En marche, vers l'indépendance !

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Bien ! Mais maintenant, passons du rêve à la réalité

«Le 22 juin 1990, à l'Assemblée nationale, après le rejet de l'Accord du Lac Meech, le premier ministre de l'époque, Robert Bourassa, déclarait ce qui suit à l'Assemblée nationale: «M. le président, le Canada anglais doit comprendre d'une façon très claire que, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte - on dirait maintenant une nation distincte - libre et capable d'assumer son destin et son développement».
«Ce soir, les citoyens et citoyennes du Québec ont, pour les quatre prochaines années, confié au Parti québécois la gouvernance de ce Québec «libre et capable d'assumer son destin». Je peux vous assurer immédiatement que le gouvernement national que nous formerons d'ici quelques jours fera tout pour honorer ce mandat, pour donner aux Québécoises et aux Québécois - dans la transparence et l'intégrité - un État conforme aux aspirations légitimes de liberté de son peuple.
«Nous occuperons d'abord sans compromis l'ensemble des champs de compétence accordés au Québec par la présente constitution canadienne, tout en exerçant les pressions nécessaires pour accroître la portée de ces compétences et éliminer les dédoublements coûteux, en poursuivant l'objectif d'un d'État souverain. Bien sûr, tout nouvel accord global avec nos voisins canadiens devra, une fois conclu, être soumis à l'approbation finale des citoyens et citoyennes.
«Nous exigerons dès le départ un respect scrupuleux du principe fédéral, présentement miné par un pouvoir unilatéral de dépenser qui permet à Ottawa des intrusions presque sans limites dans les champs de compétence du Québec, et par un arbitre des différends fédéral-provinciaux (la Cour suprême) dont les membres sont nommés par le seul premier ministre du gouvernement central de la fédération. Nous dénonçons cette situation et signifions notre refus immédiat d'en reconnaître la légitimité.
«Voici donc une série de mesures que notre gouvernement entreprendra sans délai pour affirmer le caractère distinct du Québec dans la fédération canadienne. Ces changements visent à proclamer le caractère français de la nation et notre adhésion à des valeurs de type républicain, y compris la laïcité de l'État. Ces modifications seront inscrites dans une nouvelle constitution de l'État du Québec que nous souhaitons adopter avant l'élection générale de 2022.
«En 1968, l'ancien premier ministre Daniel Johnson avait proposé de transformer le Québec en république. Rien n'interdit une telle transformation dans le cadre de la fédération canadienne. Cela signifiera, pour nous, le rejet officiel d'une monarchie dont l'immense majorité ne veut plus. Nous remplacerons la volonté du monarque par l'autorité suprême des citoyens et citoyennes. Dans un premier temps, cette mesure ne touchera pas les institutions parlementaires. Nous étudierons aussi la possibilité d'adopter un hymne national du Québec.
«En plus de consacrer le caractère français et laïc de l'État, une constitution québécoise de type républicain placera au sommet de la pyramide des droits individuels et collectifs une rigoureuse proclamation de l'égalité de tous les humains, hommes et femmes. Les droits et libertés devront s'exercer dans le plus strict respect de cette égalité, qui deviendra ainsi une valeur fondamentale de la nation, un phare qui éclairera l'exercice de notre citoyenneté.
«L'une des premières actions de ce gouvernement sera de redonner à la Loi 101 toute sa force, sans pour autant porter atteinte aux droits historiques de la collectivité anglo-québécoise. Nous avons l'intention d'assurer au français un véritable statut de langue commune y compris au travail, et ce, jusque dans les petites entreprises. Cette fois, toute objection fondamentale d'une Cour suprême fédérale sera contrée par des nonobstant systématiques. Nous interviendrons également pour intensifier l'apprentissage d'un français de qualité dans nos écoles élémentaires et secondaires et, ce faisant, espérons réduire substantiellement le taux actuel d'analphabétisme fonctionnel.
«Nous ne sommes pas insensibles au besoin d'apprendre plus d'une langue - l'anglais notamment, dans le contexte nord-américain, mais aussi d'autres langues parlées par des milliards d'humains de la planète. Ce perfectionnement linguistique se fera cependant sans mettre en péril la pérennité de la langue française, dont nous sommes les gardiens en Amérique. Ainsi, le programme d'apprentissage intensif de l'anglais en sixième année est gelé, et sera graduellement retiré dans sa forme actuelle.
«Le gouvernement québécois intensifiera par ailleurs ses rapports avec tous les rameaux de la francophonie mondiale, à commencer par les minorités canadiennes-françaises et acadiennes des autres provinces. Nous viserons à accroître notre présence au sein de la Francophonie mondiale, ainsi qu'avec la France, l'ancienne mère-patrie, et d'autres pays entièrement ou partiellement de langue française. Nous assumerons la responsabilité de l'ensemble de nos rapports internationaux en matière de culture, et refusons désormais à la nation anglo-canadienne majoritaire le droit de dicter notre conduite internationale en cette matière par le truchement d'une fédération qu'elle contrôle.
«Nous avons l'intention d'affirmer la présence mondiale de la nation québécoise à toutes les instances où cela nous apparaît possible. Ainsi, nous soumettrons officiellement une demande d'admission du Québec à l'ONU en tant que nation fédérée, statut qui a déjà été accordé par le passé à deux États membres de l'ancienne fédération soviétique. Nous procéderons aussi à la formation d'équipes nationales québécoises dans plusieurs sports, le hockey entre autres, et favoriserons leur participation à des compétitions internationales, y compris aux Jeux Olympiques. De nombreux États non indépendants sont déjà ainsi reconnus.
Nous avons le droit - le devoir même - de nous comporter en tout temps comme gouvernement d'une nation souveraine, possédant un droit complet (déjà reconnu) à l'autodétermination, dans le respect de la légalité constitutionnelle actuelle. La dynamique mise en marche par ces premières actions de notre gouvernement aura pour conséquence d'ouvrir ou de fermer des portes à la nation québécoise, et servira à éclairer la marche à suivre.
«Simplement donc, à compter d'aujourd'hui, notre gouvernement fera tout son possible pour renforcer le Québec dans le cadre constitutionnel canadien, et tout son possible pour modifier ce cadre constitutionnel, jusqu'à l'indépendance. Nos actions seront légales, légitimes, démocratiques et pacifiques. Nous poursuivrons notre démarche jusqu'à la conclusion d'un accord satisfaisant avec le Canada anglais, ou jusqu'à ce que le peuple québécois nous ordonne d'arrêter.
«En marche, vers l'indépendance!»
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Avez-vous vu une fois, là-dedans, une référence à une quelconque échéance référendaire? Non? Moi non plus. Il est grand temps de cesser d'en parler et d'agir!


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