En mission commandée

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Marissal a-t-il été envoyé en mission commandée par le PLC ?

On se croirait en plein scénario écrit par Luc Dionne, celui qui a écrit, entre autres, la série Blue Moon dont on rediffuse actuellement la deuxième saison sur une chaîne spécialisée. Dans un des derniers épisodes, la direction de cette agence spécialisée dans la lutte contre le terrorisme (ici il est question d'un groupe d'activistes, formé surtout d'étudiants et dirigé par un leader charismatique : on voit tout de suite l'allusion à Gabriel Nadeau-Dubois, le codirigeant de Québec solidaire et ex-leader étudiant) envoyait une de ses employés spécialiste en informatique infiltrer ce groupe d'activistes qu'on soupçonne d'activités séditieuses.


Ici, au même moment, un ex-journaliste à l'emploi pendant une vingtaine d'années d'un grand quotidien propriété d'un empire qui s'oppose farouchement au projet indépendantiste, annonce en grandes pompes, comme s'il s'agissait de la mise en marché d'un nouveau produit prestigieux, après avoir fait durer le mystère pendant quelques jours (au fait, comment la rumeur est-elle parvenue aux oreilles des médias pour se transformer en scoop?) qu'il va se présenter à l'investiture pour le parti de gauche Québec solidaire. Gros coup médiatique et énorme surprise. Personne ne s'attendait à ce qu'il joigne les rangs d'une formation politique qui ne prendra sans doute jamais le pouvoir et qui sera encore longtemps confinée dans son rôle de mouche du coche.


Depuis son départ du quotidien dont l'orientation éditoriale était opposée à ses nouvelles professions de foi indépendantistes et de gauche, cet ex-journaliste travaillait pour une firme de lobbying proche du parti au pouvoir. Petit à petit, on apprend qu'une ministre de ce gouvernement libéral, dirigé par un parti de centre droite, qui a effectué des coupes draconiennes dans tous les services publiques pendant trois ans et qui est répudié par plus des deux tiers des Québécois, lui a prêté à quelques reprises son appartement dans la capitale nationale, alors qu'il était toujours journaliste pour ce quotidien proche du parti au pouvoir. Conflit d'intérêt? Bof! Un gros entrepreneur en construction à qui on a fait un procès n'a-t-il pas fait la même chose en prêtant son bateau à des élus? On connaît la suite...


On apprend aussi, chose plus inquiétante, qu'il avait approché, un an environ avant sa « conversion » publique, des gens proches du Parti libéral canadien (PLC), actuellement au pouvoir à Ottawa, ce parti qui est responsables des commandites honteuses, en vue de se porter candidat aux élections partielles dans la circonscription de Saint-Laurent puis dans celle d'Outremont. La troisième rencontre avec le PLC a eu lieu, loin des regards indiscrets, dans un café de la rue Sainte-Catherine. Personne ne pourra reconnaître le stratège important du PLC. Quant à l'ex-journaliste, sa fonction de lobbyiste ne justifie-t-elle pas touts les types d'approches de gens près du pouvoir?


Que se sont-ils dit? Qu'ont-ils convenu? On ne le saura sans doute jamais et c'est ici que je dois faire appel à la fiction pour faire le lien entre cette rencontre pour le moins insolite et ce qui s'est passé il y a quelques jours devant nos yeux ébahis. C'est si gros et invraisemblable comme manoeuvre qu'on a besoin de savoir. (À suivre).