Une nouvelle étude, produite par l’Institut du Québec et HEC Montréal, met en chiffres ce que l’on savait déjà.
Le décrochage scolaire est plus élevé au Québec qu’en Ontario, plus élevé chez les garçons que chez les filles, plus élevé chez les francophones que chez les anglophones.
À qui la faute ?
C’est une faute collective : celle des politiciens, celle des fonctionnaires, celle des syndicats et celle... de plusieurs parents.
Responsabilités
Lorsque tous sont partiellement responsables, personne ne se sent vraiment responsable.
Les politiciens savent que l’éducation est un chantier de longue haleine qui ne rapporte pas beaucoup de votes.
Les électeurs se soucient du court terme et pensent que si leur enfant est « casé » à l’école, le système fera le reste : « Il est là pour ça. »
Les fonctionnaires gèrent d’abord leur carrière.
Les syndicats existent d’abord pour défendre leurs membres.
Les professeurs ne feront pas de miracles avec des enfants qui traînent tous les problèmes de leur milieu.
Politiciens, fonctionnaires, syndicats et profs sont habitués de se faire blâmer. Ils se sont fait une carapace.
Les parents, eux, ont l’épiderme plus sensible et prennent habituellement très mal d’être interpellés.
Pourtant, que cela plaise ou pas à entendre, beaucoup de parents renvoient la balle de la réussite scolaire aux autorités : « Elles sont payées pour ça. »
C’est simpliste, car l’exemple qui influencera le plus l’enfant, positivement ou négativement, c’est le comportement de ses parents.
Les parents éduqués ont un immense atout au départ : ils comprennent l’avantage décisif d’une bonne éducation.
Les parents peu éduqués auront l’une ou l’autre des deux attitudes.
La première attitude sera de réaliser l’importance de ce dont ils ont été privés et de s’investir à fond dans l’éducation de leurs enfants.
C’est admirable.
La seconde attitude sera de se dire : « Ils se débrouilleront comme je me suis débrouillé. »
C’est tragique, car les règles d’hier ne tiendront plus dans le monde de demain.
Question
Les parents éduqués seront aussi mieux outillés pour superviser les devoirs soir après soir, pour comprendre les manuels scolaires, pour dialoguer avec l’école.
Ils auront plus tendance à lire, à encourager la lecture, à introduire une dimension éducative dans les vacances, à avoir des discussions riches au souper.
Leur enfant partira avec une énorme longueur d’avance.
Les exceptions, heureuses ou malheureuses, n’invalident pas ces tendances générales.
S’il est vrai que chaque maillon du système a sa part de responsabilité, alors chaque parent, me semble-t-il, devrait se demander : qu’est-ce que JE peux faire, avec les moyens qui sont les miens, pour aider MON enfant ?
Cela ne garantit rien, mais c’est le mieux que chacun peut faire.