Chefferie du Bloc Québécois

Duceppe dit non, Landry et Curzi aussi

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Alors qui ?

Au lendemain de la démission de Daniel Paillé à la tête du Bloc québécois, les militants souverainistes espéraient voir des bonzes du mouvement indépendantiste s’ériger en sauveur du parti. Mais Bernard Landry, Pierre Curzi et Gilles Duceppe ont tous trois rejeté l’idée mardi.

Une fois tombée la nouvelle du départ soudain de M. Paillé comme chef des troupes bloquistes, les rumeurs ont débuté sur la question de savoir qui pourrait lui succéder. Dans le lot, Bernard Landry.

Joint par Le Devoir mardi, l’ancien premier ministre québécois a répondu qu’il n’avait « jamais songé une seconde » à briguer la chefferie du Bloc québécois. « Moi, ce que je fais, comme j’avais promis de le faire, je suis un militant pour l’indépendance nationale et je sers la cause où elle peut le mieux l’être […] C’est ça qui est mon destin pour l’instant », a-t-il expliqué.

Et maintenant que la question se pose, avec le départ-choc de M. Paillé, M. Landry ouvre-t-il la porte à un règne aux commandes du Bloc québécois ? « Je n’y ai songé ni avant, ni pendant, ni maintenant », a rétorqué l’ex-leader péquiste, aujourd’hui âgé de 76 ans.

L’ancien ministre péquiste Pierre Curzi a également mis fin aux rumeurs faisant état d’un possible saut de sa part chez les bloquistes en indiquant au Devoir qu’il « n’envisage aucunement d’aller briguer ce poste-là ». Il avait en matinée confirmé ses intentions sur les ondes de l’émission matinale du 98,5 FM, où il est chroniqueur. « Non, je ne suis pas candidat à la chefferie du Bloc québécois. Je n’ai reçu aucune sollicitation à cet égard-là et ça ne fait pas du tout partie de mes plans d’avenir. »

Et, comme le dit l’adage « Jamais deux sans trois », l’ex-leader bloquiste Gilles Duceppe a lui aussi écarté définitivement un retour aux rênes du parti mardi. « Qu’on parle de moi, que voulez-vous que je vous dise ? Ce n’est pas moi qui leur demande de parler de moi. Mais je fais autre chose et je pense que le Bloc a un rôle important à jouer, a-t-il indiqué en entrevue. Il y a des gens qui y travaillent depuis deux ans et je fais confiance à ce monde-là. Moi, j’ai dit que je n’irais pas. »

Mardi matin, Le Devoir a fait état du désir de militants que l’ancien chef reprenne la barre du Bloc. L’ex-député Pierre Paquette — qui a annoncé qu’il ne briguera pas la chefferie non plus — soutient même qu’un mouvement informel pour l’influencer en ce sens a pris forme.

Que des gens lui tirent autant la manche est-il susceptible d’influencer sa réflexion ? « On peut bien tirer comme on veut, mais une fois que j’ai dit ça, je pense que les gens vont comprendre », a répondu M. Duceppe, se disant par ailleurs « attristé par ce qui arrive à Daniel » Paillé — qui a quitté la direction du Bloc pour des raisons de santé.

Le Bloc a sa place

Les deux anciens élus péquistes s’entendent pour dire que le Bloc a encore sa pertinence sur la scène politique fédérale. La « quasi-disparition » du parti de la carte électorale aux élections de 2011 est, même pour un politicien d’expérience, « très difficile à expliquer », a avoué M. Landry. Mais il estime que rien n’empêche que la vague orange soit suivie d’une vague bleue. « Si c’est arrivé dans un sens, ça pourrait arriver dans l’autre aussi. Le Bloc pourrait renaître et renaître rapidement et fortement », a-t-il dit.

La direction du Bloc décidera en janvier des modalités de la course à la succession à M. Paillé. Les noms des députés André Bellavance et Jean-François Fortin circulent comme candidats. Tous deux refusent de préciser leurs intentions pour l’instant.


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