«En politique, il faut du courage», dit Harel

Crime organisé et politique - collusion (privatisation de l'État)

La chef de Vision Montréal, Louise Harel. Photo: Robert Skinner, La Presse

Éric Clément - Réagissant aux craintes exprimées par le maire de Montréal, Gérald Tremblay, vis-à-vis de la sécurité de sa famille dans le contexte de corruption qui bouleverse la vie politique au Québec, la chef de Vision Montréal, Louise Harel, a dit ce jeudi matin que cela prend du courage pour faire de la politique.
«Je ne suis pas nerveuse, je peux faire la job», a lancé Mme Harel, lors d'une conférence de presse consacrée à ses engagements pour l'économie sociale de Montréal. Louise Harel commentait les affirmations du maire Tremblay qui évoque dans l'édition du Devoir d'aujourd'hui les craintes qu'il a eues depuis huit ans pour la sécurité de sa famille à la suite de plusieurs épisodes, dont la découverte d'explosifs dans son chalet.
Mme Harel a dit que tant Richard Bergeron que le maire Tremblay «n'ont pas de nerfs» s'ils réclament une protection policière personnelle. Elle a raconté que lorsqu'elle était l'épouse du député Michel Bourdon, «qui dénonçait le banditisme dans le milieu de la construction», elle avait retrouvé son auto «fracassée à coups de barre de fer».
Selon elle, il existe des moyens de se prémunir des déviances initiées par certaines entreprises du secteur de la construction qui s'arrangent pour se répartir les contrats. «Cela prend moins de gros contrats, dit-elle. Il faut les scinder. Et puis, une autre façon est de se mettre à l'abri des intérêts privés en faisant plus appel à nos services publics et en créant le poste d'un vrai commissaire à l'éthique.» Madame Harel a dit n'avoir aucune crainte, ni des menaces, ni des révélations qu'a faites Benoit Labonté à Radio-Canada et qui sont divulguées les unes après les autres, aujourd'hui sur la chaîne publique.
Elle a rappelé que le maire Gérald Tremblay avait travaillé avec Frank Zampino pendant sept ans et qu'il avait dit que le voyage que M. Zampino avait fait avec l'homme d'affaires Tony Accurso était de nature «privée». «Et ça, alors que le contrat des compteurs d'eau était négocié (par la Ville de Montréal avec une des firmes de M. Accurso)», a-t-elle fait remarquer.
Êtes-vous une femme courageuse?, a demandé un journaliste. «Je le fus, je le suis, je le serai, a-t-elle répondu. Il est possible d'avoir du courage.» Mme Harel a dit qu'elle avait demandé une escouade policière spéciale pour enquêter sur le milieu de la construction depuis des semaines. «On a besoin de plus que ça, a-t-elle dit. On a besoin d'une commission d'enquête publique.» Quand on a demandé à Louise Harel si elle connaissait les raisons pour lesquelles le gouvernement libéral de Jean Charest ne décrète pas la création d'une commission d'enquête publique sur les révélations de corruption et de collusion qui nuisent à la réputation de Montréal et du Québec depuis un an, elle a répondu: «le mieux est de lui demander, à lui».


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