Le PYD est la principale organisation politique kurde du nord-est de la Syrie qualifiée de terroriste par Ankara.
Le Guardian signale que ces événements se déroulent sur fond d'un bras de fer entre Moscou et Washington pour l'influence sur la frontière turco-syrienne. Les Etats-Unis soutiennent les Kurdes syriens dans leur lutte anti-EI, tandis que Moscou tente d'empêcher l'Occident et ses alliés de renverser le régime du président syrien Bachar el-Assad. La Turquie s'est retrouvée entre l'enclume et le marteau. Elle craint que le PYD puisse obtenir des autonomies dans le nord de la Syrie et fasse bloc avec les Kurdes irakiens indépendants, donnant ainsi un mauvais exemple à la population kurde de la Turquie.
Selon les déclarations d'Ankara, le PYD est un allié du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui est son ancien ennemi combattu par ses services de sécurité.
D'après le Guardian, la Turquie considère l'ouverture de la représentation du PYD à Moscou comme "provocation délibérée" et un élément des projets de ce dernier visant à étendre l'influence russe dans la région. Aux yeux d'Ankara, Poutine cherche ainsi à se venger pour la destruction de l'avion de guerre russe.
En fin de compte, le président turc Erdogan en colère a tourné son indignation contre son allié américain dont un haut fonctionnaire avait rencontré à Kobané les combattants de l'autodéfense kurde, aile militaire du PYD.
Le Guardian n'exclut pas que la Turquie puisse préparer une opération militaire contre les Kurdes dans le nord de la Syrie "défiant la Russie et les Etats-Unis". Ce sera "un signe du désespoir d'Erdogan face à l'extension catastrophique du conflit syrien".


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