Duceppe galvanise les troupes péquistes

Élections fédérales - 2011 - le BQ et le Québec



Gilles Duceppe prononçait une allocution dans le cadre du congrès national du Parti québécois, à Montréal
Photo: Martin Bégin

Gilles Duceppe prononçait une allocution dans le cadre du congrès national du Parti québécois, à Montréal
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a livré un discours enflammé devant des militants péquistes rassemblés à Montréal dans le cadre du 16e Congrès national du Parti québécois.
M. Duceppe a commencé en félicitant la chef péquiste Pauline Marois qui, la veille, a obtenu un appui record de 93,08 % lors de son vote de confiance.
Il a ensuite enjoint aux militants d'apporter leur soutien aux candidats bloquistes afin de faire élire un maximum de souverainistes à Ottawa. Les bloquistes vont ensuite rejoindre les péquistes pour la prochaine étape, selon M. Duceppe : faire élire un gouvernement du Parti québécois à Québec avec la première première ministre de l'histoire du Québec. À ce moment, « tout redevient possible » en matière de souveraineté au Québec, a-t-il lancé à la foule, électrisée.

Appelé à préciser ses attentes, M. Duceppe a indiqué qu'il souhaite l'élection de 101 députés souverainistes [à la Chambre des communes et à l'Assemblée nationale] afin d'obtenir la majorité des sièges provinciaux et fédéraux au Québec.

Prenant à son tour la parole, Mme Marois a donné son appui au chef bloquiste, lui assurant que les péquistes allaient travailler à ses côtés.
Défendre les intérêts du Québec
Gilles Duceppe a répété aux militants péquistes le message qu'il a livré tout au long de la campagne, soit que le Bloc québécois est le seul parti fédéral qui a à coeur les intérêts de la Belle Province.
Le chef bloquiste est notamment revenu sur les appuis conservateur, libéral et néo-démocrate relativement à l'octroi de garanties de prêt à Terre-Neuve-et-Labrador pour le développement du projet d'hydroélectricité du bas Churchill. Il s'agit, selon lui, d'une gifle que la « coalition Canada » sert aux Québécois. « Le Canada n'a plus rien à offrir au Québec », a-t-il ajouté.
Il a également fait deux attaques en règle contre ses adversaires. Au chef conservateur Stephen Harper, M. Duceppe a indiqué que, « malgré ses sauts de puce au Québec », il n'avait pas de leçons à donner aux Québécois, qu'il tente de diviser « de façon grossière ». Faisant référence aux propos de la candidate néo-démocrate dans Halifax, selon lesquels elle n'était pas là pour parler du Québec en matière d'investissement dans les chantiers maritimes, le chef bloquiste conclut que « le NPD n'était pas là pour parler pour le Québec ».
Au final, ces élections comportent deux enjeux, selon M. Duceppe, soit la représentation du Québec à Ottawa et la capacité d'« empêcher Stephen Harper d'obtenir une majorité et d'imposer son agenda contraire aux intérêts et aux valeurs du Québec ». Dans les deux cas, c'est le Bloc québécois qui propose la meilleure option, affirme le chef bloquiste.
Réactions des autres partis
En point de presse à Vancouver, le chef du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, a estimé qu'une relance du débat constitutionnel n'aiderait en rien à régler les problèmes en santé et en économie, notamment. « Si Mme Marois et Gilles Duceppe veulent se lancer dans un autre débat sur la souveraineté, ils ont le droit. Mais moi, je ne peux pas concevoir un Canada sans le Québec », a déclaré M. Ignatieff.
Le chef libéral a ajouté qu'il fallait « dédramatiser tout ça ». « Je suis serein devant le choix des électeurs québécois. On a déjà travaillé avec des gouvernements qui voulaient la souveraineté avec respect et j'aborderai ces défis dans le même sens », a dit M. Ignatieff.
À Halifax, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, a refusé de commenter les affaires internes d'un autre parti, se contentant de répéter qu'il veut créer « les conditions gagnantes pour le Canada au Québec ». « Il y a beaucoup d'ppuis pour le NPD au Québec maintenant. C'est évident que nous sommes un parti fédéraliste, mais un parti géré par quelqu'un qui est né et a grandi au Québec, et qui veut accorder au Québec le respect qui lui est dû », a résumé M. Layton.


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